Le 1er janvier, plusieurs milliers de nationalistes ont défilé dans les rues de Kiev pour rendre hommage à Stepan Bandera. Ce dernier a notamment dirigé l’UPA, responsable du massacre de nombreux civils à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Des milliers de nationalistes ukrainiens ont célébré le Nouvel An à Kiev en défilant en hommage à Stepan Bandera, leader des nationalistes ukrainiens dans les années 1930 et 1940. Figure controversée, Stepan Bandera est considéré comme un héros par de nombreux Ukrainiens, tandis que Polonais et Russes estiment qu’il s’agit d’un criminel de guerre en raison de sa collaboration avec l’Allemagne nazie.
Dans le cortège, les drapeaux bleu et jaune de l’Ukraine se mêlaient à ceux rouge et noir de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) de Stepan Bandera, et du bras armé de celle-ci, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), responsable du massacre de nombreux civils, notamment Juifs et Polonais, dans les dernières années de la Seconde Guerre mondiale. Munis de torches, les manifestants ont scandé des slogans tels que «L’Ukraine avant tout», «Gloire à l’Ukraine, mort aux ennemis» et «Gloire à l’Ukraine, gloire aux héros !», un slogan de l’OUN-UPA datant de la Seconde Guerre mondiale, qui a été largement adopté depuis le coup d’Etat de 2014, dans un premier temps par les ultranationalistes, puis par le gouvernement et l’armée.
Auteur: RT France
L’anniversaire de Stepan Bandera, le 1er janvier, est devenu un jour de fête nationale en Ukraine en 2019. Né en 1909 dans ce qui était à l’époque la province austro-hongroise de Galicie (Galizien), Stepan Bandera a pris la direction d’une frange extrémiste de l’OUN pendant la Seconde Guerre mondiale, dans l’espoir d’établir un Etat ukrainien indépendant avec l’aide de l’Allemagne nazie. Les nationalistes ukrainiens soulignent que Stepan Bandera n’était initialement d’aucune utilité aux Allemands, qui l’avaient placé en résidence surveillée en 1941 avant de l’envoyer au camp de concentration de Sachsenhausen. Ils l’ont toutefois libéré en 1944, espérant que ses militants de l’UPA aideraient la Wehrmacht à freiner l’avancée soviétique. Après la défaite des nazis, l’OUN-UPA a changé de camp, abandonnant ces derniers pour rejoindre les Alliés. Stepan Bandera a déménagé en Allemagne de l’Ouest, où il a continué à militer pour «l’Ukraine libre», à l’aube de la guerre froide. Il a été tué en 1959, abattu avec une fléchette chargée de cyanure par un assassin du KGB.