Le président américain Donald Trump s’est vanté de sa popularité en Israël, suite à sa décision de déplacer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, lors d’un meeting de donateurs républicains organisé dans sa résidence Mar-a-Lago en Floride vendredi.
Il aurait déclaré devant les partisans que s’il pouvait présenter sa candidature au poste de Premier ministre israélien, il obtiendrait « 98% de voix », ont indiqué trois participants sous couvert d’anonymat, cités par le site d’information Axios.
Le leader aurait par ailleurs indiqué que « les démocrates haïssent le peuple juif ».
Après les propos d’Ilhan Omar, l’une des deux premières femmes musulmanes à siéger au Congrès américain, selon lesquels certains lobbies poussent à faire « allégeance à un pays étranger », dans une référence à Aipac, puissant lobby pro-israélien aux Etats-Unis, le président a déclaré qu' »il ne comprenait pas comment un Juif pouvait voter pour un démocrate aujourd’hui », a rapporté Axios, citant des participants.
Les démocrates ont contesté les accusations d’antisémitisme lancées par M. Trump, soulignant le soutien généralisé accordé au parti, au sein de la population juive américaine.
« Aux élections de mi-mandat, 82% des Juifs américains ont soutenu les démocrates. Parmi les 34 membres du Congrès de confession juive, 32 sont des démocrates. Début octobre, 70% des électeurs juifs désapprouvaient la réponse de Trump face à la montée de l’antisémitisme dans notre pays. Et ça ce sont des faits », est-il ajouté, selon les données d’une enquête menée par le groupe Mellman.
La Chambre des représentants, désormais dominée par les démocrates, avait approuvé jeudi une résolution condamnant les discours de « haine » mais ne dénonçant pas spécifiquement les propos d’Ilhan Omar, seule élue du Congrès à porter le voile islamique.
« Les démocrates sont devenus un parti anti-Israël, ils sont devenus un parti anti-juifs, et c’est regrettable », avait alors lancé le président depuis les jardins de la Maison Blanche.
Dans le passé, le président républicain a lui-même été accusé de colporter des stéréotypes sur la communauté juive. Et ses propos équivoques après des affrontements entre manifestants antiracistes et néonazis à Charlottesville, en 2017, lorsqu’il avait déclaré voir des gens biens « des deux côtés », avaient suscité un vrai malaise dans son propre camp.