Dans le Journal du Dimanche, le célèbre avocat revient sur les cinq semaines hors-normes du procès Merah. Malgré les critiques qu’il a concentrées, il se dit prêt à défendre à nouveau son client en appel si ce dernier lui en fait la demande.
Il a été l’un des acteurs principaux du procès d’Abdelkader Merah, frère de Mohamed Merah, qui avait assassiné sept personnes en 2012 à Toulouse. Dans les colonnes du Journal du Dimanche, Éric Dupond-Moretti, avocat de l’accusé, revient sur cette affaire hors-norme qui s’est conclue ce jeudi par la condamnation de son client à 20 ans de réclusion pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.
Un deuxième procès devra néanmoins s’ouvrir, le Parquet ayant dores et déjà fait appel de la décision rendue jeudi. Me Dupond-Moretti assure pour sa part qu’il « doit voir Abdelkader Merah pour faire le point avec lui avant de (se) prononcer ».
« Évidemment, s’il me le demande, je serais fier d’être à ses côtés en appel », confie-t-il à l’hebdomadaire dominical.
Un verdict « motivé, juridique et respectable »
Au centre de nombreuses critiques, l’avocat d’Abdelkader Merah raconte avoir également reçu « des centaines de mails de soutien à (son) cabinet, notamment de la part de confrères et de magistrats ». « J’ai focalisé la haine car j’ai offert à Abdelkader Merah une véritable défense et non une stratégie », se dit-il.
Éric Dupond-Moretti regrette toutefois la condamnation de son client pour le chef d’accusation « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « une qualification fourre-tout et insatisfaisante », selon lui. Il reconnaît toutefois que le verdict est « motivé, juridique et respectable », assurant que « la cour a refusé de se laisser emporter dans la tourmente émotionnelle ».
« Ce n’est pas son frère »
Selon Me Dupond-Moretti l’avocate générale a pensé que la tenue d’un nouveau procès était ce qu’il y avait « de mieux » pour les victimes. Il dénonce néanmoins « une grande malhonnêteté à leur faire croire que le procès d’assises à une vertu cathartique ». « C’est faux. Il est indispensable mais toujours dérangeant, violent et brutal », assure-t-il.
Enfin, l’avocat surnommé « Acquitator » revient sur les déclarations de Latifa Ibn Ziaten, mère d’un soldat tué, qui estime qu’Abdelkader Merah est un « danger ». Plus mesuré, il explique: « Je sais surtout que ce n’est pas son frère. Et c’était mon travail de lui rendre son identité, son individualité, même si ces deux-là appartenaient à la même mouvance idéologique ».
Source www.bfmtv.com