Yacov Soussan, témoin de la tuerie d’Ozar Hatorah Toulouse, raconte la scène terrible à laquelle il a assisté le 19 mars 2012, à l’occasion du procès d’Abdelkader Merah qui se déroule en ce moment à la cour d’assises spéciale du Tribunal de grande instance de Paris.
Les principaux protagonistes de l’affaire Merah : témoins, victimes, avocats, reconstituent la tuerie d’Ozar Hatorah Toulouse à l’occasion du procès d’Abdelkader Merah. Parmi eux un témoin, Yacov S., qui a assisté au quadruple assassinat à l’école Ozar Hatorah Toulouse, (Jonathan Sandler, 30 ans, ses deux fils Arié et Gabriel, 5 et 3 ans, et Myriam Monsonego, 8 ans) et raconte l’événement qui lui a laissé des séquelles. Il y a échappé de peu.
Ce fameux jour du 19 mars 2012, vers 7h55, Yacov Soussan ramène un véhicule Ford Transit appartenant à l’école. Patientant au volant de son camion au niveau du portail d’entrée, il perçoit « un homme de taille moyenne, casque blanc et blouson sombre », comme le rapporte LCI.
– « J’ai pas vu le visage du tireur, mais je ressentais cette haine, quand il a tiré sur ses victimes, c’était des exécutions, explique-t-il au tribunal.
– « Vous assistez à la tentative désespérée de fuite des enfants, est ce que vous vous souvenez de Myriam Monsonego? » demande une avocate.
– « Oui, j’ai vu son cartable tomber, elle a voulu le ramasser, il lui a tiré à bout touchant sur la tête à l’entrée de l’école », continue-t-il à raconter. « Ça m’a énormément choqué. Un an auparavant on avait fait un voyage avec les élèves en Pologne pour visiter les camps…Quand ils ont remis les barbelés, ça m’a énormément choqué, chacun pensait au fond : « ça recommence ? » continue-t-il.
Un avocat des parties civiles précise que quelques temps après, les murs d’enceinte de l’école ont été surélevés et du barbelé posé tout autour
Puis l’un des avocats lui demande d’évoquer M. Sandler, l’enseignant juif tué avec ses deux garçons par Merah.
– « Je vois Monsieur Sandler s’agiter devant cette personne. Il fait un mouvement circulaire. Je n’avais pas vu que l’homme avait une arme automatique. Après, je le vois sortir un revolver, je le vois tirer sur Jonathan Sandler, sur son fils à droite, puis sur son fils derrière. » Le macabre récit continue: « A deux-trois mètres de l’entrée, il tire sur la fille du directeur. Il tire après en l’air. Il est sorti. Il a continué à tirer sur les corps qui étaient par terre ». Il est monté sur son scooter. Après ça je suis descendu, j’ai vu les corps par terre, j’ai couvert les corps, puis la police est arrivée. Je le vois se diriger vers moi, il tire, ça a touché le haut du tableau de bord, j’ai fait marche arrière. En sortant, Mohamed Merah a pris le camion de l’école, dans lequel se trouvait le témoin, pour cible. Je le vois tirer à bout touchant sur M. Sandler, il a tiré sur son fils qui était à sa droite, sur son petit fils… »
Le témoin a repris ses fonctions au sein de l’école quelques mois après les attentats dans l’école. « Beaucoup d’élèves étaient très tendus » confie-t-il. Après avoir assisté à cette scène terrible, le témoin a souffert de « troubles de l’attention, de reviviscence anxieuses mettant en relief un stress post-traumatique indéniable ».
Source www.actuj.com