Illustration : l’avancée d’un tsunami…
Roch haChana est, pour nous, l’occasion d’une remise en question de notre année qui vient de s’écouler : ce n’est pas qu’une simple date, un changement d’année, et on continue comme auparavant, sans rien changer. Nous sommes convoqués devant un tribunal, d’une haute importance, notre conduite est contrôlée et notre avenir est décidé, d’une manière ou d’une autre, que l’Eternel veuille bien que cela soit de la meilleure façon possible !
Que l’Eternel veuille ? Non, Lui le veut certainement, Il n’attend que notre retour vers une voie meilleure, vers une amélioration de notre conduite. C’est nous qui sommes, totalement, responsables de ce qui se passe avec nous-mêmes !
Tout cela est clair, pour qui connait ce qu’en disent nos Sages, et ce qu’ajoutent nos Maitres dans leurs divers ouvrages plus récents. Ou encore, pour quiconque comprend ce qui est dit dans les prières de ce haut jour qu’est Roch haChana, repris et amplifié à Yom Kippour.
Mais comment fait-on pour arriver à faire pénétrer ce genre de notions dans notre cœur ? Comment faire pour qu’en notre intérieur nous sentions quelque peu cette dimension, que nous parvenions à nous remettre en question au minimum ?
Nos Sages expliquent que les orages viennent pour « dégager les contorsions que nous pouvons avoir en nos cœurs » (Berakhoth 59). Autrement dit, les phénomènes naturels peuvent être provoqués par la volonté de la Providence afin de nous réveiller, de faire pénétrer en nos cœurs l’idée que tout n’est pas automatique, l’avenir n’est pas sûr, et la nature peut remettre en question ce qui, pourtant, nous semblait tellement établi et solide.
Il nous semble que, là, en fin d’année, ce thème doit être développé et compris, car nous ne cessons de prendre des coups, par ci et par là, remettant en question notre sécurité et notre tranquillité, justement dans le pays où ce sentiment est le plus ancré et le plus fort : les Etats Unis d’Amérique !
Voyons donc : un premier ouragan du nom de Harvey frappe le Texas, d’une puissance « jamais vue », le suivant, Irma, frappe les îles Caraïbes et y laisse désastre et destruction, et menace déjà les côtes américaines. Le suivant s’appelle José, et il promet déjà…
En parallèle, un tremblement de terre frappe le Mexique avec une grande intensité, le pire durant les 100 dernières années, et le tsunami qui peut suivre semble déjà redoutable… Il menace également les côtes américaines.
Ceci, après, pour ne parler que d’Erets Israël, un été d’une dureté inconnue, avec pas un jour en dessous de 30°.
Nous vivions dans la sécurité, nous poursuivions une voie claire, en pilotage automatique. Messieurs, attention : le temps des turbulences est arrivé, et il ne vise qu’à une seule chose, à nous réveiller de notre torpeur !
Alors, profitons-en ! Sachons entendre ce message, comprendre que rien n’est sûr ni établi dans la vie, revoyons notre conduite et revenons vers l’Eternel, Qui, Lui Seul, dirige Son monde, lui accorde le calme en général, et peut le perturber quand l’état moral et spirituel des hommes L’y oblige (il se peut du reste qu’il ne soit pas inutile de réfléchir au niveau moral de ces pays frappés par ces sinistres…).
Chana tova pour tout le peuple d’Israël, en tout cas !
Je vous signale le titre utilisé par Israël Hayom par rapport à l’ouragan Irma : « Irmagadon », sur le ton de Armageddon (Wikipedia : Le roi Josias du royaume du sud, royaume de Juda, est défait et tué sur la colline fortifiée de Megiddo (Har Megiddo) par le pharaon Nékao II. Cette défaite, alors que le D’ des défenseurs de Mégiddo était censé les protéger, est ressentie comme une catastrophe traumatisante, et c’est en son souvenir que le terme « Armageddon » est ensuite employé pour qualifier une destruction catastrophique)…