« On le vit assez mal. Les familles nous appellent, nous demandent où on en est. » Pour Henri Dreyfus, administrateur du consistoire israélite du Bas-Rhin, la lassitude se fait sentir. Trois ans après la profanation du cimetière juif de Sarre-Union par cinq adolescents, sa reconstruction se fait toujours attendre, malgré l’émotion nationale suscité par l’événement et le déplacement sur place de François Hollande.
A ce jour, seules une quinzaine de tombes ont été restaurées grâce à 60 000 € reçus de l’Etat après une longue lutte. Environ 235 autres sépultures attendent toujours. « On a eu des entretiens avec un premier sous-préfet, narre Henri Dreyfus, puis un deuxième nous disant qu’il allait faire le maximum pour demander des fonds à l’Etat. Sans jamais y arriver. Je ne connais pas trop les arcanes de l’administration mais je pense que ça doit être compliqué… »
D’après lui, la remise en l’état du cimetière nécessiterait un financement de « 800 000 ou 900 000 euros« . En septembre dernier, les auteurs de la profanation ont été condamnés à 8 à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal pour enfants de Saverne. L’audience au civil est toujours en cours. Les débats ont été renvoyés au 23 mars.