Tandis qu’aux États-Unis, on assainit l’administration, en Israël, la conseillère juridique bloque les réformes

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Les choses vont-elles changer ?

JDN

Un « nettoyage » administratif aux États-Unis, une guerre judiciaire en Israël

Alors qu’aux États-Unis, l’administration Trump mène une opération d’assainissement historique au sein de nombreuses agences bureaucratiques devenues des monstres tentaculaires, en Israël, la « junte juridique » continue de régner d’une main de fer, se positionnant comme « gardienne de la démocratie » selon sa propre vision.

Le journaliste Ami’hai Segal écrit ce matin (vendredi) dans Yedi’ot A’haronoth :

« Après que la Cour suprême est devenue une législature alternative, nous avons maintenant une police alternative. Celle qui l’a mise en place, en pratique, est la ‘Première ministre de substitution’, la conseillère juridique Gali Baharav-Miara. »

« Elle est convaincue depuis un certain temps que ‘la police a échoué’. Plutôt que de se lamenter, elle agit. »

Ainsi, l’enquête sur la fuite d’informations vers le journal allemand Bild a été directement confiée au Shin Bet.

Les accusations visant l’entourage de Ben Gvir ont été transmises à l’unité des enquêtes internes de la police.

Quant aux allégations étranges contre le commissaire de la fonction publique, Roy Kahlon, soupçonné d’avoir falsifié son CV, elles sont examinées par un organe inconnu du grand public : le MBT »AN », la division d’enquête du ministère de la Justice.

Segal ironise :

« Qui mieux que Baharav-Miara sait combien une ‘erreur’ dans un CV peut faire toute la différence ? »

« Après tout, elle-même avait mentionné la juge de la Cour suprême Anat Baron comme sa recommandatrice, alors que cette dernière lui avait pourtant dit à l’avance qu’elle ne le ferait pas et qu’elles ne se connaissaient pas vraiment. »

Pendant que Trump réorganise, Baharav-Miara bloque Ben Gvir

Alors qu’aux États-Unis, Trump mène un nettoyage sans précédent contre l’État profond progressiste, en Israël, Baharav-Miara s’affaire à bloquer le retour d’Itamar Ben Gvir au gouvernement.

Quelques heures seulement après que Ben Gvir ait annoncé qu’il envisageait de revenir à la table du gouvernement, on apprenait que la conseillère juridique avait déjà rédigé un avis juridique contre sa nomination.

Segal souligne :

« À première vue, chaque enquête ouverte par la conseillère juridique – qui semble désormais être la véritable Première ministre – a une justification. Mais le résultat final est que la police est vidée de toutes ses enquêtes sensibles. Ce n’est pas une coïncidence. Baharav-Miara n’a plus confiance en la police depuis que Ben Gvir est devenu ministre de la Sécurité nationale. »

La seule enquête d’envergure qui aurait pu ébranler l’actuel gouvernement, l’affaire des « protocoles falsifiés », s’est soldée par un échec retentissant.

Justice à deux vitesses : deux poids, deux mesures

Segal s’interroge :

« Comment expliquer le deux poids, deux mesures appliqué par la conseillère juridique dans les affaires policières ?
L’enquête contre Sara Netanyahou a été immédiatement déclenchée après un reportage d’’Uvda’.
Contre Ben Gvir, deux enquêtes express ont été ouvertes.
Des perquisitions ont été menées au bureau du Premier ministre pour examiner l’affaire des protocoles falsifiés. »

Mais du côté de l’opposition ? Silence radio.

  • Naama Lazimi a mis le feu à une grande avenue à Tel Aviv ? → « En cours d’examen. »
  • Gilad Kariv a fait fuiter des documents confidentiels l’année dernière ? → « On y réfléchit. »
  • Ayman Odeh, fervent soutien du terrorisme, a déclaré : « Toute occupation a une réponse. Vive le camp de réfugiés de Jénine, vive le peuple palestinien, vive leur juste combat ! » ?
    → « On tergiverse. »
  • Yair Golan appelle à la désobéissance civile ? → « Patience, le fax est en panne. »

« Certaines enquêtes avancent à une vitesse fulgurante sur la voie rapide. D’autres, en revanche, se traînent dans les embouteillages. »

Trump et Gaza : un parallèle avec le « Deal du Siècle »

Dans la suite de sa tribune, Segal évoque l’initiative de Trump pour évacuer la bande de Gaza :

« Gaza ne sera pas vidée de ses habitants à court terme. Il n’existe aucun précédent historique où une zone aurait été abandonnée volontairement par toute sa population.
Trump ne fera pas ce que l’Armée rouge a fait aux Allemands en Pologne.

Mais, tout comme le ‘Deal du Siècle’ avait banalisé l’idée d’une souveraineté israélienne sur la Cisjordanie, son discours de cette semaine a légitimé l’idée d’une relocalisation de la population de Gaza. »

Un officier supérieur du Commandement Sud expliquait la semaine dernière :

« Même après avoir détruit presque tout le réseau stratégique de tunnels, il n’existe aucun endroit à Gaza sans infrastructures souterraines. »
« Tsahal a fait exploser les nœuds de communication du ‘métro’ du Hamas, détruit ses usines de production, et ses bunkers de commandement. »
« Mais il est impossible de raser l’ensemble des tunnels. »

« Ainsi, les terroristes ne peuvent plus se déplacer de Jabaliya à Nuseirat.
Mais ils trouvent toujours un segment souterrain de 20-30 mètres leur permettant de surgir et de tuer. »

« Plutôt que d’essayer de nettoyer chaque mètre carré, Trump propose de régler le problème une fois pour toutes. »

Segal conclut sur une note d’ironie :

« Peut-être que dans la ‘Riviera’ que Trump imagine, il y aura, comme au Vietnam, des visites guidées des anciens tunnels du Hamas… »
« Qui sait ? »

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