Me Avraham Bloch – Ma’ariv
Selon une publication de Yedioth A’haronoth, la municipalité de Tel-Aviv avait déposé une plainte contre Yitzhak Amit et d’autres résidents d’un immeuble pour des infractions liées à des défauts sur une propriété. De manière inhabituelle, l’accusation contre Amit a été abandonnée, tandis que les procédures contre les autres résidents se sont poursuivies jusqu’à la correction des défauts. Malgré cette accusation initiale, Amit a continué à juger des affaires impliquant la municipalité.
Amit a également été partie à trois autres procédures liées à cette propriété, mais sous son ancien nom, Yitzhak Goldfreund. Selon la loi israélienne, lorsqu’un juge est impliqué dans une affaire en tant que partie, il doit en informer le président de la Cour suprême pour déterminer la juridiction compétente. Amit n’aurait pas signalé ces affaires, en violation apparente de la loi.
Conflits d’intérêts et nominations judiciaires
Le juge Kobi Vardi, qui a présidé l’une des affaires impliquant Amit, était candidat à une promotion au tribunal de district à une époque où Amit siégeait au comité de sélection des juges. En raison de l’absence de signalement des affaires civiles dans lesquelles Amit était impliqué, aucun conflit d’intérêt n’a été enregistré, permettant à Amit de juger des affaires impliquant le cabinet représentant son ancien nom et son frère.
Réponse de Yitzhak Amit
Dans une déclaration transmise par le porte-parole du système judiciaire, Amit a affirmé :
« Le juge Amit n’a pris connaissance de l’existence des procédures mentionnées qu’après la soumission de la requête, à l’exception de l’infraction mineure liée à une amende. En conséquence, le juge Amit n’était pas au courant d’un quelconque lien entre ces affaires et les juges ou avocats mentionnés. »
Il a également expliqué que les biens immobiliers concernés avaient été offerts en cadeau par ses parents en 1977, sous le nom de « Dov et Yitzhak Goldfreund », leur nom à l’époque. En 2016, Amit a donné à son frère une procuration générale pour gérer ces biens afin d’éviter toute implication personnelle.
Réactions politiques :
Le député Avi’hai Buaron a déclaré : « Ce qui a été révélé ce matin, et ce qui sera publié par la suite, démontre une violation de la confiance publique de la part de celui qui est destiné à devenir président de la Cour suprême. Le comité devrait demander un report et éviter de le nommer jeudi prochain. Il est douteux qu’Yitzhak Amit puisse même être juge à la Cour suprême. »
Le président de l’Ordre des avocats, Amit Becher, a réagi en disant : « Je pense qu’ils ont même utilisé des détectives privés. Il faut mener à bien le processus de sélection du président de la Cour suprême. À chaque fois, une nouvelle affaire surgit. Je demande au ministre de la Justice et à ceux qui cherchent à diviser et à polariser d’y mettre un terme. »
Le ministre des Communications, Dr. Shlomo Karhi, a vivement critiqué : « C’est le président de la Cour suprême que vous défendez ? Non seulement ses décisions sont sombres, absurdes et anti-démocratiques, mais il méprise également la loi. C’est une honte et une disgrâce ! Si cela concernait un maire du Likoud ou une personnalité de droite, il aurait déjà été interrogé par la police. Mais quand il s’agit des élites, les règles changent. »
La députée Tali Gottlieb a également exprimé son indignation : « Yitzhak Amit ne peut pas être président de la Cour suprême, ni même juge dans un tribunal local ! Je défie quiconque de penser qu’une personne malhonnête peut être juge. La réponse du système judiciaire, affirmant qu’il ‘ne savait pas’, le dépeint comme un imbécile tout en supposant que nous sommes tous stupides. Eh bien, nous ne le sommes pas. Cette révélation, d’une importance cruciale, montre à quel point il est inapte. »
L’affaire soulève des questions majeures sur les conflits d’intérêts et l’éthique au sein du système judiciaire israélien, mettant en lumière des tensions entre le gouvernement et l’appareil judiciaire.