La longue et douloureuse affaire « El-Or Azaria » a mis au centre des débats les questions de « pureté des armes » (c’est l’expression consacrée en hébreu, concernant une utilisation correcte et morale de la force armée) et de « judiciarisation » de Tsahal. Malgré les dénégations, cette affaire a bel et bien laissé des traces dans l’esprit des soldats de Tsahal.
A l’occasion du congrès annuel sur le thème « Sécurité et démocratie », l’Institut israélien de la Démocratie a fait réaliser un sondage auprès de 500 officiers soldats servant sur le terrain afin de savoir quelles étaient leurs impressions sur ces questions dans le cadre de leur service et particulièrement dans le combat contre le terrorisme.
Concernant la « judiciarisation » et la question de savoir si elle porte atteinte à l’efficacité de Tsahal et la capacité de remplir les missions qui leur sont confiées, 32% des soldats se sont dit « très d’accord » avec ce constat, 30% se sont dit « d’accord », 20% « pas très d’accord » et 12% à peine « pas d’accord du tout ». En clair, 62% des soldats reconnaissent que le Parquet militaire empiète trop dans les questions opérationnelles et qu’ils s’est installé chez beaucoup d’entre eux une certaine crainte d’agir dans des situations critiques, de peur d’être traînés devant la justice militaire. Autre chiffre très inquiétant sur cette question: 45% des soldat interrogés ont avoué avoir déjà hésité ou renoncé à agir, de crainte de poursuites judiciaires!
Autre question posée, très importante également, celle de l’équilibre entre la « pureté des armes » et l’efficacité dans le combat antiterroriste: 44% des soldats ont répondu que l’exigence de « pureté des armes » porte parfois atteinte à la capacité de remplir les missions qui leur sont confiées, 47% ont répondu par la négative et 9% ont refusé de prendre position.
La question leur a également été posée sur « l’effet El-Or Azaria » dans leur attitude, et la réponse a été très tranchée: 81% des soldats ont répondu que la vie d’un soldat a priorité sur la « pureté des armes ». Sur le dicton « Si quelqu’un vient pour te tuer, lève-toi plus tôt et tue-le », 52% des soldats ont estimé qu’il ne faut pas poursuivre en justice un soldat qui a tiré sur un terroriste neutralisé en commettant un attentat.
Enfin, autre séquelle de l’Affaire Azaria, ils ont été 45% à craindre qu’en cas d’erreur de jugement dans une situation sous pression ils ne bénéficieraient pas du soutien de leurs supérieurs devant la justice.
Source lphinfo.com