Illustration : Amir Avivi
En quelque sorte, la position exprimée ici prend le contre-pied de celle diffusée partout depuis quelques temps. Autant pour une fois entendre la voix inverse…
Par Avi Abelow pour Breaking Israël News, traduit par Col. Roland Sinteff pour Israël Is Forever Alsace
Alors que nous sommes bombardés de campagnes publicitaires mettant en scène d’anciens responsables de la sécurité/Tsahal déclarant à quel point l’accord du siècle de Trump est mauvais et dangereux et au début de la mise en application du plan de souveraineté pour la Judée-Samarie, il est réconfortant d’écouter une voix opposée.
Le général de brigade (réserve) Amir Avivi, est le fondateur et directeur des «Protecteurs d’Israël». Il s’agit d’une nouvelle organisation d’officiers, de commandants et de combattants de Tsahal présentant une vérité peu entendue dans le monde. Cette initiative est le fer de lance d’un nouveau mouvement de masse émanant d’officiers à la retraite de Tsahal qui n’ont plus peur d’élever la voix contre le puissant parti pris de la l’extrême gauche, habituellement exprimé par d’anciens responsables de Tsahal.
Pendant des décennies, une organisation connue sous le nom de « Commandants pour la sécurité d’Israël » composée de nombreux responsables de la sécurité/Tsahal, a poussé à davantage de retraits de territoires, à détruire davantage les communautés juives pour apaiser les caprices de nos ennemis terroristes. Malheureusement, de nombreuses personnes partout de part le monde, y compris en Israël, voient leurs campagnes publicitaires (extrêmement bien financées) et pensent que ces représentants IDF/FID (Forces Israéliennes de Défense) et personnels de sécurité israéliens, encourageant ces méthodes destructrices et apaisantes (pour les terroristes), sont les seules à mener à la «paix».
Le général de brigade (res) Amir Avivi, qui a récemment pris sa retraite des FDI, a été extrêmement déçu des dégâts massifs causés par cette organisation d’extrème-gauche, se faisant passer pour de grands experts de la «sécurité» des FDI. Il a donc décidé d’agir.
Il a mis en place une nouvelle organisation avec d’anciens hauts responsables de Tsahal et de la sécurité qui défendent un Israël fort et sûr, ce qui inclut un approche décisive pour Israël d’appliquer sa souveraineté en Judée-Samarie. Avivi s’est rendu compte que la réalité dicte qu’Israël applique sa souveraineté afin de garantir la sécurité du pays, non seulement pendant un an ou deux, mais pour le long terme. Ce qui suit est écrit par le colonel (res) Tal Braun, consultant stratégique et membre du mouvement «Habithonistim» (Protecteurs d’Israël), expliquant ce nouveau mouvement. «Habithonistim» est un nouveau mouvement d’officiers de haut rang, de commandants et de combattants des FDI. Dans le cadre de notre concept de sécurité nationale, nous soutenons l’application de la souveraineté dans la vallée du Jourdain et en Judée-Samarie (à l’exclusion des zones de l’Autorité palestinienne). Nous pensons qu’il est essentiel de répondre aux besoins de sécurité actuels et futurs d’Israël. Ce programme a généré un grand intérêt en ralliant plus de 1000 officiers et commandants qui nous ont rejoints au cours des trois premiers mois de la création du mouvement. En outre, la société israélienne nous a apporté un soutien massif, approuvant notre appel à la souveraineté « maintenant ».
Le plan (Trump), qui appelle le gouvernement israélien à appliquer sa souveraineté sur les territoires de la vallée du Jourdain et les communautés juives de Judée et de Samarie, a suscité de grandes attentes et en même temps, de l’anxiété et des tensions dans la région, de tous les côtés du spectre politique.
Le 7 février 2020, The «Commanders for Israel’s Security (CIS)», une organisation composée de généraux de gauche à la retraite, a publié un article relatif au plan américain «d’annexion», le critiquant et rejetant toute «annexion» «unilatérale» au nom d’Israël. Ils prétendent essentiellement que le plan mettra en danger et menacera la stabilité régionale et la sécurité d’Israël.
La réponse de Habithonistim à ces affirmations est présentée ici. Notre devise et notre message sont clairs: nous appelons à la «souveraineté maintenant!».
L’application de la souveraineté déstabilisera-t-elle les relations déjà délicates avec la Jordanie et affectera-t-elle la coordination en matière de sécurité ou même résiliera-t-elle l’accord de paix?
