Tout le monde ne joue pas en première division…

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Autour de la table de Chabbath  n°257 Vayéchev

Ces paroles de Tora seront lues et appliquées pour l’élévation de l’âme de mon père : Ya’acov Leib ben Abraham Nathan-Nouté (Jacques Gold) Haréni kapparat michkavo.

Notre paracha nous fera goûter les prémices… de la descente en Egypte. En effet, toute la longue histoire de l’esclavage égyptien démarre d’une inimitié entre les fils de Ya’akov. Lorsque l’on parle discorde, il faut se mettre dans le contexte de l’époque et surtout de la grandeur de nos aïeux. Pour preuve, c’est qu’ils sont devenus les fondateurs du peuple qui recevra quelques générations plus tard la parole de D’ au mont Sinaï. Nous sommes donc très loin des peuplades nomades du désert, et de l’histoire des peuples anciens véhiculée dans les manuels d’histoire . Il s’agissait de gens très élevés tant au niveau de leur rapport avec D’ qu’avec celui les hommes. Et puisqu’ils sont grands, la Tora a un regard très exigeant sur leur génération, et chaque toute petite déviation de leur part est mise en exergue dans les versets. Car tous ces grands Tsadikim n’avaient qu’un seul désir : se rapprocher de D’ au maximum. Or toute petite déviation dans ce bas-monde entraîne des répercussions au niveau spirituel. (Cela ressemble un tant soit peu –Lehavdil- au grands joueurs sportifs… Ceux qui visent le  niveau international ne seront pas jugés de la même manière que les simples dilettantes du dimanche matin qui jouent comme bon leur semble…). Après cette indispensable introduction, on pourra continuer. Donc Ya’akov rentra en Erets avec toute sa famille. Or, dans cette belle fratrie, il existait deux groupes distincts. Les fils des deux saintes femmes de Ya’akov (Rachel et Léa) et aussi ceux des servantes (Bila et Zippa). Yossef était le fils aîné de Rachel et voyait d’un très mauvais œil que les fils des servantes soient tenus à l’écart par les autres frères. Donc, dès qu’il voyait des mauvaises actions de ses frères (fils de Léa), il rapportait leurs actions à son père afin qu’il les punisse. Or, les Sages enseignent que Yossef soupçonnait ses frères de manger de la viande non-abattue rituellement, et aussi d’un comportement désinvolte. Inversement, les frères considéraient que Yossef les calomniait injustement car dans les faits, ils n’avaient pas fauté donc forcément. Yossef prenait le statut méprisable de délateur ! De plus, il existait un second point d’échauffement : Ya’akov préférait Yossef d’entre tous les enfants. Et pour cause, Yossef personnifiait le Talmid ‘Hakham, l’érudit, de plus c’était le fils de la femme qu’il avait aimé, Rachel,  morte lorsqu’elle mit au monde son deuxième fils, Benjamin. De tout cela sortirent les ingrédients d’une grande jalousie accentuée par la délation. Ce cocktail explosif amènera les fils tsadikim de Léa à rendre un jugement sur Yossef et de décréter sa mort ! La suite sera intéressante puisque ce sera Reouven, le fils aîné de Léa qui convaincra ses autres frères de jeter Yossef dans un puits. Le verset dit : « Reouven entendit les propos de ses frères et décida de le sauver en le jetant dans un puits au lieu de le tuer… ». Le saint Or Ha’hahim pose une très intéressante question. La Guemara dans Chabbath apprend d’une exégèse de ce verset que ce puits était vide d’eau mais par ailleurs rempli de scorpions et serpents ! D’après cette nouvelle lecture du Talmud, on devra comprendre en quoi Reouven a voulu sauver son frère ? On le sait, la chance de survivre dans un trou avec pour voisinage des scorpions et des serpents est quasiment nulle ! Plus encore, la Guemara dans Yevamoth enseigne si un homme marié est jeté dans un puits contenant de nombreux reptiles, sous les regards de témoins, d’après un avis, sa femme pourra se remarier ! Car, on le sait, un homme ne peut sortir vivant d’un trou à scorpions pour ceux qui ne le savent toujours pas… une femme mariée n’est permise –à se remarier- que dans deux possibilités. Soit qu’elle reçoive le gueth accordé par un Beth Din compétent, soit que son mari passe dans un meilleur monde, on l’espère pour lui… Le fait de recevoir l’avis de divorce octroyé par le tribunal civil ne permet en aucune façon le remariage…. Donc quel genre de sauvetage Reouven a pensé bien faire ? Intéressante comme question, n’est-ce pas ? La réponse que propose le saint Or Ha’haim (de son vrai nom rabbi ‘Haim Ben Attar résident émérite du Maroc que son mérite nous protège et fasse cesser le corona…) est un autre grand ‘Hidouch (nouveauté). C’est que les animaux féroces n’ont aucunement la capacité de tuer quiconque si ce n’est que la personne est passible sur sa vie vis-à-vis du Ciel. Cependant, l’homme –par contre- est totalement libre de faire le bien ou le mal. Donc il se peut fort bien qu’un homme mal intentionné choisisse de faire le mal en portant atteinte à la vie de telle personne sans pour autant que le ciel ne veuille particulièrement le punir ! Car c’est justement cette possibilité qu’a mise en place D’ : il existe dans ce monde une liberté totale d’action (par exemple aider à la diffusion d’un très bon livre sur la paracha en France dont je connais l’auteur…) ou de faire le contraire spolier, faire de grandes et longues glissades sur le net, etc. ! A tel point qu’un homme pourra attenter à la vie de son prochain sans pour autant que Hachem ne crédite l’action ! Donc conclut le Or Ha’haim, lorsque Reouven a jeté dans la fosse aux scorpions Yossef, son intention était de le mettre à l’épreuve : à savoir s’il était véritablement le saint homme qu’il affichait. Si Yossef était véritablement saint et pieux, il n’avait rien à craindre des rampants, mais s’il n’était pas à ce niveau, il devait craindre pour sa vie ! Tandis que s’il était resté dans les mains de ses frères, il est possible –d’après ce formidable développement- qu’il soit tué alors même qu’il était innocent ! Fin de la magnifique parole du Or Ha’haim. Cependant, on est obligé de préciser que le principe n’est pas aussi obtus vis à vis des hommes : on ne peut rien faire. Or on le sait bien, de nombreux Tsadikim ont été sauvé de la main des hommes dans le récit authentique de la Tora comme à Our Kasdim avec Avraham Avinou qui a été jeté dans le feu et pourtant s’en tirera sans une seule égratignure ou encore de nos jours, où des tsadikim ont sortis  de l’enfer d’Auschwitz comme l’Admour de Klauzenbourg, ou de Satmar ou le rav Aharon de Belz. Donc s’il est vrai que de se sauver du glaive tenu par une main de chair et de sang, c’est mission  quasi-impossible ; seulement lorsqu’une personne à des mérites très particuliers alors Hachem fera OUI des prodiges !

