Tout de blanc ou tout de noir ?

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Autour de la table de Chabbath , n° 352 Vayélekh –Yom Kippour

Cette semaine mon feuillet nous préparera à la journée du Kippour. On le sait, la date du 10 Tichri (jour de Kippour) est une date important dans notre calendrier. En effet elle a été fixé après la faute du Veau d’or. Le Clall Israël avait pêché dans le désert en confectionnant une statue d’or, événement relaté dans la parachath Ki Tissa. La colère de D’ sera intense et la communauté risquait d’être décimée (Chemoth 32.9). Moshé rabbénou est monté par deux fois sur le Mont Sinaï pour demander Sa grâce à Hachem. C’est lors de la deuxième montée qu’il redescendit de la montagne sainte avec les nouvelles Tables de la Loi et avec le pardon de D’. Depuis lors, ce jour est propice à l’expiation des fautes du Clall Israël.

Seulement cette année, j’ai trouvé, avec l’aide de D’, un texte très intéressant. Il s’agit du Yalkout (Midrach / rapporté dans Rachi sur le Tehilim/Psaumes 139.16) qui enseigne qu’au tout début des temps Hachem avait déjà créé des jours particuliers. Le Midrach explique qu’il s’agit du Chabbat et de Yom Kippour. C’est à dire que d’après nos saints textes la particularité de Yom Kippour existait avant l’événement malheureux du désert, faute du veau d’or, avant la création du monde et des hommes. Dans le même esprit le Séfer Ha’hinouh (Mitsva 185) écrit : « Depuis la création du monde ce jour (de Kippour) a été sanctifié pour amener l’expiation de la faute. C’est ce qu’enseignent les Sages lorsqu’ils disent que ce jour a le pouvoir d’effacer les fautes de l’homme ».

L’idée est similaire au Midrach : Hachem a prévu un temps singulier apte à pardonner la faute. Donc s’il est vrai que Moché a reçu le pardon de la faute à Kippour, il reste que la sainteté du jour était antérieure. Certainement que la raison d’un tel phénomène est que D’ en créant notre monde connaissait parfaitement la fragilité de l’homme face à la tentation… Comme le verset l’enseigne : « Il n’existe pas d’homme, même Tsadik, sur terre, qui n’a pas fauté  ! » En effet, ce monde a été créé pour mettre à l’épreuve l’homme à savoir qu’il reste droit sans faute afin d’hériter du monde à venir (Gan Eden/paradis). Pour que l’homme réussisse son passage –dès fois très tumultueux– Hachem, dans Sa grande miséricorde, offre à l’homme un rattrapage : c’est Yom Kippour et la Techouva.

Rabbi Akiva dans la Michna (Yoma) enseigne : « Heureux soit le peuple juif : devant qui vous vous purifiez ? Devant Hachem…. Mikvé Israël Hachem… De la même manière que le Mikvé, bassin d’eau purifie les hommes impurs, pareillement Hachem purifie son peuple de ses fautes « . Cet enseignement nous apprend que ce n’est pas l’homme qui est vecteur de pureté… Mais c’est Hachem, Lui-même, qui gratifie l’homme de la pureté du cœur et de l’âme. Lorsqu’ un homme faute, il abime une partie de son âme. Ce dommage n’est réparable que par Hachem Lui-même. C’est-à-dire que l’homme après avoir fauté devra tout faire pour changer de cap : regretter sa faute, décider de ne plus la recommencer et faire le Vidouï demander le pardon dans sa prière. Alors, l’homme accédera à la pureté grâce à D’.

Le verset rapporté par Rabbi Akiva est : « Mikvé Israël Hachem. » C’est un extrait d’un verset du prophète Jérémie (17.13). Son sens premier est qu’Israël  garde espoir (Mikvé) en D’ (le mot Mikvé à pour racine kavé qui veut dire espérer)… C’est-à-dire qu’une manière d’abandonner la faute est de placer sa confiance en D’ Qui acceptera notre repentir. Le prophète nous enseigne que pour accéder à la Techouva il faut mettre sa confiance en D’. On placera notre foi en D’. C’est aussi ce service qui nous est demandé à Kippour : le regret de la faute et la foi en D’, Qui acceptera notre démarche.

Il existe une autre allusion au fait que notre Techouva doit ressembler au Mikvé/bassin d’eau. C’est que l’homme doit se plonger entièrement dans l’eau en faisant attention qu’aucun de ses membres ne soit à l’extérieur : même un seul de ses cheveux ! De la même manière Hachem nous purifiera à condition qu’on s’immerge entièrement dans ces eaux purificatrices et saines qu’est la Techouva/le repentir sincère !

 Cette année on aura compris que notre Techouva au jour du Yom Kippour s’effectue devant Hachem. C’est à Lui Qu’on rend nos comptes et c’est Lui Qui nous gratifiera d’une pureté de cœur et de l’âme.

