L’armée israélienne frappe l’aéroport de Sanaa lors de la conférence de presse du chef houthi
La quatrième et plus importante frappe israélienne au Yémen vise des zones contrôlées par les Houthis, notamment une piste d’aéroport et une centrale électrique.
Par Shachar Kleiman
Selon Sky News Arabia, l’assaut coordonné comprenait des frappes contre l’aérodrome militaire d’Al-Dailami, marquant une expansion significative de la réponse militaire d’Israël au Yémen.
Des terroristes houthis dansent lors d’une manifestation contre la désignation des Houthis comme « terroristes » par le gouvernement américain, à Sanaa, au Yémen, le 19 janvier 2024 (EPA/Yahya Arhab)
Le moment des frappes a coïncidé avec un discours du chef des Houthis, Abdul-Malik al-Houthi, qui évoquait les récents tirs de missiles contre Israël. Au cours de son discours, al-Houthi a affirmé que la capacité de leurs missiles à pénétrer les défenses aériennes israéliennes représentait « une réussite majeure et très significative, reconnue même par les Américains. Israël a été pris au dépourvu par l’efficacité des opérations menées sur le front yéménite et répond maintenant à ce théâtre avec une frustration croissante ».
Le média saoudien Al-Hadath, citant des sources anonymes, a rapporté que l’opération israélienne s’étendait au-delà de Sanaa, frappant d’autres infrastructures électriques et des installations pétrolières. Sky News Arabia a confirmé que l’aérodrome militaire d’Al-Dailami figurait parmi les cibles de cette vague de frappes.
Ces actions militaires sont une réponse directe à l’intensification des attaques de roquettes et de missiles des forces basées au Yémen ciblant le centre d’Israël, notamment la région de Sharon et de la Cheféla. Aux premières heures de mardi et mercredi, vers 4 heures du matin, des sirènes d’alerte ont été activées dans plus de 200 communautés de la zone métropolitaine de Gush Dan, du centre d’Israël, de la région de Sharon et de la cheféla.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a menacé mercredi la milice houthie du Yémen alors qu’il allumait la menora le premier soir de Hanoucca à son bureau à Jérusalem : Nous allumons ce soir la deuxième bougie de Hanouka. Nous sommes dans la guerre de résurrection, la génération des maccabés d’aujourd’hui. L’armée de l’air a attaqué des cibles de l’organisation terroriste houthie au Yémen aujourd’hui, aussi bien sur les côtes qu’à Senaa. Nous sommes déterminés à soumettre ce bras terroriste de l’axe maléfique de l’Iran. Nous y persisterons jusqu’à ce que nous ayons achevé la tâche.
Selon une enquête de Reuters datant de janvier 2024, l’Iran fournit aux Houthis au Yémen une assistance étendue qui comprend une formation militaire, des armes avancées et des conseils opérationnels. Selon des sources sur le terrain, des officiers iraniens des Gardiens de la révolution ont établi un centre de commandement à Sanaa. Le Hezbollah a également joué un rôle central dans la gestion des opérations en mer Rouge et a aidé les Houthis en matière de renseignement pour identifier les navires se dirigeant vers Israël, ainsi que dans le réassemblage de missiles introduits clandestinement en partie au Yémen. Une source régionale a décrit clairement la chaîne de commandement : « La décision politique appartient à Téhéran, la gestion appartient au Hezbollah – et l’exécution : aux Houthis au Yémen. »
Pour Téhéran, les Houthis constituent un outil bon marché pour attaquer Israël – un missile ou un drone deux fois par semaine, comparé aux nombreuses ressources nécessaires pour une contre-attaque israélienne en profondeur au Yémen. « On ne peut pas envoyer l’armée de l’air chaque semaine au Yémen, et nous n’atteignons pas toujours les cibles des Houthis, mais les infrastructures civiles. Par le port de Hodeida, par exemple, passe également la plupart des fournitures humanitaires destinées au Yémen. Des critiques internationales pourraient surgir à ce sujet. »
Les terroristes houthis ont lancé plus de 200 missiles et 170 drones sur Israël en soutien au Hamas depuis les attaques terroristes dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
Le groupe terroriste a intensifié ses attaques ces derniers jours, portant plusieurs coups durs dans la région centrale densément peuplée d’Israël.
Dans la nuit de lundi à mardi, une femme d’une soixantaine d’années a été grièvement blessée lorsqu’elle s’est cognée la tête alors qu’elle se précipitait vers un abri à Tel-Aviv alors que les sirènes étaient déclenchées face à un autre missile houthi. Les ambulanciers du MDA ont soigné 25 personnes qui étaient légèrement blessées alors qu’elles couraient vers des abris ou qui souffraient de crises d’angoisse.
Plus tôt lundi, l’armée israélienne a abattu un drone d’attaque lancé par des terroristes houthis avant qu’il ne pénètre dans le territoire israélien.
Jeudi dernier, peu avant l’aube, l’ogive d’un missile intercepté a touché une école primaire à Ramat Gan, provoquant l’effondrement du bâtiment principal de l’école mais sans faire de blessés. Après une interception ratée dans la nuit de vendredi, un missile a frappé une aire de jeux dans un quartier résidentiel de Jaffa , blessant légèrement 16 personnes.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies tiendra une session d’urgence lundi prochain pour discuter de l’escalade des attaques des Houthis, à la demande d’Israël.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a envoyé une lettre au président du Conseil de sécurité, appelant l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield à convoquer la réunion concernant la menace houthie.
Dans un message X accompagné d’images de la lettre, Sa’ar a écrit que la raison de la réunion est de « condamner les attaques des Houthis et le soutien continu de l’Iran à leur égard ».
Jforum avec ILH, www.mako.co.il et jns
Nathalie Sosna-Ofir. Frappes sur l’aéroport de Sanaa au moment-même de la conférence de presse du porte-parole des Houthis, Yahya Sarieh… la tour de contrôle et des avions ont été détruits, la centrale électrique de Haziz a été visée ainsi que le port d’Hodeidah qui est entièrement paralysé.