Voici deux types de comportements qui peuvent être observés. Prends un instant pour réfléchir si tu te reconnais dans l’un d’eux :
Dans le premier scénario, nous faisons la connaissance de Naftali. De lui, nous entendons fréquemment des phrases comme « Mais bien sûr, avec plaisir ! » ou « Je n’ai pas osé te réveiller. Ce n’est pas grave, je serais un peu en retard au travail, mais c’est bien comme ça. » ou encore « Tu n’aimes pas cette marque de gâteaux ? Il n’y a pas de problème, je vais l’échanger au magasin ! » Naftali accorde toujours une grande importance à satisfaire son entourage. Il choisit ses mots avec soin afin d’éviter toute confrontation et s’efforce de répondre aux attentes de chacun. Que ce soit au travail, avec des amis ou au sein de sa famille, il met constamment les besoins des autres avant les siens. Il évite les désaccords à tout prix, allant jusqu’à sacrifier ses propres opinions et aspirations. Cependant, cette quête incessante de validation commence à avoir des conséquences sur sa santé mentale et physique, laissant Naftali épuisé et incapable de trouver un équilibre sain entre ses propres besoins et ceux des autres.
Voici d’autres exemples de réactions de personnes qui présentent des similitudes avec celles de Naftali :
Yoan est prêt à faire des heures supplémentaires au travail pour s’assurer que tout soit parfait. » Et cela, parce que Yoan est énormément préoccupé par l’opinion de ses collègues de travail.
Netanel : « Je veux éviter de décevoir mes parents. Même si je ne me sens pas à l’aise dans cette grande Yechiva renommée, je vais continuer d’y rester pour ne pas les décevoir. »
Reouven a accepté l’invitation au Siyoum de Chemouel même s’il n’a pas vraiment envie d’y aller. Il ne veut pas que ses amis pensent qu’il est asocial.
Gad souhaite que ses amis pensent que tout va bien chez lui, même si ce n’est pas le cas. Pour lui, il est crucial de donner l’impression que sa vie est parfaite.
Acher : « Je vais participer à cet événement car tout le monde le fait ». Acher agis ainsi, simplement parce qu’il ne veut pas se sentir différent ou étrange. »
Yossef : « Je vais rire de cette blague même si je ne la trouve pas drôle. Je ne veux pas être la personne qui gâche l’ambiance. »
Raphael : « Je vais assister à toutes les réunions même si je suis épuisé. Je tiens à être bien perçu par tous. »
Avihay : « Je vais étudier ce sujet même si je ne m’y intéresse pas particulièrement. Cela donnera l’impression aux autres que je suis sérieux et déterminé. »
Eitan : « Je vais les aider même si je ne suis pas d’accord avec leur projet. Je ne veux pas être perçu comme quelqu’un qui crée des conflits. »
Dans le deuxième scénario, nous rencontrons Daniel. Il s’exprime à travers des phrases telles que « Je ne comprends pas comment tu as pu acheter cet habit sans me demander mon avis ! » ou « J’ai déjà exprimé mon avis et tu continues à discuter ! » ou encore « J’ai bien compris que tu veux qu’on aille chez tes parents ce Chabbath, mais ce ne sera pas possible ! » Daniel a toujours été habitué à obtenir ce qu’il veut. Son approche dominante se manifeste dans tous les aspects de sa vie. Au travail, il prend des décisions unilatérales et dirige son équipe d’une main de fer. À la maison, il exerce un contrôle total sur la vie familiale, dictant les activités et les décisions. Daniel a du mal à accepter des points de vue différents des siens et considère souvent ses opinions comme la seule option valable. Bien que la personnalité de Daniel puisse être perçu comme forte, elle commence à créer des tensions au sein de ses relations, laissant ses proches se sentir négligés et étouffés par sa présence constante.
Avant d’entreprendre un véritable travail intérieur, on a de grandes chances de se retrouver dans l’une de ces deux catégories de comportement. Soit nous cherchons constamment à plaire à notre entourage, soit nous tentons de dominer les autres. En réalité, ces deux types de personnalité ont un point commun : ils vivent dans un état de survie. Celui qui cherche toujours à plaire annule sa propre volonté pour faire place à celle des autres. Le dominateur, quant à lui, annule la volonté de l’autre face à sa propre volonté. Les deux sont inconsciemment convaincus que pour survivre et vivre une vie harmonieuse, il est nécessaire d’annuler les désirs de quelqu’un.