Seulement la Tora n’est pas dupe. Tout ce que la « magnifique Table du Chabbat » a dit est juste, mais l’homme est aussi un « être social » (réminiscence du jargon universitaire). C’est-à-dire que le rapport avec les hommes fait aussi parti de la Avodath Hachem / Service divin. Donc si cette année, et même les années précédentes, je me suis mal comporté avec mon prochain par exemple j’ai vexé une personne sans aucune raison ou j’ai émis des propos diffamatoires sans aucune base, ou j’ai fait une belle entourloupe, qui m’a permis de renflouer mon compte désespérément, en débit… tout cela et bien d’autres encore font partie de fautes vis à vis des hommes que la Tora prohibe. Donc même si je m’habille tout en blanc à Yom Kippour et en cela, je ressemble à un des myriades anges du firmament qui servent Hachem… il ne reste que puisque je me suis très mal comporté vis-à-vis d’un très bon (ancien) copain qui ne m’adresse plus la parole depuis lors : peut-être suis-je tout bonnement un ange maléfique qui trompe son monde avec son vêtement tout « pur » j’aurais dû être habillé en noir foncé, n’est-ce pas ? Donc si on veut être un vrai Tsadik, on fera attention à réparer, avant ce mercredi à venir,  toutes les petites ou grosses  bavures qu’on aurait pu faire l’année écoulée… Et si notre ancien copain nous pardonne sincèrement,  on pourra être sûr d’être inscrit dans le livre de la vie et des Tsadikim après avoir fait une bonne Techouva sur les autres fautes vis à vis de D’, on pourra se vêtir de blanc.

La rosace existe pour chacun

Cette semaine notre histoire vraie raconte les déboires d’un jeune israélien né dans une famille d’un milieu difficile. Le père travaillait d’arrachepied dans un petit magasin tandis que la mère était malade chronique, qu’Hachem nous en préserve. C’était un fils unique. Il passa sa scolarité dans des écoles étatiques du pays : non-religieuses. Or dans sa classe beaucoup d’ enfants avaient la vie beaucoup plus facile. Deux de ses très bons amis, l’un, son père était avocat tandis que le second, son père était médecin ils ne manquaient jamais de rien, qui plus, tous ce qu’ils désiraient leurs étaient offerts… Tandis que lui, sa vie avait une toute autre tournure… En grandissant, il décida de ne jamais  rien demander à ses parents. Tout son argent de poche, il le gagnait  lui-même. Puis arriva l’âge de l’adolescence et les mauvaises fréquentations. Les besoins d’argent, grandirent et les petits copains l’influencèrent pour gagner de l’argent facile… par le vol. La bande de jeunes commença ses coups dans les petites épiceries, puis passa à des objets de plus grandes valeurs… Cet argent l’attirait d’autant plus qu’il trouvait la chose presque valeureuse. En effet ce n’était pas juste que certains soient riches tandis qu’il viivait dans la grande pauvreté… Notre bande faisait toujours bien attention de ne pas se faire prendre… Seulement un beau jour, la bande se fit prendre en flagrant délit sur un grand coup… Le résultat ne sera pas très glorieux, le gang sera envoyé devant un juge et écopera des peines de prisons. Ce n’est que le jour du procès que ses parents prirent la mesure de la catastrophe. Ils ne savaient pas toutes ses années d’où provenait l’argent de leur fils. C’est seulement lorsqu’il sera envoyé derrière les barreaux pour deux ans qu’ils comprirent la gravité de la situation. Le père et la mère pleureront de chaudes larmes mais c’était déjà trop tard.