La réponse de Bithonistim: • La souveraineté israélienne est dans l’intérêt des jordaniens. La souveraineté israélienne sur la vallée du Jourdain maintiendra la Jordanie stable en veillant à ce qu’elle partage à jamais une frontière commune et sûre avec Israël et non avec une entité palestinienne arabe instable qui pourrait renverser le roi et prendre le contrôle de la Jordanie, compromettant également la sécurité d’Israël.
• La frontière avec Israël est une frontière calme depuis des décennies – Israël partage sa plus longue frontière avec la Jordanie. De la rivière Yarmuk à la mer Rouge soit une longueur de 309 km / 192 miles, tandis que la section de la vallée du Jourdain est de 71 km / 44 mile de large. Une frontière calme permettrait aux Jordaniens de concentrer leurs efforts de sécurité sur des frontières beaucoup plus sensibles comme celles avec la Syrie et l’Irak.
En dehors de la sécurité, un éventail d’intérêts vitaux s’offre à la Jordanie notamment:
- Accords sur l’eau avec Israël – Israël fournit au moins 50 millions de mètres cubes d’eau par an à la Jordanie conformément au Traité de paix. La Jordanie demande instamment de doubler ce volume afin de fournir de l’eau potable à tous ses citoyens et à des centaines de milliers de réfugiés (principalement de Syrie) ainsi qu’à son agriculture (qu’Israël a contribuer à développer) tout au long de la frontière avec Israël.
- Économie (industrie, tourisme, agriculture, etc.):
- Une nouvelle zone industrielle partagée entre les deux pays aurait une grande influence sur la stabilité et l’économie de la région.
- La Jordanie et Israël partagent tous deux des intérêts touristiques communs tout au long de la frontière, tels que le site baptismal du Jourdain appelé «Qasr al Yahud», la mer Morte, la ville et les rives d’Aqaba près de la mer Rouge (le seul passage pour la Jordanie à la mer et sa plus grande station balnéaire). Des milliers de touristes du monde entier traversent régulièrement les frontières et visitent des sites historiques, archéologiques et religieux dans les deux pays.
- Les industries israéliennes fabriquent des produits et les commercialisent à travers la Jordanie. Des milliers de Jordaniens travaillent dans l’industrie du tourisme en Israël.
Relations extérieures – La Jordanie ne mettra pas en danger ses relations avec le gouvernement américain ou d’autres grands pays de soutien en raison de la souveraineté israélienne sur des terres qu’elle n’a jamais possédées, car le royaume compte sur leur économie, leur sécurité et leur assistance globale pour exister.
Religion –
Israël respecte les liens du Royaume hachémite de Jordanie à la zone du mont du Temple, au cœur de la vieille ville de Jérusalem, comme il est écrit dans l’Accord de paix. La Jordanie a toujours un statut spécial, bien que feu le roi Hussein ait annulé toutes les réclamations administratives jordaniennes et les liens avec la « Cisjordanie », à la suite du soulèvement arabe palestinien en juillet 1988, (craignant également son éruption dans son royaume.)
Israël sera protégé pendant des décennies en déclarant sa souveraineté sur la vallée du Jourdain, car c’est la frontière orientale naturelle et la barrière défensive de la terre d’Israël – fait bien connu de tous ses conquérants et dirigeants depuis l’Antiquité. • Israël ne peut compter sur aucun pays arabe pour sa sécuriser, sachant que la stabilité au Moyen-Orient est fragile et que les accords pourraient ne pas durer (comme c’est souvent le cas). Par conséquent, Israël compte sur ses propres forces et son service de renseignement pour empêcher toute activité hostile et dissuader ses ennemis, sans pour autant miner l’importance de bonnes relations pacifiques avec ses voisins.
L’application de la souveraineté entraînera-t-elle la fin de la coordination de la sécurité avec l’Autorité palestinienne et peut-être même son effondrement?
La réponse «Bithonistim»:
Israël ne devrait pas être empêché d’exercer sa souveraineté par des menaces de violence et de terrorisme. • La coordination de la sécurité avec l’Autorité palestinienne est un intérêt partagé par les deux parties tout en permettant au parti de Mahmoud Abbas (Fatah) de garder le contrôle. La coordination empêche l’opposition à Abbas, à savoir le mouvement terroriste du Hamas, de prendre le relais comme il l’a fait dans la bande de Gaza après le retrait d’Israël, lors du plan de désengagement de 2006.
Sans coordination, le régime relativement modéré d’Abbas et sa vie (y compris tous ceux qui l’entourent) pourraient être en grand danger, mettant en péril la sécurité, les relations et l’aide extérieures, la liberté économique et la stabilité du peuple arabe dans les territoires de l’Autorité palestinienne.
