L’Europe d’après 1945 se construit en opposition aux nationalismes belliqueux d’avant-guerre, spécialement ceux des totalitarismes nazi et fasciste. La fin de la guerre froide et la montée en puissance des organisations supranationales font place à une doctrine occidentale où la paix est la norme et la guerre l’exception, alors que la chute de l’URSS (1991) et sa perte d’influence au Proche et au Moyen-Orient laisse la place vide à des états terroristes ou à des organisations terroristes islamiques belliqueuses – la première attaque terroriste (ratée) contre le World Trade Center date de 1993 – où le conflit est la norme et la trêve l’exception. Alors que la fin de la Guerre du Golfe et la libération du Koweït incitent les nations occidentales à faire pression sur Israël pour amorcer un processus de paix avec les « Palestiniens », les négociations de Madrid puis d’Oslo mettent l’Union Européenne à l’écart en raison de son manque d’impartialité et de son parti-pris propalestinien doctrinaire.
Bien que les accords d’Oslo aient été viciés dès le départ, puisque jamais les « Palestiniens » ne comptaient renoncer au terrorisme comme moyen d’action expansionniste – les terroristes de l’OLP et du Hamas ou leur famille furent toujours grassement rémunérés par une rente à vie versée par l’Autorité Palestinienne – l’Union Européenne, par la voix de ses Hauts Représentants pour la politique étrangère, s’est toujours ralliée à la virulence des ennemis d’Israël, demandant davantage à Israël au prétexte qu’elle est une démocratie. Alors que tous les « Palestiniens » dansaient de joie le 11 septembre 2001 et accréditaient l’idée complotiste que les Israéliens étaient liés aux attentats contre les tours jumelles, alors que les attentats de kamikazes « palestiniens » redoublaient après la seconde Intifada, le contenu des manuels d’éducation à la haine donnés aux jeunes élèves dans les écoles « palestiniennes » et le financement de ces outils « éducatifs » par l’UNWRA destinataire de l’argent international avait déjà commencé à être examinés depuis quelques années. Elu député européen sur la liste socialiste de François Hollande en 1999, François Zimeray tenta durant son mandat d’enquêter et de tracer précisément l’affectation de l’argent versé aux « Palestiniens » et notamment l’aide financière ayant servi à l’élaboration de manuels scolaires d’éducation à la haine des Juifs et à la négation de l’Etat d’Israël sous l’égide de l’UNWRA. Ayant demandé un contrôle des aides européennes versées aux « Palestiniens » par l’Office de lutte anti-fraude, François Zimeray a été désavoué par un grand nombre de ses collègues socialistes et, en toute connaissance de cause, par le Parlement Européen, puis a perdu l’investiture du parti pour les Européennes de 2004 et a fini par faire l’objet d’une demande d’exclusion du parti socialiste. Depuis vingt-cinq ans au moins, l’Union Européenne finance en toute connaissance le terrorisme palestinien par le biais de l’UNWRA et de l’« Autorité Palestinienne » dont le budget officiel sert, à hauteur de 17%, à rémunérer les terroristes qu’elle emploie ; de ce fait, l’Union Européenne, qui s’est toujours opposée à tout contrôle sur l’utilisation des subsides versés, est donc le deuxième contributeur financier du terrorisme mondial. Ces jours-ci, le Parlement Européen feint de découvrir une situation que tout le monde connaissait depuis plus de vingt ans, mais la tartufferie du Parlement Européen trompera encore ceux qui veulent bien être trompés.
— L’Europe d’après 1945 se reconstruit, nous dit J.-C. Milner, sur un « fantasme de la paix illimitée » dont l’axiome est « qui veut la paix doit refuser l’Histoire » et qui se heurte à l’énigme de la persistance du peuple juif de retour sur sa terre historique. Au problème de l’existence d’Israël, l’Europe démocratique répond donc par la « solution à deux Etats » basée sur la propagande fabriquée par le KGB et le narratif arabe révisionniste, le « plus-jamais-çà » incantatoire devenu formule de conjuration permettant à ceux qui veulent substituer au problème juif le problème israélien de se payer à peu de frais un brevet de respectabilité. —
Depuis le 7 octobre, on découvre de surcroit que la proximité de la Croix-Rouge, de Médecins sans Frontières, de l’UNWRA et de certains médias avec la cause « palestinienne » est en réalité une réelle complicité avec le terrorisme. L’imbrication des liens entre l’UNWRA et le Hamas et la complicité objective de son commissaire général avec la caution des Nations Unies est maintenant parfaitement documentée, puisque cette officine abritait plus de 700 terroristes du Hamas déguisés en « enseignants » et « employés » du « ministère de la santé » du Hamas, au point que certains pays ont suspendu leur financement, le temps que la tempête (médiatique) se calme. Une suspension transitoire semble-t-il, mais pas une annulation définitive du financement de cette officine terroriste. On ne peut comprendre cette position illogique qui a aussi des répercutions sur la stabilité interne des états