Sonia Mabrouk interviewe l’ambassadrice d’Israël

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Décevante mais significative interview de l’ambassadrice d’Israël en France par Sonia Mabrouk, qui dénonçait pourtant il y a un an un « prisme médiatique souvent réducteur ». Elle l’interrompt, lui couvre la voix alors qu’Aliza Ben-Noun donne un élément clef, rarement entendu, sur le financement qui sous-tend le terrorisme palestinien, rend Israël responsable de la « fragilisation » de Mahmoud Abbas, alors que des sondages palestiniens font entendre une toute autre analyse, et, enfin, invoque la tarte à la crème actuelle, « l’icône de la cause palestinienne », Ahed Tamimi, invitée d’honneur de la fête de l’Huma, en tournée en France pour prôner la disparition d’Israël.

D’emblée Israël est diabolisé, traduisant une méconnaissance du dossier

Certes, l’invitée de Sonia Mabrouk sur Europe 1 le 21 septembre 2018, Aliza Ben-Noun, a-t-elle pu exprimer sa vérité, la vérité, à savoir qu’Israël veut bien sûr la paix, citant en exemple la paix avec l’Égypte, « mais n’a malheureusement pas de partenaire » ou que « Israël a essayé longtemps, longtemps de négocier avec Mahmoud Abbas », celui-ci ne voulant « malheureusement pas faire la paix ». Sonia Mabrouk rétorquant que « s’il n’obtient rien, il est forcément démonétisé dans son propre camp… délégitimé… ». La journaliste diabolise ainsi Israël avec une affirmation qui est fausse à deux titres : d’une part Israël a donné des gages à Mahmoud Abbas, comme la libération de prisonniers, en dépit des risques sécuritaires qu’ils pouvaient poser, avant d’y mettre un terme en voyant que ces gestes étaient vains, que Mahmoud Abbas refusait de s’asseoir à la table des négociations, d’ouvrir un dialogue direct où que ce soit, et que les prisonniers relâchés petit à petit, à sa demande, étaient accueillis par l’Autorité palestinienne en héros et modèles à suivre.
D’autre part, et cela montre une énorme carence en matière journalistique, si le dirigeant palestinien est, en effet, très largement en perte de vitesse auprès de la population palestinienne, cela est dû à des facteurs bien précis, n’ayant souvent rien à voir avec Israël, ce qui ressort de sondages palestiniens réalisés par PSR, ONG palestinienne enregistrée auprès du ministère de la Justice palestinien, publiés en anglais et en arabe, que tout journaliste traitant du sujet se devrait de consulter. À savoir, par exemple, le climat de peur qu’entretient l’Autorité palestinienne chez ses administrés – 63% des Palestiniens ont peur de critiquer Abbas -, une perception de la corruption des institutions de l’Autorité palestinienne qui s’élève chez eux à 78%, celle-ci étant considérée comme un fardeau par 52% des sondés et un atout par 41%. Quant aux écoutes téléphoniques pratiquées par l’Autorité palestinienne, 52% estiment qu’elles ne sont ni légales, ni légitimes. Concernant le gouvernement dit de réconciliation, 63% ne sont pas satisfaits de ses prestations et la moitié des Palestiniens souhaitent toujours une solution à deux États. Les conditions générales ne sont jugées positives qu’à 5% dans la bande de Gaza et 20% en Cisjordanie, et cette fois le facteur Israël intervient, les sondés en rendant Israël responsable, respectivement à 30% et 48%, mais ils en rendent responsable l’Autorité palestinienne à 16% et 43% et le Hamas à 18% et 19%. On y voit aussi que les Palestiniens dénoncent les mesures de l’Autorité palestinienne contre la bande de Gaza…
Le sondage cité ci-dessus est de mars 2018
Ceux de juin/juillet 2018 ou de septembre 2018 sont tout aussi importants quant aux réalités de la situation palestinienne et dressent un tableau similaire. La rivalité qui a pu être sanglante, Fatah – parti d’Abbas-, Hamas, souvent presque au coude à coude dans des intentions de vote qui ne fluctuent que de peu, donnant un petit avantage au Fatah, est évoquée et est un élément crucial. L’auditeur qui écoute Sonia Mabrouk ce soir-là, comme la quasi-totalité du public français ne saura jamais rien de tous ces aspects primordiaux mais sera conforté dans la vision d’une réalité manichéenne et la conviction que le coupable de la pièce est le seul Israël.

