Un tiers des lycéens musulmans en France adhèrent à la violence

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La tentation de la radicalité chez les jeunes musulmans de banlieue a été analysée par deux chercheurs du CNRS qui ont mesuré le degré d’adhésion des adolescents à la radicalité religieuse et à la violence, déterminant ainsi la population qui pourrait être sensible à la propagande djihadiste.

Cette enquête du CNRS a été lancée après les attentats de novembre 2015 et ses résultats publiés le 20 mars passé. 7 000 élèves, âgés de 14 à 16 ans, ont été interrogés sur leur sensibilité à la radicalité religieuse et à la violence, la combinaison de ces deux facteurs désignant une population susceptible d’être réceptive à la propagande djihadiste.

L’échantillon est volontairement biaisé et ne peut être extrapolé à l’ensemble de la population. Les lycées situés en zone urbaine sensible sont surreprésentés dans cette enquête, de même que les élèves se déclarant de confession musulmane qui représentent 25 % de l’échantillon.

Concernant la religion, une minorité notable adhère au fondamentalisme: 11 % considèrent qu’il y a « une seule vraie religion ». Ce chiffre tombe à 6 % pour les élèves se disant « chrétiens » mais grimpe à 32 % pour ceux se déclarant « musulmans ».

Par ailleurs, 25 % des jeunes interrogés adhèrent à la « violence et à la déviance » – ils sont 33 % parmi les seuls musulmans. Ils estiment « acceptable » de « participer à des actions violentes pour ses idées » et sont susceptibles d’« affronter la police » un jour. « Il y a, dans certains segments de la jeunesse, une culture de la violence et de la délinquance qui s’est banalisée. Quand cette culture se combine à la radicalité religieuse, alors ça devient très inquiétant. »

Cette double radicalité religieuse et violente concerne 4 % de l’ensemble des lycéens mais 12 % des lycéens musulmans. C’est cette population qui est réceptive à la propagande djihadiste.

Enfin, la perception des attentats de janvier et novembre 2015 – le questionnaire a été validé avant celui de Nice – a été interrogée. Les résultats sont significatifs : seuls 68 % de l’ensemble des lycéens condamnent totalement les auteurs des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. 10 % les condamnent « mais en partageant certaines de leur motivation », 5 % ne les condamnent pas et 9 % y sont « indifférents ». Les chiffres sont moins élevés concernant le Bataclan : 79 % les condamnent totalement. Enfin, interrogés sur le 11 septembre 2001, seuls un tiers des élèves rejettent totalement l’affirmation selon laquelle cet attentat a été organisé par la CIA. Ainsi, 44 % déclarent que « c’est en partie vrai ».

 

 

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