Transition Biden-Trump : un danger stratégique pour Israël ?

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Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, Israël respire, mais l’heure n’est pas à la détente. Dans un contexte tendu de conflit et de pressions diplomatiques, le gouvernement israélien doit tirer parti de cette nouvelle donne en fixant des objectifs stratégiques clairs pour protéger sa sécurité et ses alliances dans la région. Alors que l’administration Biden s’apprête à quitter ses fonctions, la période de transition pourrait marquer un tournant décisif pour Israël, qui cherche à se libérer de certaines contraintes géopolitiques et à renforcer sa souveraineté dans un Moyen-Orient en perpétuelle ébullition.

Le souvenir des dernières semaines du mandat d’Obama reste vif : en décembre 2016, les États-Unis, sous la présidence d’Obama, ont soutenu la résolution 2234 de l’ONU, qui déclare illégale toute implantation israélienne au-delà des lignes de 1949. Pour Israël, cette décision a marqué un point de rupture. La crainte d’une initiative similaire de l’administration Biden, visant à imposer un cessez-le-feu défavorable avec le Hamas à Gaza ou le Hezbollah au Liban, plane aujourd’hui comme une menace stratégique. Benjamin Netanyahou, premier ministre israélien, a rapidement compris l’importance de s’allier aux conseillers de Trump pour bloquer toute action qui nuirait à la souveraineté d’Israël, un effort diplomatique qu’il est prêt à renouveler aujourd’hui.

Israël anticipe de nouvelles résolutions onusiennes, visant à prolonger l’influence de l’Iran et de ses alliés terroristes dans la région. Si Biden quitte ses fonctions avec une résolution finale pressant Israël de cesser ses offensives ou d’accepter un État palestinien, Netanyahou et son gouvernement devront utiliser tous les leviers diplomatiques disponibles pour contrer cette pression, en collaboration avec l’administration Trump. Face à des défis qui rappellent l’ère Obama, Israël doit renforcer sa stratégie de résistance aux résolutions internationales.

Un autre front majeur pour Israël est son autonomie militaire. L’administration Biden, en ralentissant les livraisons d’armes essentielles après le 7 octobre, a exposé une faiblesse stratégique : la dépendance israélienne aux États-Unis pour ses munitions. Pour rompre cette dépendance, Israël projette de développer son industrie de défense interne, un effort qui pourrait être soutenu par la doctrine de Trump, favorable à une réduction de l’aide militaire étrangère tout en renforçant les alliances stratégiques. Une coopération autour de la production de systèmes d’armement pourrait être une solution durable pour consolider cette indépendance.

La question de la création d’un État palestinien à l’ouest du Jourdain représente une préoccupation constante. La récente violence a intensifié le rejet populaire de la solution à deux États en Israël. Netanyahou pourrait saisir ce moment pour s’engager dans une voie de souveraineté accrue sur la Judée-Samarie et pour envisager un contrôle permanent sur Gaza, avec le soutien de la future administration Trump. Ce repositionnement marquerait un changement décisif dans la politique israélienne, affirmant son droit à une sécurité renforcée et à une gouvernance autonome dans ces territoires.

Le système des Nations Unies, perçu par Israël comme biaisé, est aujourd’hui plus que jamais au centre des critiques. Alors que l’ONU continue de promouvoir des résolutions jugées hostiles à Israël, l’occasion pourrait être propice pour collaborer avec des pays partageant des valeurs similaires, sous l’égide des États-Unis, pour réformer ou contourner les structures de l’organisation. En concentrant leurs efforts sur la défense des intérêts nationaux et la construction d’une coalition mondiale, Israël et ses alliés peuvent espérer faire avancer une vision de la paix plus adaptée à la réalité du XXIᵉ siècle.

La récente destitution de Yoav Galant, ministre de la Défense, par Netanyahou, illustre cette volonté d’indépendance et de victoire militaire. Galant, accusé de freiner les efforts de guerre en raison de son alignement avec les recommandations américaines, représentait un frein aux ambitions stratégiques d’Israël. En préparant un renouvellement de son leadership militaire, Netanyahou entend adapter sa stratégie en vue de l’arrivée de Trump au pouvoir, mettant ainsi en place les conditions nécessaires pour sécuriser les objectifs d’Israël au Moyen-Orient.

Avec l’arrivée de Trump en janvier, Israël espère voir une amélioration significative de sa position géopolitique. Netanyahou a salué la victoire de Trump comme une chance de renouveler l’alliance israélo-américaine sur des bases plus solides et stratégiques. En renforçant leur collaboration pour répondre aux défis régionaux et sécuriser leurs intérêts mutuels, Israël et les États-Unis pourraient inaugurer une période de stabilité accrue au Moyen-Orient.

Pour Israël, cette opportunité unique doit être saisie avec détermination. La transition en cours marque un moment charnière, non seulement pour renforcer ses frontières et sa défense, mais aussi pour se préparer à un avenir où ses alliances et sa souveraineté ne dépendront plus des aléas de la politique internationale.

Jforum.fr

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