Faire taire, couvrir la voix de l’invitée pour ne pas laisser donner une information capitale concernant la promotion du terrorisme par Abbas et l’Autorité palestinienne

De plus, Sonia Mabrouk intervient vigoureusement – 2:00- lorsque l’ambassadrice, pour illustrer le fait qu’Abbas n’est pas un partenaire pour la paix, veut rappeler que « cinq heures après » l’assassinat d’Ari Fuld, à la veille de Kippour, le dirigeant palestinien s’était empressé de verser 12.000 shekels – plus de 3.800 euros, une fortune pour la plupart Palestiniens – comme avance à la famille du meurtrier. La journaliste couvre alors sa voix dans un échange qui devient presque inaudible en mentionnant les « 180 morts de Gaza », ce qui n’a strictement rien à voir avec le système mis en place par l’Autorité palestinienne de versement de primes aux terroristes et/ou à leur famille, proportionnels à la gravité de leur forfait. Une incitation majeure au terrorisme.
L’ambassadeur des États-Unis en Israël dénonçait d’ailleurs ce paiement, et les 1.400 shekels de pension mensuelle qui seront versés au meurtrier, les qualifiant d’inacceptables. Ce sont ces types de pratiques qui ont conduit l’administration américaine à cesser ses versements à l’Autorité palestinienne. Avec, notamment le Taylor Force Act, nom du jeune ancien combattant américain, devenu étudiant, assassiné lors d’une visite en Israël avec son université, donné à une loi faisant cesser des versements utilisés à de telles fins. Une explication rarement entendue en Europe… Il est bien plus aisé, là encore, de diaboliser le Président Trump en taisant le contexte.
On voit qu’alors que Mahmoud Abbas était justement à Paris, venu chercher auprès d’Emmanuel Macron, une aide à la fois financière et de soutien politique, puisqu’il lui demandait d’enjoindre le Président américain, avec qui il se refuse à parler, de ne pas couper les subventions, il devenait sans doute impératif de ne pas laisser l’ambassadrice d’Israël à Paris donner ce type d’information, mettant en lumière le fait qu’en ce qui concerne la France si généreuse envers l’Autorité palestinienne, les contribuables français co-financent ces salaires versés au terroristes, sans le savoir pour la plupart. À titre d’exemple, les deux jeunes assassins de cinq membres de la famille Fogel, dont deux jeunes enfants et un nourrisson, lors de la tuerie d’Itamar en avril 2011, avaient déjà touché 8 ans plus tard, en avril 2018, un montant de 114.437 $ soit environ 97.512 euros…

Le cliché de l’icône palestinienne

Aliza Bin-Noun tint bon et termina son propos, coupée aussitôt par Sonia Mabrouk qui, allant dans le sens de la doxa journalistique actuelle qui encense et désinforme sur le sujet, ce que nous avons évoqué ici, changea de sujet en évoquant « la jeune Ahed Tamimi qui a fait 8 mois de prison pour avoir giflé deux soldats israéliens », condamnation qui, présentée ainsi semble disproportionnée, et la décrit en utilisant ce cliché : une « icône de la cause palestinienne ». Or, on sait que cette jeune fille, manipulées par un clan aux penchants terroriste avérés, n’en était pas à ses premières violences mais, surtout, avait prôné les attaques terroristes dans la foulée de son geste, coachée et filmée par sa mère abusive .