Naftali est à la recherche d’affection. Il a appris que pour être aimé et respecté, il doit se plier aux attentes des autres. Il doit répondre à leurs besoins, placer les autres avant lui-même, être d’accord avec eux et éviter de les contredire. Il pense que c’est ainsi qu’il obtiendra le respect et la reconnaissance qu’il mérite. Lorsqu’il était enfant, Naftali a compris que s’il était sage et serviable, il serait aimé. En revanche, s’il exprimait son opposition ou s’il ne se comportait pas comme un enfant modèle, on était déçu de lui. Ce sentiment de déception était douloureux pour Naftali. Depuis, il a appris qu’il doit toujours être souriant et acquiescer aux demandes des autres, évitant ainsi de contrarier son entourage. Mais aujourd’hui, Naftali est rempli de frustrations. Il se sent transparent, comme s’il passait à côté de sa propre vie. Il ne sait même pas ce qu’il veut réellement, car il a tant réprimé ses propres désirs et aspirations qu’il s’est perdu. Naftali ne supporte plus cette situation et souffre énormément.
Certains diront peut-être « Mais qu’il cesse ce manège ! » Cependant, Naftali ne sait pas comment s’en sortir. Il a très peur d’exprimer son avis, ses envies, ses besoins. Il souhaite sincèrement être heureux et est prêt à faire des efforts. C’est pourquoi il est venu me voir, afin que je puisse l’accompagner dans cette démarche. Pendant notre conversation, je lui ai dit : « Naftali, tout d’abord, il est essentiel que tu prennes conscience de ce comportement que tu as adopté. Ensuite, confronte-toi à une situation où tu éprouves des difficultés à refuser une demande qui ne te convient pas et observe ce que tu ressens lorsque tu exprimes ton refus. » Naftali me répondit : « Je visualise déjà les regards remplis de colère de mon interlocuteur. J’ai l’impression de m’enfoncer sur place. Comment oserai-je refuser ? Qui suis-je pour contrarier quelqu’un ? Pire encore, j’ai le sentiment que tout s’effondre autour de moi. » Et de façon totalement spontanée, Naftali se mit à hurler, tant il se sentit seul, perdu et souffrant dans cette position. Je le laissai crier et pleurer, en comprenant que ce cri a été longtemps étouffé en lui et qu’il est maintenant l’occasion de lui donner toute son expression. Pour ne pas vous laisser dans le suspense, je vous raconte la suite. Au fur et à mesure de nos rencontres suivantes, je découvre un autre Naftali. Sans le pousser dans une direction spécifique, simplement et naturellement, Naftali se rendit compte qu’il a le droit d’exister tel qu’il est. Il découvrit qu’il a des envies, des aspirations, des rêves. Il s’exprime de façon plus spontanée et me confia ne pas être déstabilisé lorsque ce qu’il dit et vit ne plaît pas à ceux qui l’entourent.
En observant la vie de Daniel, nous pouvons également constater qu’il n’est pas convaincu d’avoir droit à l’existence. Une voix intérieure résonne constamment dans sa tête, lui disant : « Attention ! Ce monde est dangereux. Ne te laisse pas marcher sur les pieds. Si tu perds un peu le contrôle de ta vie, tu pourrais être dévoré tout cru. Si tu ne t’imposes pas, personne ne remarquera ta présence. Si tu ne t’exprimes pas avec fermeté, tu risques d’être écrasé. » Daniel vit dans la peur de perdre sa place. Cependant, cela affecte ses relations avec les autres. Daniel doit également faire face à sa manière de vivre et prendre conscience de ce qu’il ressent lorsqu’il écoute attentivement sa femme ou lorsqu’il fait un compliment. Dans ces moments-là, il a l’impression que le monde lui échappe et qu’il pourrait être exploité. Il se sent faible et vulnérable, tel un enfant. Il est important de noter que ces sentiments sont toujours présents en lui et qu’il est inutile de les réprimer. En reconnaissant et en acceptant les émotions qui surgissent lorsqu’il ne cherche pas à dominer les autres, Daniel pourra oser écouter les aspects tendres, sensibles et aimants de sa personnalité.
