Un Chiddoukh qui aboutit sur un second Chiddoukh…

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Ce récit se déroule un soir, dans une petite synagogue d’un quartier périphérique de New York. À l’issue de la prière d’Arvit, lors la sortie des fidèles de la synagogue, un Juif sympathique se trouve à l’entrée, Yehochoua K., qui semble attendre quelqu’un. Quelques instants plus tard, le jeune Moché B. sort de la synagogue, et Yehochoua, tout heureux, s’approche du jeune homme…

Pour Moché, la surprise est totale. Il connaît en effet Yehochoua depuis bien longtemps. Ils ont le même âge, ont étudié ensemble au Talmud Tora puis à la Yechiva. Mais au fil du temps, Yehochoua a fondé un foyer et a le mérite d’élever trois jeunes enfants, tandis que Moché est toujours célibataire et attend sa délivrance…

Naturellement, ceci a conduit à une interruption de leur relation. Ils se sont bien sûr donné des nouvelles dans les occasions où ils se sont croisés. Moché est sympathique avec son ami marié, mais il lui est cependant difficile de constater que tout le monde avance, les amis de son âge sont pères de famille, tandis qu’il est resté célibataire…De la même manière, Yehochoua est un peu mal à l’aise à chaque rencontre avec Moché…

De plus, Moché n’est pas seul, il a deux frères plus jeunes, qui espèrent aussi fonder une famille. Ils attendent depuis plusieurs années une délivrance … Dans ces circonstances, il est aisé de concevoir combien Moché est surpris de voir son ami Yehochoua l’attendre.

À la sortie de la synagogue, il lui lance de but en blanc : « J’aimerais te proposer un Chiddoukh ! »

Moché pense ne pas avoir bien entendu. En effet, les propositions de Chiddoukh par téléphone ne sont plus d’actualité pour lui. Les meilleurs Chadkhanim ont baissé les bras, et il est certain qu’il n’y a plus d’espoir. Yehochoua n’est pas Chadkhan, a-t-il vraiment l’intention de lui proposer quelqu’un ?

Mais devant la surprise de son ami, Yehochoua sourit largement et déclare : « J’ai pensé à un Chiddoukh d’un autre genre. Je voudrais me réserver chaque soir une plage horaire pour l’étude du Michna Beroura. Nous n’avons pas de cours de ce genre dans notre quartier, et j’ai pensé l’étudier avec une ‘Havrouta, et tu me sembles le parfait candidat. C’est cela que j’avais en tête, une étude en commun, chaque soir, du Michna Beroura…»

Moché sourit à son tour, la proposition lui plaît. Cela fait deux ans qu’il n’a plus d’étude régulière, il n’est plus défini comme un ba’hour yechiva compte tenu de son âge, mais il n’a pas non plus fondé de foyer. Une telle ‘havrouta serait pour lui un ancrage solide dans sa vie agitée ; il donna aussitôt son accord pour cette étude en commun. Dès le lendemain, les deux hommes commencèrent leur étude.

Deux jours plus tard, ce Chiddoukh aboutit sur un Chiddoukh…Après une longue période stérile, on proposa aux parents de Moché une jeune fille qui semblait en tous points correspondre à leur fils. Les parents de Moché prirent des renseignements et deux semaines plus tard, l’incroyable se produisit : Moché, le célibataire âgé de son quartier, venait de se fiancer, et tout le quartier de le féliciter et se réjouir avec lui ! Toute la journée, Moché reçoit des centaines d’appels téléphoniques du monde entier, des amis et connaissances du passé et du présent, tous tiennent à le féliciter en ce grand jour. Tout ceci dura pendant toute la journée, à l’exception de l’heure d’étude avec son ami Yehochoua.

L’aspect le plus surprenant de cette histoire est que l’un des participants aux fiançailles de Moché repéra son jeune frère et rapidement, ce dernier se fiança ! Et son frère cadet se fiança également quelque temps plus tard ! Oui, trois frères se fiancèrent l’un après l’autre, en quelques mois, grâce à ce qui avait commencé par une proposition de Chiddoukh originale, d’étude quotidienne de la Tora, et se poursuivit par une joyeuse série de Chidoukhim !

Et jusqu’à aujourd’hui, témoigne Moché, aujourd’hui père de trois enfants, dans le feuillet Kinyan Hatora, l’étude quotidienne du Michna Beroura se poursuit de manière constante et immuable. Il est l’exemple vivant du pouvoir d’une étude constante, combien une telle étude aboutit sur de bonnes nouvelles, des délivrances et de la joie !

Chers frères, adoptons le message de son histoire, et intériorisons la faculté de cette constance dans l’étude de la Tora. Lorsque Moché a accepté cette étude, il n’a pas pensé que cela lui apporterait sa délivrance, mais a estimé que c’était approprié, car telle est l’obligation du Juif : réserver des moments fixes à l’étude de la Tora !

Le Maître du monde remarque lorsqu’un Juif s’efforce de consolider sa relation avec la Tora, et Il désire lui octroyer la brakha et la délivrance. Trois occasions joyeuses se sont succédé dans la famille grâce à cet engagement. Adoptons également cet usage d’étude régulière, tout en nous détachant de notre entourage, étudions de façon immuable, et nous bénéficierons de la berakha de la Torah pour la réussite et l’abondance, la délivrance et la joie !  

Extrait des enseignements du rav Acher Kowalski.

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