Conseil de Sonia Mabrouk : « Cessez cette colonisation ! »

Sonia Mabrouk se fait alors porte-parole de la vision du gouvernement français sur le conflit israélo-palestinien : « Cessez la colonisation ! » On ne sait pas jusqu’où, selon elle, mais elle inclut Jérusalem-Est. Le président Macron, fustigeait, en effet, cette « colonisation » dans son communiqué à l’issue de la visite de Mahmoud Abbas ce même jour à l’Élysée. Abondant dans le sens du dictateur Abbas, sur le déclin, il se prononçait aussi contre l’arrêt des subventions américaines à l’UNRWA, qui aide les descendants des réfugiés palestiniens, exemple unique dans les aides aux réfugiés des Nations unies. UNRWA qui, pourtant, trop souvent, incite ses administrés à vivre dans l’illusion d’un retour impossible sur des terres quittées par leurs ancêtres il y a des décennies, quand cet organisme n’incite pas directement au terrorisme dans ses écoles….
L’ambassadrice lui répond que cela n’est pas si simple et qu’il ne peut y avoir de conditions préalables à des négociations, ajoutant qu’il y a des populations et des établissements israéliens en Cisjordanie et que des Palestiniens sont très contents d’y travailler – ce qui est exact. Réponse abrupte de la journaliste qui s’esclaffe : « Vous les avez sacrément sélectionnés, alors ! ». L’ambassadrice évoque ensuite Gaza gouverné par le Hamas. On sait que Fatah et Hamas sont à couteaux tirés. La journaliste sort ses chiffres, montrant un déséquilibre édifiant : « 184 Palestiniens tués, un soldat israélien tué ». Or, le problème, répond Aliza Bin-Noun, n’est pas là, il est que « le Hamas terroriste, ce que reconnaît la France, encourage les Palestiniens à se rendre à la frontière… à se faire tuer, pour montrer Israël comme un démon… ». Ce que ne niera pas la journaliste qui l’empêche toutefois de développer ce que dit l’ambassadrice du Hamas qui « prend les finances pour des tunnels… » pour évoquer l’antisémitisme en France et l’alyah pour la quelle ses données ne sont pas exactes : il n’y a pas plus de nombreux départs de Français juifs pour Israël actuellement, comme elle le dit.

Antisémitisme et antisionisme liés, selon le Président de la République. Cela fait débat, dit la journaliste.

L’occasion pour l’ambassadrice de se féliciter de l’action du gouvernement Macron contre l’antisémitisme. Toutefois, lorsqu’elle cite ce dernier qui estimait qu’antisémitisme et antisionisme sont liés, Sonia Mabrouk n’est apparemment pas d’accord et répond « même si cette phrase a provoqué beaucoup de débats ». Mais le temps pressant, ce débat ne sera pas ouvert et elle terminera en évoquant un sujet consensuel, un hommage à Marceline Loridan-Ivens, écrivain, cinéaste, amie de Simone Veil et, comme elle, survivante de la Shoah, qui vient de disparaitre.
Pour boucler la boucle on apprend par l’excellent journaliste Khaled Abu Toameh, qu’Abbas a rencontré Tamimi à Paris pour lui dire que « la résistance populaire » -* le terrorisme donc- est la meilleure arme contre « l’arrogance » israélienne… . Sans doute dans l’hôtel de luxe où il séjourne lors de ses passages à Paris, accompagné par Saeb Erekat, négociateur à vie qui ne négocie rien et le « ministre des Affaires étrangères » Malki… Sont-ils arrivés dans le jet privé d’Abbas ? Peut-être que non car ils se rendent ensuite, comme Emmanuel Macron aux Nations Unies à New York.

On s’étonne de la prestation décevante de cette journaliste réputée qui avait déclaré et condamné il y a un an le fait que « le prisme médiatique est souvent réducteur » ou que « les lecteurs sont las qu’on leur fasse la leçon », prônant, avec justesse, un journalisme qui « décrive ce que l’on voit, ce que l’on découvre » 

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