Pris et corrigé d’un texte paru chez AshdodCafé
Dès la sortie de Yom Kippour et après avoir rompu le jeûne, nombreux sont ceux qui, zélés, s’efforcent de sortir tout le matériel nécessaire à l’élaboration de la cabane ou soucca, car il ne reste plus que quatre jours pour construire cette cabane faite essentiellement en bois ou en roseaux mais que, souvent, aujourd’hui, on préfère faire en utilisant des tubulures en métal ou en plastique très rigide.
Pour être cachère il suffira que la soucca soit d’une taille minimum de 69cm de côté. Sa hauteur ne doit pas être inférieure à 1 mètre ni supérieure à 9,60 m. La soucca ne devra pas être adossée à un arbre car sa frondaison ne devra pas recouvrir l’espace habitable de la cabane. Si l’on construit une soucca sur un balcon ou une terrasse et sous un autre balcon ou terrasse, la cabane ne sera pas valable à moins qu’il existe un espace d’au moins 70×70 pour pouvoir y réciter le kidoush et y manger. Il suffit que la cabane ait trois côtés pour être valable. Il n’est pas obligatoire qu’elle soit entièrement faite de toiles. Il peut fort bien s’agir d’une pièce dont le plafond/toit soit amovible. Le sekhakh ou « toit » de la soucca doit être léger et doit pouvoir laisser voir la voûte céleste. Il est donc conseillé de placer au-dessus de la soucca des « cannisses » ou « kayness » mot yiddish désignant ces métrages de roseaux noués entre eux ne laissant que de faibles interstices pour apercevoir le ciel étoilé à travers.
La fête de Souccoth est simplement désignée par le mot ‘HAG fête dans la Guemara car elle est la fête par excellence, la fête pour D’ ‘HAG LA-HASHEM ! Cette fête est appelée aussi ‘HAG HAASSIF car cette fête marque la fin des récoltes et le début de la période de transition entre la fin de l’été et le début des pluies.
Il est recommandé d’habiter la soucca et un couple peut l’occuper la nuit, puisque la mitsva de la soucca est ainsi écrite : « Vous demeurerez dans des cabanes pendant sept jours ».
Demeurer = לשבת lashévèth. Pour s’acquitter de la mitsva de la soucca, il faut prononcer la bénédiction suivante :
ברוך אתה ה’ אלו-ינו מלך העולם אשר קדשנו במצותיו וציוונו ליישב בסוכה.
Baroukh ata Ado-nay Elo-‘hénou melekh ‘haôlam asher kidéshanou bémitsvotav vetsivanou lishèv basoucca
Béni sois-Tu Eternel, notre D’ Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de demeurer/de s’asseoir dans la soucca.
Tout de suite après il faudra prononcer la bénédiction de « ché’hé’hyanou ».
Ces bénédictions sont à réciter le premier soir de la fête après le kidoush.
C’est parce qu’il est ordonné de demeurer dans les cabanes que certains refusent de boire même un verre d’eau ou de croquer un bonbon en dehors de la soucca.
Il appartient en général aux femmes et aux enfants de décorer la cabane par des tapis, de jolis meubles d’appoint et des décorations murales ou accrochées au sekhakh (plafond) cependant, il ne faut pas que ces décorations soient trop volumineuses ou trop longues en partant du plafond (pas plus de 20cms de long).
Si l’on tient à allumer les bougies dans la soucca il faudra éviter qu’elles ne s’éteignent avec un courant d’air, le mieux étant de mettre les chandeliers dans un caisson en verre comme pour les hanoukioth.
Les ustensiles utilisés dans la soucca doivent être beaux pour embellir la mitsva.
A l’opposé de la fête de Pessah où l’on demande au Tout Puissant de donner à Son Peuple la rosée dès le premier jour de fête, le rituel ne prévoit de demander la pluie qu’au dernier jour de fête : celui de Shemini Atséret ou Sim’hat Tora : on ne voudrait que la pluie vienne nous empêcher d’accomplir cette mitsva de vivre dans la soucca durant la fête.
Pendant toute la fête, est utilisé un bouquet de plantes composé de quatre espèces à l’office du matin pendant que les fidèles entonnent le Hallel.