européens sans revenir – première clé de lecture – à la thèse développée par Jean-Claude Milner dans Les Penchants totalitaires de l’Europe démocratique. Dans son livre de 2003, l’auteur expliquait en effet que, depuis le XVIIIe siècle, le cadre de pensée du dispositif social et politique se fonde non pas sur le schéma question/réponse, mais sur le schéma problème/solution. La société est donc le lieu d’expression des problèmes et la politique celui des solutions. Les Juifs, devenus un problème particulier – mais lequel ? – dans les sociétés européennes à vocation universaliste, ont donc été traités selon le schéma problème/solution. Dans son hégémonie raciale et totalitaire pangermanique, l’Allemagne nazie a réglé le problème des Juifs par la solution finale (Endlösung der Judenfrage), que Milner traduit par « solution définitive du problème juif » – au procès de Nuremberg, sur le banc des accusés, Goering parla de « solution totale de la question juive ». L’extermination accomplie, l’Europe d’après 1945 se reconstruit, nous dit Milner, sur un « fantasme de la paix illimitée » – la paix est la norme, la guerre l’exception – dont l’axiome est « qui veut la paix doit refuser l’Histoire » et qui se heurte à l’énigme de la persistance du peuple juif de retour sur sa terre historique matérialisée dans l’Etat d’Israël. Moins de vingt ans après la fin de la Shoah, la politique de l’Europe démocratique se fonde plus que jamais sur le couple problème/solution, le « plus-jamais-çà » incantatoire devenu formule de conjuration permettant à ceux qui veulent substituer au problème juif le problème israélien de se payer à peu de frais un brevet de respectabilité. Au problème de l’existence d’Israël, l’Europe démocratique – celle qui ne pardonnera jamais Auschwitz aux Juifs – répond donc par une solution dite « solution à deux Etats » basée sur la propagande fabriquée par le KGB et le narratif arabe révisionniste.
Au passage, l’Europe passe aussi par pertes et profits la vision politique qu’a l’Islam des Juifs, tolérables dans le passé en tant que citoyens de second ordre dans les pays musulmans (dhimmis), mais congédiables, spoliés et bannis sans possibilité de retour (les réfugiés du silence) dès qu’ils affichèrent un sentiment national juif et, en définitive, intolérables comme citoyens de retour sur leur terre historique dans un Etat-nation juif, parce que l’Israël post-biblique fut temporairement sous domination musulmane, doit être également prise en compte. Tout comme la vision théologique de l’Islam qui considère la religion juive et la Torah mosaïque comme obsolètes, devant être remplacées et les Juifs détruits, au nom d’un dogme violent dont l’expansion par les conquêtes arabo-musulmanes a fait plus de 600 millions de morts – soit largement plus que tous les morts de tous les totalitarismes du XXe siècle – et qui a organisé une traite esclavagiste de plus de 17 millions d’esclaves africains déportés et souvent castrés. Pour le Hamas, les Juifs – les Yahoud – sont considérés comme des animaux, à telle enseigne que Mia Shem, otage franco-israélienne kidnappée le 7 octobre 2023 et libérée dans le cadre d’un marchandage, a témoigné avoir été soignée par un… vétérinaire au sein de cette « population gazaouie innocente » qui la séquestrait.
— A l’adage pacifique latin si vis pacem para bellum – si tu veux la paix, prépare la guerre ! –, le pacifisme répond : tout plutôt que la guerre ! L’Histoire du XXe siècle nous a appris la signification de ce tout, fait de lâcheté, de trahison et in fine de soumission, les marches blanches, fleurs, bougies et ours en peluche étant devenus la seule réponse de la lâcheté occidentale à la barbarie et au terrorisme. —
L’Europe, qui avait vocation à être la première puissance du monde (en 1975, la France était la deuxième puissance économique mondiale), est aujourd’hui une coquille vide, dont l’exécutif (la Commission) n’a pas la légitimité démocratique issue du scrutin universel et qui a choisi la soumission économique à la Chine, le protectorat politique et militaire des Etats-Unis et qui a abandonné depuis des années son héritage judéo-chrétien et gréco-romain en cherchant un renouveau et un avenir spirituel voire juridique dans l’islam. L’Europe avait un devoir de puissance, mais elle est devenue pacifiste, n’arrivant même pas à garantir ou à faire respecter les accords de Minsk. Or, contrairement à l’adage pacifique latin si vis pacem para bellum – si tu veux la paix, prépare la guerre ! –, le pacifisme répond : tout plutôt que la guerre ! L’Histoire du XXè siècle nous a appris la signification de ce tout, fait de lâcheté, de trahison et in fine de soumission. La soumission au nazisme au siècle dernier. La soumission au wokisme, au terrorisme, à l’islam et à l’islamisme aujourd’hui où marches blanches, fleurs, bougies et ours en peluche sont devenus la seule réponse de la lâcheté occidentale à la barbarie et au terrorisme. Les Orientaux dont la psychologie et le rapport au temps sont totalement différents de ceux des Occidentaux regardent avec