Que penses-tu du scénario suivant ? Dans quelle catégorie le classerais-tu ? C’est Avidan qui rentre chez lui en début de soirée, animé par l’idée de sortir au restaurant avec sa femme. Il lui propose délicatement : « Ra’hel, que dirais-tu de dîner au restaurant ce soir ? » Ra’hel répond avec une pointe de fatigue : « Tu sais, je suis un peu épuisée ce soir. » Avidan répond sèchement : « OK, pas de problème ». Par la suite, il se montre un peu distant et peu coopératif dans les échanges suivants. Ra’hel tente de clarifier : « Avidan, je ne voulais pas te blesser. Si tu veux sortir, il n’y a aucun problème. » Avidan maintient : « Non, non. Si tu n’as pas envie, alors ce n’est pas nécessaire. » Ra’hel se retrouve alors à faire des pieds et des mains pour persuader son mari qu’en réalité, elle a très envie de sortir, et cela pour elle-même, pas pour lui. Elle ressent que, tant qu’elle n’exprimera pas les choses ainsi, une tension persistante règnera à la maison et elle se sentira coupable de cette atmosphère.
On pourrait caractériser le comportement d’Avidan de « domination dissimulée ». En effet, Avidan possède des pensées et des volontés et il a du mal à tolérer des opinions divergentes. À travers son silence et sa distance, il laisse clairement entendre aux autres qu’ils doivent être à son service. Subtilement, il attribue la faute aux autres, les plongeant dans des sentiments de culpabilité. Lorsque Avidan constate que sa femme ne réagit pas immédiatement avec enthousiasme à sa proposition de sortir, une lumière rouge s’allume en lui. Cette sonnette d’alarme lui susurre : « Attention, danger ! Encore une fois, ce que tu dis n’a aucune valeur ! Tu n’es pas important aux yeux des autres ! Tes idées sont étranges ! » À l’intérieur d’Avidan, un monde douloureux s’ouvre, et il se met en état d’alerte.
Comme Daniel, Avidan redoute d’être remis en question, craignant pour sa position et veillant à ce qu’elle demeure inébranlable. Avidan doit prendre conscience de cette peur qui le hante, la vivre pleinement. Il doit accorder de l’espace à sa perception qui interprète sa position comme incertaine et illégitime dans ce monde. Bien que cela puisse être inconfortable, c’est une étape essentielle pour sa guérison et son avancement.
Je t’invite à examiner à laquelle des personnes que nous avons évoquées tu t’identifies. Interroge-toi sur ce qui motive ton comportement. Si tu ressens parfois que ta personne, ou une partie d’elle, ne se sent pas légitime et que cela influe sur ta manière de vivre, prends-toi en main et explore ce qui se trame à l’intérieur de toi. Permets à tes sentiments enfouis de s’exprimer avec sincérité. Ose faire face à toi-même avec une pleine acceptation de ce qui émerge, avec tendresse et sans jugements. Tu peux également réfléchir au regard de Hachem sur toi. Hachem te veut tel que tu es. Chaque facette de ta personne t’a été donnée par Hachem pour jouer le rôle qu’Il t’a confié dans ce monde. A Hachem, tu peux parler de ce que tu as dans le cœur, sans retenue. Il t’écoute et souhaite t’entendre sans que tu aies besoin de te présenter avec une façade particulière ou de te justifier. Chez Hachem, tu es aimé et tu as le droit d’exister.
Voici les liens vers les articles précédents de cette série :
http://www.kountrass.com/invitation-a-te-rencontrer/
http://www.kountrass.com/le-guide-pour-eviter-les-detours-inutiles/
http://www.kountrass.com/il-etait-une-fois-un-enfant/
http://www.kountrass.com/a-lattention-des-courageux-parmi-nous/
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Chim’on Zyzek – Thérapeute émotionnel
0527145779