L’effondrement de l’Autorité palestinienne peut sûrement se produire par lui-même sans ingérence d’Israël et en fait, la souveraineté d’Israël sera un facteur de stabilisation dans la région. La coordination de la sécurité d’Israël avec l’Autorité palestinienne a le potentiel de garantir le régime de l’Autorité palestinienne et le bien-être de ses citoyens à long terme.
Si la coordination de la sécurité devait malheureusement s’effondrer, Israël aurait alors la capacité de se défendre seul sans dépendre de l’Autorité palestinienne.
Cela sera plus difficile, mais peut certainement être accompli professionnellement, comme cela a été prouvé avant les accords d’Oslo, lors du deuxième soulèvement (Intifada) et de l’opération militaire du « Bouclier Défensif » de Tsahal. Cela a été accompli tranquillement et efficacement parce qu’Israël avait ses «bottes sur le terrain», à la fois les bottes de ses colons et celles de ses soldats. Les FDI et les autres organisations de sécurité israéliennes sont suffisamment fortes et, en outre, ont l’expérience pour faire face à ces menaces si elles devaient se produire .
Détermination et renforcement de la dissuasion d’Israël au Moyen-Orient
– L’application de la souveraineté en Judée-Samarie renforcera Israël contre les organisations terroristes palestiniennes arabes et transmettra un message clair à travers le Moyen-Orient que le terrorisme ne paie pas et qu’Israël a tiré les leçons de ses erreurs. Rester fort, conserver notre Terre promise et nos intérêts, tout en garantissant notre avenir en Israël à long terme, sera bien plus respecté par tous ses voisins arabes qui respectent l’honneur, la force et la propriété foncière. Israël est déterminé à garantir ses intérêts en matière de sécurité nationale sans aucune hésitation, retrait ou reddition à qui que ce soit. C’est un message puissant pour tous les «prédateurs» qui cherchent à faire disparaître Israël.
Opportunités de souveraineté
– Avec le bon plan (américain) et les « mesures d’assistance » l’AP sera renforcée et son économie prospérera, car la souveraineté permettra à Israël de développer toute la région et d’offrir davantage et de meilleures opportunités à tous les résidents locaux.
L’application de la souveraineté augmentera-t-elle le niveau de violence de Gaza? La réponse «Bitchonistim»:
- Les décisions ne doivent pas être prises en raison de menaces de violence et de terreur, surtout quand Israël est fort et dominant.
- Le Hamas sera dissuadé quand Israël agira dans son propre intérêt et non par crainte du terrorisme, indépendamment de la souveraineté ou de toute autre question.
- Gaza a sa propre logique et ses propres intérêts. Ce territoire a d’énormes problèmes économiques et dépend de l’assistance d’Israël. La lutte contre Israël depuis Gaza se poursuit et ne dépend pas de ce qui se passe en Judée-Samarie.
Qu’en est-il de l’argument du CSI (Commandement pour la Sécurité d’Israël) ?:
Le CSI soutient l’annexion des principaux blocs de colonies dans le cadre d’un accord avec les Arabes palestiniens.
La réponse «Bitchonistim»:
- Israël ne devrait attendre aucun accord arabe palestinien pour faire ce qui est juste et nécessaire sur sa propre terre. Israël a attendu trop longtemps et sans résultat satisfaisant la chance historique qui se présente maintenant.
- Israël agit selon un plan américain, il n’y a rien d’unilatéral .
- Israël est un État indépendant depuis 72 ans, a des racines profondes de plus de 3500 ans dans la Terre promise. Il n’y a aucune raison pour que l’État d’Israël demande à l’Autorité palestinienne (une entité récente ) une approbation quelconque concernant l’application de la souveraineté sur ce qui appartient légalement à Israël, historiquement, traditionnellement, religieusement, moralement et davantage.
- Israël ne doit pas attendre indéfiniment. Les dirigeants arabes et palestiniens ont raté de nombreuses occasions de signer un accord avec Israël au cours du siècle dernier. Israël est retourné dans sa terre promise après un exil long et douloureux. Les seules revendications qu’il a sont ses droits sur la terre des Patriarches, une terre qui a été volée brutalement par ses ennemis.
En conclusion: Lorsqu’une chance historique se présente de faire ce qui est bien et juste et qui par ailleurs assure la sécurité d’Israël à long terme, nous devons saisir le moment et ne pas hésiter à relever les défis inhérents.