mépris et dédain un Occident décadent qui craint le conflit et qui ne défend même plus ses valeurs. De surcroit, toujours collaborationnistes, les pacifistes sont en définitive les plus grands va-t’en-guerre, une guerre qu’ils ne font jamais, puisqu’ils envoient toujours les autres se battre pour eux. Poursuivant un fantasme de la paix illimitée, l’Europe et les Etats-Unis sous administration démocrate n’ont jamais cessé d’entraver la défense d’Israël aussi bien en 2014 et 2021 pour sauver le soldat Hamas, que depuis le 7 octobre 2023 par des discours et des actes ambigus et contradictoires, dissimulant à peine leur souhait d’une défaite israélienne. Le pacifisme de gauche a toujours nourri tous les totalitarismes : Joe Biden a commencé sa carrière politique dans l’administration démocrate auprès de Jimmy Carter en installant l’ayatollah Khomeiny et la dictature des mollahs à Téhéran en 1979, avec le concours de la France giscardienne et le compagnonnage des intellectuels de gauche tels Michel Foucault et Sartre qui y voyaient un retour du spirituel. Quarante-cinq ans plus tard, Joe Biden, Président des Etats-Unis en campagne électorale pour sa réélection, achèvera sa carrière politique dans l’ombre de Barack Hussein Obama en se préparant à tourner le dos à son « allié historique » Israël pour être réélu, sauver ce qu’il reste du Hamas et en permettant à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. L’Europe dont le fantasme de paix illimitée a été battu en brèche par la Russie de Poutine n’a que ses bons sentiments, ses vœux pieux et ses indignations sélectives, mais n’a aucune puissance diplomatique ou militaire à l’appui de ses prétentions géostratégiques ou pour imposer une médiation, ni aucun autre moyen que des sanctions pour contrer les menaces auxquelles sa faiblesse et son pacifisme l’exposent. Un pacifisme qui, il y a quatre-vingts dix ans, a fait le lit du nazisme et de la Collaboration ; un pacifisme aujourd’hui qui a choisi la paix de l’Islam – soumission se traduit en arabe par Islam – c’est-à-dire le sabre ou le Coran, la paix des morts ou des convertis de force !
— Imposer à Israël par le boycott, le chantage, la menace de poursuites pénales internationales ou la coercition une solution politique où il est patent que la « partie palestinienne » n’a jamais eu comme objectif de vivre côte-à-côte avec Israël mais en se substituant à lui par le djihad est très exactement une continuation de la solution finale par d’autres moyens ! —
Qu’ils soient juifs et/ou israéliens, l’existence même d’Israël, d’un territoire dont la superficie correspond à 80% de la Bretagne et d’un peuple aux traditions plurimillénaires qui n’avait jamais totalement abandonné la terre de son antique souveraineté, de retour chez lui depuis 1948 ne peut constituer un problème que pour des antisémites ! Depuis le 7 octobre 2023, on sait très exactement ce que réserverait vraiment la « solution à deux Etats » présentée comme le remède de tous les maux du Proche-Orient, alors que depuis 2005, les kibboutz du Sud d’Israël expérimentaient à l’échelle réduite une coexistence côte à côte avec la bande de Gaza, dans des frontières qui, finalement, n’étaient ni sûres ni reconnues, avec parfois une foi inébranlable en la paix, que n’avaient pu abattre ni la haine atavique anti-juive du voisin « palestinien », ni les ballons incendiaires ni même les missiles des attaques terroristes du Hamas de 2014, 2018 et 2021 (près de 15000 missiles au total). Alors qu’il existe déjà une Palestine arabe – la Jordanie, créée en 1923 sous le mandat britannique –, imposer à Israël par le boycott, le chantage, la menace de poursuites pénales internationales ou la coercition une solution politique où il est patent que la « partie palestinienne » n’a jamais eu comme objectif de vivre côte-à-côte avec Israël mais en se substituant à lui par le djihad – que n’a-t-on voulu entendre les dirigeants « palestiniens » qui ont toujours tenu le discours du djihad en arabe ! – est un marché de dupes et une prime au terrorisme. La « solution à deux Etats » prônée par un très grand nombre d’Etats européens comme comme celle plus radicale à « un Etat » : From the River to the Sea, vociférée sur tous les campus par des gauchistes acculturés, idéologisés et en voie d’islamisation, sont très exactement une continuation de la solution finale par d’autres moyens !
Tout se passe donc comme si l’Europe démocratique prétendant conjurer son passé par le « plus jamais çà » incantatoire et prise en tenaille entre le totem moral d’Auschwitz et sa commisération pour le terrorisme « palestinien » qu’elle finance sans modération et sans contrôle, déléguait finalement aux terroristes islamistes « palestiniens » – le Hamas, le Fatah, le Hezbollah et le Jihad islamique ayant des différences de degré mais non de nature – la tâche de terminer le sale boulot que l’Europe nazie avait commencé avant elle. Les élections européennes du 9 juin pourraient aussi permettre de changer ce paradigme immoral.
© Jean-Marc Lévy pour Israël Is Forever Alsace