Après la tombe du prophète Ezéchiel et la destruction de celle du prophète Yona, c’est au tour de la tombe du prophète Nahum d’être en danger. Mais cette fois-ci, pour des raisons différentes : située dans la ville d’Al-Kosh, dont l’accès est devenu quasiment impossible, cela fait des années que son entretien est négligé, et l’ancienne tombe vieille de 2700 ans risque à tout moment de s’effondrer. Ce sont des habitants locaux d’obédience chrétienne qui ont averti les autorités israéliennes qui se sont à leur tour tournées vers l’UNESCO pour sauver un lieu historique de première importance pour le peuple juif.
Ce n’est un secret pour personne : la situation des sites relevant du patrimoine juif dans les pays arabes au cours des dernières années est très mauvaise, et ce, compte tenu en particulier de l’instabilité politique, des guerres sans fin et d’une négligence généralisée. L’Irak est la patrie historique des prophètes juifs. Pourtant, selon divers témoignages, la plupart des inscriptions sur la tombe du prophète Ezéchiel, qui se trouve à 100 kilomètres au sud de Bagdad, ont été détruites. Et en juillet 2014, avec la prise de contrôle de la ville de Mossoul dans le pays au nord, Daech a fait sauter la tombe où, selon la tradition, est enterré le prophète Yona. Aujourd’hui, c’est au tombeau du prophète Na’houm, dans la ville d’Al-Kosh située dans la zone limitrophe entre Bagdad et le Kurdistan irakien, de se trouver en danger.
A l’heure qu’il est, ce sont essentiellement des associations chrétiennes qui ont pris l’initiative de venir en aide au lieu saint en prenant contact avec la députée du « camp sioniste », Kassania Svetlova, à l’origine d’une fondation pour la protection et la promotion de la culture et du patrimoine juifs dans les pays arabes et islamiques.
Suite à une demande accompagnée de photos montrant l’état avancé de dégradation du site historique, Svetlova et d’autres membres de la Knesset ont ainsi fait appel à l’organisation des Nations Unies (UNESCO), dont le rôle est de maintenir les sites du patrimoine mondial, pour qu’elle fasse le nécessaire afin de préserver la tombe du prophète Na’houm.
« Nous avons récemment pris connaissance de nouvelles inquiétantes concernant le sort réservé à ce site qui se trouve dans une région où la stabilité géopolitique et économique laisse à désirer », dit la lettre dans laquelle la demande a par ailleurs été exprimée « d’agir de telle sorte à préserver la tombe pour éviter qu’elle ne soit endommagée, et de mettre en place une commission dans vos services sur la préservation des sites historiques ».
« Il s’agit de la patrie d’origine de ces prophètes juifs, a ajouté la députée Svetlova, il faut sauver ce qui peut l’être, d’autant que la tombe du prophète Na’houm ne se trouve pas à l’intérieur d’une zone de conflit. »
Rappelons que la tombe du prophète Na’houm a été conservée pendant des siècles grâce aux Juifs du Kurdistan jusqu’à leur alia vers Erets Israël dans les années cinquante et soixante. Ce sont alors les habitants d’Al-Kosh qui ont pris la responsabilité de conserver le site…