Sondage approfondi : près de la moitié de la population mondiale adopte des attitudes antisémites

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Un sondage réalisé par la Ligue anti-diffamation (ADL) révèle que le taux de personnes ayant des attitudes antisémites a atteint un niveau sans précédent de 46 % parmi les adules dans le monde. Les résultats montrent que les jeunes affichent des niveaux plus élevés d’attitudes stéréotypées à l’encontre des Juifs. Quels sont les endroits les plus antisémites au monde, et dans quelle mesure le négationnisme est-il répandu ?

Itamar Eichner | Ynet

Près de la moitié de la population mondiale adopte des attitudes antisémites accrues, selon le dernier sondage Global 100 mené par l’ADL en collaboration avec Ipsos et d’autres partenaires de recherche. Les données révèlent que 46 % des adules dans le monde adhèrent à des attitudes antisémites profondément enracinées. Ce chiffre est plus de deux fois supérieur aux résultats du premier sondage mondial réalisé par la Ligue il y a dix ans, marquant le taux le plus élevé jamais enregistré depuis que l’ADL suit ces tendances à travers le monde.

Lancé en 2014, le sondage Global 100 est considéré comme l’étude la plus complète sur les attitudes antisémites dans le monde. Lors de cette enquête, plus de 58 000 adules de 103 pays et régions, représentant 94 % de la population adule mondiale, ont été interrogés.

Les résultats indiquent que 20 % des sondés dans le monde n’ont jamais entendu parler de la Shoah. Moins de la moitié (48 %) reconnaissent l’authenticité historique de la Shoah, mais ce taux tombe à seulement 39 % parmi les 18-34 ans, soulignant une tendance démographique préoccupante. De plus, les jeunes de moins de 35 ans montrent des niveaux plus élevés d’attitudes antisémites (50 %), un écart de 13 % par rapport aux adules de plus de 50 ans.

Malgré ces constats alarmants sur l’antisémitisme et le niveau de conscience de la Shoah, les données du sondage Global 100 mettent également en lumière des opportunités d’action pour inverser cette tendance. Les gouvernements du monde entier peuvent s’appuyer sur le soutien encourageant d’une majorité (57 %) des sondés qui reconnaissent que la haine envers les Juifs constitue un problème grave à l’échelle mondiale. Cette tendance est également visible parmi la majorité des sondés dans les sept grandes régions géographiques, toutes les tranches d’âge, niveaux d’éducation et orientations politiques examinés.

Régions et pays les plus antisémites

L’indice Global 100 reflète le pourcentage de répondants ayant répondu « tout à fait vrai » ou « probablement vrai » à au moins six des 11 stéréotypes négatifs sur les Juifs évalués. Les régions avec les taux les plus élevés d’antisémitisme incluent le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (76 %), suivies de l’Asie (51 %), de l’Europe de l’Est (49 %) et de l’Afrique subsaharienne (45 %). En revanche, les niveaux les plus bas ont été enregistrés en Amérique du Nord et du Sud (24 %), en Europe occidentale (17 %) et en Océanie (20 %). Pourtant, même dans ces régions, une personne sur cinq adopte des attitudes antisémites.

Parmi les pays ayant les taux d’antisémitisme les plus élevés figurent la Cisjordanie et la bande de Gaza (97 %), le Koweït (97 %) et l’Indonésie (96 %). Les pays avec les taux les plus faibles incluent la Suède (5 %), la Norvège (8 %), le Canada (8 %) et les Pays-Bas (8 %).

Stéréotypes préoccupants

Parmi les affirmations antisémites les plus courantes du sondage, on trouve : « Les Juifs ont trop de pouvoir dans les affaires mondiales », « Les Juifs contrôlent trop les médias » et « Les Juifs sont responsables de la plupart des guerres dans le monde ». De manière inquiétante, 40 % des moins de 35 ans dans le monde sont d’accord avec l’idée que « Les Juifs sont responsables de la plupart des guerres », contre 29 % des plus de 50 ans.

Une urgence mondiale

« L’antisémitisme est devenu une urgence mondiale, surtout dans le monde post-7 octobre », a déclaré Jonathan Greenblatt, PDG mondial de l’ADL. « Les attitudes négatives envers les Juifs constituent un indicateur central des niveaux globaux d’antisémitisme dans différents pays, et nos résultats sont profondément préoccupants. Il est urgent que les gouvernements prennent des mesures, renforcent l’éducation, réglementent les réseaux sociaux et adoptent de nouveaux protocoles de sécurité pour prévenir les crimes de haine antisémites. »

Marina Rosenberg, vice-présidente principale des affaires internationales à l’ADL, a ajouté : « Les stéréotypes et croyances antisémites deviennent, malheureusement, la norme dans de nombreuses sociétés. Cette tendance dangereuse ne menace pas seulement les communautés juives – c’est un signal d’alarme pour nous tous. »

L’ADL appelle à une coopération mondiale pour réduire l’antisémitisme enraciné et protéger les communautés juives à travers le monde.

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