« C’est un pays qui nie notre droit d’exister, œuvre activement dans ce sens avec idéologie, argent et budgets » : le chef d’état-major de Tsahal responsable du domaine iranien met en garde contre la menace iranienne.
Hidabrouth – Naama Green
Le colonel T., chef d’état-major dans l’armée israélienne, a averti que la menace iranienne est d’une ampleur que nous ne connaissions pas. Selon lui, « nous devons être prêts à porter un coup douloureux. Si nous ne le traitons pas avec le plus grand sérieux, nous risquons de nous réveiller avec des développements auxquels nous n’étions pas préparés à temps ».
Dans une interview qu’il a accordée à Israel Today, le colonel T. a défini que l’Iran est un défi qui nous accompagnera dans les prochaines décennies, et qui ne fera que s’intensifier. « L’Iran de l’an 2000 ou de l’an 2010 est complètement différent de l’Iran de 2020. Cela nous oblige à agir différemment », a expliqué.
T. a détaillé les 3 domaines dans lesquels l’Iran est dangereux pour la sécurité de l’Etat d’Israël : « Le premier, dans leur poursuite de l’arme nucléaire. Le second, dans les représentants qu’ils essaient de mettre en place autour de nous, que ce soit le Hezbollah au Liban, que ce soit la volonté d’établir une base en Syrie, que ce soit le soutien aux milices chiites en Irak, au Yémen ou au Jihad islamique à Gaza.
« La troisième est que l’Iran est le plus grand et le plus dangereux fournisseur d’armes, de capacités, de moyens et de technologies à tous nos ennemis. Et lorsque vous combinez tous ces éléments en une seule image du défi que nous pose l’Iran, c’est un défi qui exige que nous nous y préparions avec le plus grand sérieux, certainement lorsqu’il s’accompagne du fait que l’Iran nie notre droit à l’existence, et travaille activement selon cette conception, afin que nous ne soyons pas là avant encore dix, vingt, trente ans, cela avec l’idéologie, l’argent, les budgets, en essayant de nous faire du mal là où nous ne sommes pas, et quand il s’agit d’une puissance régionale en construction, qui a aussi beaucoup de moyens et de réserves et aura des capacités encore plus avancées dans un avenir pas trop lointain, cela est un défi majeur pour notre sécurité », dit T.
Selon T., pilote de chasse en activité, qui se retrouve souvent en mission opérationnelle, la menace iranienne est aujourd’hui plus intense que jamais. « Il n’y avait aucune menace de cette ampleur. L’Iran a fait un bond en avant spectaculaire dans sa capacité militaire. En 2000, il n’avait aucune possibilité de nous frapper depuis son territoire. En 2010, il avait plusieurs centaines de missiles imprécis. Vous regardez aujourd’hui son arsenal, à la quantité de missiles précis dont il dispose, sur la façon dont il arme nos ennemis – c’est un Iran différent. Donc, le nucléaire est bien sûr la principale menace, mais avec lui, une menace se développe ici à une échelle que nous n’avions pas connue jusqu’à présent, qui ne fera qu’augmenter dans les années à venir et nous oblige à nous préparer et à agir différemment. S’ils ont aujourd’hui plusieurs centaines de missiles et de véhicules aériens sans pilote qui peuvent venir ici d’Iran, en 2025, il y en aura des milliers, tous avec une possibilité de frapper avec exactitude.
« Ce qui se construit devant nous est quelque chose de différent de ce que nous avons connu jusqu’à aujourd’hui. Plus complexe, plus grand, plus dangereux », a souligné T. « Nous ne parlons pas d’une guerre à Gaza ou au Liban, mais d’un pays qui se trouve à 1 500 kilomètres d’ici et qui mène avec nous une compétition stratégique régionale dans laquelle nous devons toujours maintenir la supériorité, de sorte que si nous entrons en conflit avec lui, on en sortira dans une situation stratégique améliorée. »
T. a évoqué les systèmes de défense en Israël. « Ils sont exceptionnels », a-t-il reconnu, « mais notre préparation contre l’Iran devrait aussi être une préparation offensive, de sorte que si nous arrivons à une confrontation, nous puissions nous défendre mais aussi porter un coup si douloureux à l’Iran en retour, qu’ils ne penseront jamais à essayer de nous provoquer à nouveau. Quand je vois où vont les Iraniens, les nuages qui s’assombrissent autour de nous à l’horizon, il faut très bien s’y préparer maintenant », conclut T..