Le septième soir de Souccoth a lieu une veillée d’études « ‘Hoshanâ raba », que certains respectent. A l’issue de l’office du matin, les hommes, munis d’un bouquet constitué de 5 branches de saule, frappent de ces branches sur une chaise ou autre, puis sur le sol dans l’espoir de voir s’annuler toutes les fautes.
Pour Shemini Atséreth qui est la date à laquelle on termine et on recommence la lecture de la Tora ont lieu des « ‘hakafoth » – processions avec les Sifré Tora autour de la Téva centrale dans une explosion de joie et de chants. En général sont nommés deux « hatanim » (fiancés) l’un qui va terminer la lecture qui sera donc ‘Hatan Tora et l’autre qui recommencera la lecture et qui sera ‘Hatan Beréchith. En général, les deux ‘hatanim offrent à l’assistance un kidouch.
La question se pose parfois de savoir pourquoi on termine la lecture de la Tora et sans interruption on recommence à Beréchit – c’est parce que l’histoire se continue sans interruption et qu’après la disparition de Moché, l’histoire se poursuit et est un éternel recommencement. De même, les rouleaux de la Tora sont des rouleaux de parchemin car c’est d’un fil continu que nous poursuivons cette lecture et parce qu’aucun « épisode » n’est supérieur ou inférieur à un autre.
Ainsi que nous le savons le monde est jugé à Souccoth pour l’eau. Mais, il existe un lien entre Souccoth et l’eau. Quel est-il ?
A l’époque où le Temple existait encore, tous les sacrifices étaient accompagnés d’une offrande supplémentaire composée de farine et d’huile (d’olives) et aussi de vin que les prêtres versaient sur l’autel. A l’occasion de la fête de Souccoth les prêtres recevaient une offrande d’eau qui s’appelait ניסוך המים laquelle était versée sur l’autel avec le vin chaque matin. L’eau était puisée à la source de Siloé (שילוח) et était apportée au Temple dans un grand cérémonial. Tout au long de la nuit des artistes se produisaient pendant le ‘hol ‘hamoëd : des jongleurs, des musiciens (joueurs de flûte, de harpe etc…..), des danseurs, se produisaient à la plus grande joie du public. Dans le traité de Souccoth il est écrit que celui qui n’a pas vu la joie au cours de Simhat Beith hachoéva n’a pas vu de joie de sa vie entière. Les cohanim rivalisaient d’adresse en « jonglant » avec le carafon de vin et le carafon d’eau qui étaient versés sur l’autel afin que le public (qui s’élevait à plusieurs dizaines de milliers de personnes) pût voir que de chaque main du prêtre se déversait le vin d’une part et l’eau de l’autre main. Chacun prenait part à la mitsva avec une immense joie jusqu’au petit matin. Les personnes qui se produisaient étaient souvent des personnes occupant de hautes fonctions. Ces manifestations de joie remontent à des temps reculés.
Les artistes qui prennent une part active aux spectacles doivent être empreints de joie et conscients qu’ils font une mitsva et ne s’en orgueillissent pas car le Créateur n’apprécie nullement l’orgueil et les orgueilleux. En fait la limite est très fragile et peut être franchie très facilement. Tout au long de l’année, le mauvais penchant veille pour faire trébucher les créatures humaines. Le « Malin » השטן tapi dans son coin attend la moindre de nos maladresses pour s’en emparer et faire échouer l’homme. Cet enseignement est tiré du fait que השטן en guematryia équivaut à 364 car, le « mauvais penchant » a prise sur l’homme chaque jour sauf pour Yom Kippour soit un jour dans l’année où il ne peut rien contre nous car nous sommes tous unis, dans notre volonté d’aimer notre D’ et de Lui prouver nos bonnes intentions. La créature humaine doit se méfier du mauvais penchant chaque jour et à chaque instant.
Souccoth qui est défini par le temps pour se réjouir : זמן שמחתנו doit permettre à l’homme de déborder de joie pour que le Créateur prenne de bonnes décisions pour nous et qu’Il nous accorde une année de pluies bienfaitrices et non dévastatrices.
Caroline Elishéva REBOUH