Le président américain a franchi une nouvelle étape dans les sanctions imposées à l’Iran en incluant les Gardiens de la Révolution, bras armé et protecteur du régime islamique, dans la liste des organisations terroristes. C’est la première fois qu’une organisation directement liée à un Etat est ainsi qualifiée par les Etats-Unis.
Donald Trump a précisé que la force Al-Quds, responsable des « opérations extérieures » des Gardiens de la Révolution, est également visée par cette mesure. Les américains accusent son chef, le général Qassem Suleimani, d’être le principal responsable de la déstabilisation croissante du Moyen-Orient.
Cette décision américaine entraînera non seulement des mesures contre les Gardiens de la Révolution eux-mêmes mais aussi contre des pays, organisations, institutions ou personnes qui seront en contact avec eux.
L’Iran en tant qu’Etat ait déjà été inscrit par les Etats-Unis sur la liste des « Etats soutenant le terrorisme » depuis 1984, en compagnie de la Syrie, du Soudan et de la Corée du Nord.
Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a appelé les pays européens à en faire de même, mais sans grand espoir. Il a aussi demandé aux banques et entreprises internationales de couper tout lien avec les Gardiens de la Révolution qu’il a accusé à juste titre de « mafia et adepte du racket ».
Malgré la colère qui a suivi cette annonce, Téhéran a réagi de manière assez pathétique: le Haut Conseil de la Sécurité nationale a décrété les troupes américaines dans la région comme « organisation terroriste » et les Etats-Unis comme « Etat soutenant le terrorisme »! Le ministre iranien des Affaires étrangères, Muhamad Zarif quant à lui y a vu « un nouveau cadeau de Donald Trump à Binyamin Netanyahou » ainsi qu’une « aventure dangereuse des Etats-Unis dans la région ».
Le Premier ministre israélien a justement tenu à remercier le président américain pour « avoir répondu positivement à sa demande ». Et sans le dire trop fort, les Etats du Golfe et l’Arabie saoudite sont également très satisfaits de cette décision américaine.
Pour Mark Dubowitz, du cercle de réflexion Foundation for Defense of Democracies, qui tient une ligne dure contre l’Iran, « le gouvernement américain peut désormais vraiment mettre toute sa puissance économique, judiciaire et politique à contribution pour punir » l’Iran. Mais d’autres, comme l’ex-diplomate Richard Nephew, estiment que cette mesure est avant tout symbolique, étant donné les nombreuses sanctions déjà en vigueur. « Les risques sont élevés que cela ne fasse que contribuer à une situation vraiment dangereuse, surtout pour nos militaires dans la région », a-t-il prévenu.
Source lphinfo.com