Notre jeune passera donc deux années à l’ombre. Seulement les établissements pénitentiaires ne sont pas des 3 étoiles… Là-bas il rencontrera des voleurs encore bien plus expérimentés qui dévoilèrent des plans plus ingénieux pour ne pas se faire prendre la prochaine fois. En effet, beaucoup le savent, la sortie du monde carcéral n’est pas chose facile. L’ancien détenu aura de nombreuses difficultés à se refaire une place dans la société car chaque patron se renseigne sur le passé de l’employé avant de l’embaucher. La tâche du passage à la prison est donc indélébile. Notre jeune passa deux années et déjà il avait trouvé une nouvelle bande de gaillards qui étaient prêt à refaire les 400 coups. Sa peine devait expirer lorsque la direction de l’établissement pénitencier organisa la conférence d’un rav afin d’améliorer le niveau spirituel des détenus. Le jour dit, ce fut un grand orateur, rav Gamliel qui arriva dans l’enceinte de la prison. Pour l’occasion, la direction permit à tous ceux qui voulaient y assister, l’exemption du travail quotidien. Dans la prison existait des petits ateliers d’électronique. Comme la tâche était très rébarbative, de nombreux détenus, non religieux, choisirent de venir écouter le rav plutôt que de passer encore une journée monotone. Parmi l’assistance se retrouva notre jeune incarcéré qui devait prochainement sortir. Le rav Gamliel commença par raconter une histoire qui remontait à 150 années en arrière. Il s’agissait d’un riche bijoutier qui possédait un magnifique diamant. Il était tellement gros et splendide qu’il le gardait très précieusement dans son coffre-fort. Notre riche homme avait un très bon ami qui lui demandait sans cesse de voir sa magnifique pierre. Comme c’était son ami de très longue date, il ne voulait pas le décevoir. Un jour, il le fit venir dans son salon et attendant d’être tous les deux seuls pour ouvrir son coffre-fort, il retira une belle boite d’argent et très délicatement ouvrit le couvercle. L’éclat du diamant  était splendide, il le prit dans ses mains et l’observa. Puis avec beaucoup de précaution tendit sa main à son ami, mais il fera un mauvais mouvement et la pierre roula de sa main et tomba sur le sol marbré du salon… Notre bijoutier poussa un grand cri de désarroi et se courba pour rechercher son diamant. Aidé de son ami, rapidement il retrouvera sa pierre précieuse sous une commode. L’expert prit la pierre dans sa main et l’examina. Soudainement sa face changea de couleur, il devint livide… La magnifique pierre avait reçu un coup et une de ses facettes avait perdu son éclat. Pire encore, on pouvait apercevoir une fine encoche sur deux facettes… Note homme poussa un cri de déception. Il connaissait la valeur d’une pierre avec ses multiples facettes mais voilà que l’encoche faisait baisser le prix d’une manière tangible. Son ami lui dira de se renseigner auprès d’autres joailliers pour savoir quoi faire. L’un lui suggéra de poncer le diamant et d’en faire un beaucoup plus petit mais sans l’encoche. Un autre lui dira d’en faire deux… Jusqu’à ce qu’un artisan expert lui affirmera qu’il est prêt à faire une belle rosace sur le diamant à partir de la strie. Note homme accepta la dernière solution et l’artisan se mit au travail. Les résultats furent extraordinaires, le diamant avait sur une de ses facettes une magnifique rosace qui augmentait encore sa valeur. Fin de l’anecdote. Cette fois le rav se tourna vers les détenus et  dit : « Vous aussi mes chers frères, au départ vous étiez comme ce beau diamant, mais les épreuves de la vie ont fait une marque indélébile sur votre pierre précieuse. Fréquemment vous vous êtes retrouvés seul devant des choix à faire. Personne n’était derrière vous pour dire non à un petit copain qui vous séduisait à l’idée de faire un vol à l’étalage… Personne ne vous à mis en garde sur ce chemin qui n’était pas à prendre… Et aujourd’hui vous vous retrouvez dans ce lieu. Or, sachez que la VRAIE question est de savoir ce que l’on fait avec cette encoche. Il y en a qui resteront avec elle  toute leur vie. Mais il y en a d’autres qui réussiront, avec l’aide d’Hachem, à surpasser la difficulté… Tout dépend de votre attitude et si vous croyez en vous-même !… » Ces mots sont entrés directement dans le cœur de notre jeune détenu et ils feront leur travail… Dès qu’il sortit de prison, il changea d’identité afin que personne de ses anciennes connaissances ne reprenne contact et surtout pour que ses nouveaux amis de prison ne lui mettent pas le grappin dessus… En final il se liera avec un Tsadik qui l’orientera dans sa Techouva. Petit à petit il rejoindra le banc d’une Yechiva pour Ba’alé Techouva… Le temps et l’étude feront ses effets et après quelques années notre ancien délinquant donnera des cours et conférences dans tout Israël pour enseigner que même s’il y a pu avoir des encoches dans la vie, on peut toujours s’en sortir

Et c’est pour nous le message de Yom Kippour, même si nous venons avec nos stries et défauts devant Hachem, il faut savoir que notre Techouva sera  acceptée… Les défauts existent, et Hachem le sait

Coin Hala’ha : Toutes les journées depuis Roch Hachana jusqu’à Yom Kippour: on multipliera les prières. L’habitude est de dire le « Avinou Malkénou » après la prière du matin et après-midi (en dehors du Chabbat). Durant cette période on sera plus méthodique dans les Mitsvoth. Par exemple celui qui mange du pain de boulangerie de quartier fera attention de manger ces jours ci du pain allumé par un membre de la communauté. On fera aussi une introspection de nos actions passées. On rajoutera dans la prière « Hamélekh Hakadoch » et « Hamélekh Hamichpat ». Si on s’est trompé dans le cas où on n’a pas dit « Hamelekh Hakadoch » on devra reprendre la prière depuis le début. Tandis que pour « Hamélekh Hamichpat » cela dépendra des coutumes. D’après le Choul’han Aroukh on reprendra tandis que d’après le Rama coutume Achkénaz on ne recommencera pas. En dehors de ces incursions, on rajoutera « Zokhrénou Lé’haim », « Mi Khamokha » et « BéSefer Haim ». Dans le cas où on les a omis, on ne se reprendra pas. Le Michna Beroura (582 sq16) écrit : « On fera attention de bien prononcer notre prière en disant : »Lé’Haim » et non « La’Haim ». Car -Haim signifie pour la vie, tandis que La-‘Haim peut aussi signifier pour la non-vie! Car ce sont des jours de jugement donc –des Cieux- on est plus regardant sur notre manière de prier tandis que les autres jours de l’année on ira plus, d’après la pensée du cœur

Shabbat Chalom et qu’on reçoive le Pardon du Ciel pour toutes nos fautes et qu’on soit inscrit dans le livre de la Vie ….    Gmar ‘Hatima Tova leKol Israël

David Gold

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