Dans une procession funéraire marquée par des cris de douleur et une immense tristesse, le rav Ya’akov Jan, maître spirituel des cinq victimes de la tragédie au Maroc, a pris la parole avec émotion : « Je ne peux pas réconforter les parents. Vous ne pouvez pas imaginer ni mesurer la douleur que je ressens en ce moment. Quels hommes merveilleux étaient ces cinq-là. Je les connaissais depuis leur jeunesse. Ce terrible et amer décret nous est venu pour nous transmettre un message. »
Kikar haChabbath
Retour des dépouilles en Israël
Tôt ce matin (lundi), un vol El Al en provenance de France a atterri à l’aéroport Ben Gourion en Israël, transportant les cercueils des cinq victimes de l’accident de la route survenu vendredi matin au Maroc.
Après une opération complexe, des équipes de ZAKA et des ambulances ont pris en charge les défunts pour leur traitement et leur inhumation dans les cimetières de Méron et de Safed. À Safed, les funérailles ont débuté dans une atmosphère lourde de chagrin.
Le jeune Israël Meir Shasha z »l a été enterré à Méron, et la procession funéraire a commencé à 10h du matin depuis le mont Méron. À midi, les funérailles des quatre autres victimes – le rav Nathan Shapira z »l, les frères Shimon et Yossef ‘Haïm Tafilinski z »l, et le jeune Moshe Galant z »l – ont débuté depuis la synagogue Pé’er HaNetzach en direction du cimetière de la ville.
Les paroles émouvantes du rav Ya’akov Jan
Le rav Ya’akov Jan, rabbin d’Ouman et guide spirituel des victimes à Safed, a commencé les éloges funèbres en exprimant sa douleur :
« Les étudiants sont comme nos enfants. Vous ne pouvez imaginer la peine immense que je ressens en ce moment. Quels hommes étaient ces cinq-là ! Je les connaissais depuis leur enfance. Aucun d’entre eux ne manquait de qualités. Chacun avait un regard bienveillant, une bonté d’âme envers tous. Nous devons réfléchir profondément : pourquoi ce malheur nous est-il arrivé ? »
Le rav a poursuivi :
« Enterrer cinq personnes en une seule journée, c’est au-delà de la nature. Je suis désolé, je ne sais même pas quoi dire. Mais une chose est certaine : Hachem, le Tout-Puissant, est plein de miséricorde. Ces roses merveilleuses, chacune était exceptionnelle. Nathan, Shimon, Moïshi… Des hommes de bonté et de générosité, sans aucun intérêt personnel, tout pour le Ciel. »
Un message d’unité
Le rav Jan a insisté sur l’importance du message à tirer de cette tragédie :
« Ces cinq âmes ont un message pour nous : rester unis. Particulièrement ici, à Safed, une ville sacrée. Peu importe votre vision ou votre communauté, nous devons apprendre à tenir ensemble. Ces étudiants avaient un regard bienveillant pour tous, appartenant à tous les courants sans distinction. Nous devons suivre leur exemple. »
Avec une voix brisée par l’émotion, il a conclu :
« Je ne peux pas consoler les parents, mais je peux dire ceci : ce décret amer nous a été envoyé pour nous enseigner un message. Ceux qui connaissaient Israël Shasha, Yossef Haïm, Shimon ou Moshe savent combien ils étaient des hommes de bonté, sans aucun intérêt personnel. Tout ce qu’ils faisaient était pour le Ciel. »
Enfin, le rav a exhorté :
« Ne laissons pas cette tragédie nous briser. Nous devons comprendre leur message et rester unis. Peu importe vos croyances, dans un monde en folie, seule la vérité compte. Continuons à avancer, ensemble. »