Une autre approche existe dans le judaïsme, celle du ‘Hovot Halevavot (ch. 2 Cha’ar Habita’hon). L’homme qui a une entière confiance en Hachem à 1000 pour cent placera sa foi dans les mains du Ribono chel ‘Olam et RIEN DE NEFASTE NE POURRA LUI ARRIVER… Ni la peur ni l’angoisse ne pourront se produire si cela n’a pas été décrété par le Créateur du monde ! C’est-à-dire que la simple foi en Hachem sera vecteur des plus grands miracles. Donc il n’y a pas à craindre du Hezbollah, des Iraniens, etc….

Des petits papiers messieurs, mesdames…

Cette semaine, j’ai parlé fratrie… Les jours de Hanoucca sont là et nos chers petites têtes blondes sont au foyer pour l’allumage des bougies, donc ce sera  le moment de parler éducation au travers cette  intéressante anecdote. Il s’agit d’un jeune Avrekh engagé pour surveiller les élèves  dans un institut pour ados à problèmes en Terre sainte. Au départ, sa fonction, était de superviser le dortoir, avant d’éteindre la lumière. Seulement avec le temps, notre homme se prénommant Yehochoua comprendra que sa présence pouvait avoir un autre sens que la surveillance des ados. Il s’agissait d’écouter et d’aborder les problèmes de ces jeunes ados. Beaucoup d’entre eux provenaient de familles disloquées ou dont un des parents était malade chronique dans l’incapacité d’éduquer sa progéniture. Donc Yehochoua passait son temps à essayer de soulager ces âmes déjà bien abîmées par les difficultés de la vie et pourtant jeunes en les renforçant dans la Tora. Une fois il sera très inventif. Lors d’une réunion de tous ses ados, ils étaient 23, il leur demanda de prendre chacun plusieurs petites pages blanches et un stylo, puis proposa à chacun d’écrire dessus les traits de caractères observés chez son ami de la classe. Le but était d’écrire des mots qui soient véritables, sans mentir ni faire de flatterie. Le groupe d’élève commença donc son travail, chacun écrivant un petit mot sur une personne du groupe en décrivant au mieux sa manière d’être. Après ces travaux pratiques, le moniteur prit tous ces papiers et il les transporta dans sa maison. Il passa la nuit à découper et à recopier chacun des mots sur d’autres feuilles. Pour chaque élève il recopiait les adjectifs portés à son égard. Le lendemain, il réunit les élèves et il donna à chacun sa feuille. Après cette réunion mémorable, il vit une nette amélioration dans le comportement du groupe. Chaque jeune disait : ‘Je ne savais pas du tout qu’on m’appréciait tant !’… Les années passèrent et notre ancien moniteur devint un homme très expérimenté dans le suivi des jeunes à problèmes. Une nuit, il fut appelé par le directeur de l’établissement qui venait d’être contacté par la famille d’un ancien élève de l’institut gravement blessé dans un accident de voiture dont les parents demandaient s’il était possible que les anciens camarades de leur fils Rafi se rendent à son chevet afin de l’assister. Et en effet, des gens de la communauté de Rafi, diminutif de Rafael, se relayèrent au pied du lit du malade afin de lui parler et l’aider à se remettre. Donc le directeur vint aussi prêter main forte au chevet du malade ainsi que Yehochoua. Le moniteur racontera : « Je me suis rendu au chevet de Rafi et lorsque je suis entré dans la pièce en soins intensifs, j’ai rencontré le père de ce garçon qui était auparavant un élève de notre institut. Dès mon entrée, le père s’est de suite souvenu de moi et il me dit : « Tu sais, mon fils m’a souvent parlé de toi, je veux te montrer quelque chose. On a trouvé dans sa poche un vieux papier tout