Le Canard enchaîné a enquêté sur les cas de radicalisation au sein d’Air France. La compagnie assure que les passagers sont en « sécurité absolue ». Le Canard enchaîné a enquêté sur les cas de radicalisation au sein d’Air France. Mais les informations publiées par Le Canard enchaîné font froid dans le dos. Selon l’hebdomadaire, de nombreux incidents ont eu lieu ces derniers mois au sein de la compagnie Air France, et les services de renseignements font tout pour surveiller les milliers d’agents et de sous-traitants qui travaillent sur les aéroports français. Selon un fonctionnaire du renseignement interrogé par Le Canard, « une dizaine de personnes sont sous surveillance » dans le groupe. Et certains salariés qui comptent dans leurs familles plusieurs radicaux et qui sont eux-mêmes musulmans salafistes ont d’ores et déjà été licenciés ou déplacés à des postes peu exposés.
Le fonctionnaire du renseignement l’assure à l’hebdomadaire : « Nous avons constaté plusieurs anomalies avant le départ de plusieurs vols commerciaux. Elles s’apparentent à des tentatives de sabotage. » Une panne récurrente sur des « moteurs relais », qui permettent aux commandants de bord de contrôler le réacteur depuis le cockpit, a ainsi été détectée. Après enquête, les services de renseignements sont rapidement remontés jusqu’à un suspect, un employé d’Air France qui, écrit Le Canard enchaîné, « a pris la poudre d’escampette dès qu’il s’est senti surveillé ». Il se trouverait aujourd’hui au Yémen.
De forts soupçons ont aussi pesé contre deux de ses amis, qui travaillent pour Air France, et qui pourraient avoir trafiqué des toboggans d’évacuation, lesquels n’ont heureusement jamais été installés. Selon les informations du journal, la compagnie a également porté plainte pour des inscriptions « Allah Akbar » taguées sur des trappes de remplissage de kérosène. Une quarantaine d’appareils auraient été concernés par cette blague de très mauvais goût. À cela s’ajoutent les attaques informatiques dont a été victime Air France. En fin d’année dernière, les annonces de sécurité sur un Paris-Amsterdam ont été programmées pour être prononcées automatiquement en arabe. Un bug informatique, avait dit Air France, même si, en interne, les soupçons s’étaient portés sur une personne chargée du nettoyage…
Le système Géovision, qui permet aux passagers de suivre leur parcours sur une mappemonde, a été hacké à deux reprises. Israël ayant été une fois rayé de la carte et remplacé par la mention « bande de Gaza » ; le Maroc ayant disparu une autre fois au profit de la mention « Khalifa », raconte Le Canard. Enfin, dernier incident en date : un agent de piste aurait refusé de guider un avion qui venait d’atterrir au motif que le commandant de bord était une femme. Ces derniers mois, 73 badges d’accès aux sites de Roissy ont été retirés par le préfet chargé de la sécurité. Interrogée, la direction d’Air France assure travailler en étroite collaboration avec les autorités et jure que le personnel et les clients « sont en sécurité absolue ».