Tarifs Trump et choc mondial

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Trump relance les tarifs douaniers : panique sur les marchés et crainte de récession mondiale

L’annonce choc du président américain Donald Trump concernant l’instauration d’un tarif douanier de base de 10 % sur tous les partenaires commerciaux a bouleversé l’équilibre économique mondial. Cette décision, accompagnée de surtaxes spécifiques visant certains pays — notamment une taxe de 17 % sur les produits israéliens — a provoqué une chute brutale des principaux indices boursiers internationaux.

Depuis mercredi dernier, les marchés n’ont cessé de plonger, alimentant les craintes d’une récession mondiale. Le Dow Jones a chuté de 9,3 %, le S&P 500 de 10,5 % et le Nasdaq a enregistré une perte de 11,4 % en l’espace de deux jours, des niveaux de baisse comparables aux premières semaines de la crise du Covid-19. Près de 5 000 milliards de dollars de capitalisation ont été effacés des seules sociétés du S&P 500 à la clôture de vendredi.

Les conséquences ne se sont pas limitées aux États-Unis. Partout dans le monde, les marchés ont réagi avec nervosité. En Israël, la Bourse de Tel-Aviv a ouvert dans le rouge dimanche, soulignant la portée globale de cette décision américaine. Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a lui-même exprimé son inquiétude : selon lui, cette nouvelle politique tarifaire pourrait à la fois freiner la croissance économique et alimenter une hausse de l’inflation.

JP Morgan a révisé à la hausse ses estimations de risque de récession, les faisant passer de 40 % à 60 % pour les États-Unis et pour l’économie mondiale dans son ensemble. Les économistes redoutent un effet domino sur l’activité commerciale, la confiance des entreprises et la consommation des ménages.

 

L’impact direct sur Israël
Israël pourrait être directement touché par ces mesures douanières, même si plus de la moitié de ses exportations vers les États-Unis concernent des services, pour l’instant épargnés. Toutefois, une taxe de 17 % sur les produits israéliens a été évoquée, ce qui pourrait nuire à certains secteurs industriels et aggraver les difficultés économiques déjà présentes.

L’économie israélienne, fragilisée par plus d’un an de conflit à Gaza et par les tensions internes liées à la réforme judiciaire en cours, pourrait difficilement absorber un nouveau choc externe. Même dans l’hypothèse où Benjamin Netanyahou parviendrait à négocier une exemption partielle avec la Maison Blanche, l’effet indirect de la baisse de la demande américaine et du ralentissement mondial serait inévitable.

 

Un geste politique ou un calcul économique ?

 

Face à la brutalité de la décision, les interprétations affluent. Certains analystes estiment que Trump agit selon une stratégie de négociation extrême, destinée à faire pression pour obtenir de meilleures conditions commerciales. D’autres avancent une théorie plus cynique : selon des vidéos virales circulant sur les réseaux sociaux, Trump chercherait à provoquer un effondrement du marché afin de forcer la Réserve fédérale à baisser les taux d’intérêt, ce qui bénéficierait au marché obligataire et réduirait le coût de la dette publique.

L’économiste israélien Itamar Caspi a commenté avec ironie cette théorie : « C’est comme si vous mettiez le feu à votre voiture pour qu’elle soit lavée par les pompiers ». En d’autres termes, provoquer un chaos économique contrôlé pour déclencher une réponse favorable des banques centrales. Si l’idée peut paraître tirée par les cheveux, elle reflète bien l’atmosphère d’incertitude et de méfiance qui entoure les intentions réelles du président américain.

Qu’il s’agisse d’une tactique de négociation ou d’un choix idéologique plus profond en faveur du protectionnisme, les effets immédiats sont palpables. La volatilité sur les marchés augmente, les investisseurs se retirent, et les gouvernements du monde entier cherchent des moyens d’adapter leur politique économique à ce nouveau contexte.

Ce revirement protectionniste ne manquera pas de redessiner les relations commerciales dans les mois à venir. En attendant, les économies fragiles — dont celle d’Israël — risquent de payer le prix fort pour une décision prise à Washington.

 

Jforum.fr

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