plié qui avait jauni avec l’âge ». Dès que je vis le papier, je sus de quoi il s’agissait. C’était les mots des amis de l’institut. Ce papier avait été écrit il y avait plus de 15 années en arrière et pourtant il était resté dans sa  veste. Le père dit : « Tu vois, mon fils le garde comme un vrai trésor. » Au moment où le père disait ces mots, étaient présents, deux autres amis de Rafi de la même promotion-. Parmi les deux, il y avait Itsiq qui provenait d’une famille au niveau de religiosité très faible. Or, Itsiq portait sur sa tête une grosse kippa bien noire et un tsitsith. Il me dit : « Tu sais, moi aussi je garde ce papier sur moi très précieusement dans mon porte-monnaie… » Son deuxième ami aussi emboîtera le pas en disant qu’il gardait lui aussi cette feuille et fréquemment il relisait les paroles de ses amis et cela lui donnait beaucoup de force ! Yehochoua resta encore quelques temps dans la pièce puis il sortit en disant au père qu’il comptait revenir. Une semaine après Yehochoua revint mais cette fois-là il vit tout le staff des médecins en grande effervescence car le blessé avait justement reprit ses esprits et son corps répondait à sa volonté ! Les médecins étaient confiant de le revoir très bientôt sur pieds… tout cela grâce à des petits papiers…. »

. (Ndlr : si vous avez la très bonne habitude de lire ce feuillet à voix haute durant les repas de Chabath, c’est formidable; mais cette fois il faudra laisser ce passage pour un autre moment…) Fin de l’anecdote, pour nous apprendre que ce n’est pas la peine d’attendre que les autres fassent des petits papiers à nos enfants… Le temps de Hanoucca est là, c’est le moment de choisir ses bons mots avec nos enfants/ados. De réfléchir sur des bons traits de caractère que nos chers têtes blondes possèdent. Et de dire du genre : « David combien tu as une belle écriture / vraiment tu as une super tête / ou encore tu as le sens de l’organisation… » Le principal c’est que l’enfant entende dans les paroles de son père que c’est du vrai et pas de la flatterie. Et grâce à cela, notre petit David pourra s’épanouir et n’aura pas besoin de l’appréciation des copains de la rue pour savoir ce qu’il vaut, car il a déjà tout à la maison. (On fera attention de dire ces paroles sans  provoquer la jalousie des autres frères et sœurs…). Bon courage et le jeu en vaut la chandelle…

Coin Halakha: Ce vendredi soir on veillera à allumer les bougies de Hanoucca avant ceux du Chabbath et ces allumages s’effectueront avant la tombée de la nuit. Si c’est la femme qui allume les bougies du Chabbath, dans le cas où elle a allumé les bougies du Chabbath en premier, elle ne pourra pas allumer celles de Hanoucca (car d’une manière habituelle elle reçoit le Chabbath par l’allumage des bougies). Cependant, son mari pourra allumer les bougies de Hanoucca et la rendre quitte. On peut allumer les bougies de Hanoucca depuis Plag Hamin’ha (1 heure un quart avant la tombée de la nuit). On veillera à mettre une quantité suffisante d’huile (ou des bougies épaisses) afin qu’elles brûlent tout le temps jusqu’à une demi-heure supplémentaire après la tombée de la nuit. Le Michna Beroura écrit qu’il est juste de prier la prière de l’après midi du vendredi avant l’allumage des bougies. Siman 679.1.

Chabath Chalom et Hanoucca Saméah et à la semaine prochaine si D’ le veut

David Gold tél : 00972 55 677 87 47 e-mail : 9094412g@gmail.com

On souhaitera une Réfoua  Chléma à Réfaël Ben Martine parmi les malades du Clall Israel.

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