Mediapart a mis en ligne un texte co-signé par plus de cinquante personnes. Ils dénoncent notamment «une sévérité de traitement» contre Tariq Ramadan, théologien controversé, accusé de viols et actuellement mis en examen et en détention provisoire.
Le 21 février, le site d’information dirigé par Edwy Plenel, Mediapart, a publié la tribune d’une cinquantaine de personnalités qui exprime, selon les termes employés, «le refus des instrumentalisations dans la lutte contre les violences faites aux femmes», en référence à l’affaire Tariq Ramadan.
Parmi les signataires qui volent au secours du controversé islamologue, de nombreux militants, des élus et des personnalités, elles aussi, controversées.
Dans l’écrit, les signataires dénoncent une «sévérité de traitement» contre Tariq Ramadan, actuellement en détention et mis en examen pour viols. Ils s’appuient sur le fait que ce dernier affirme souffrir de deux pathologies dont une sclérose en plaques. Toutefois, une expertise médicale ordonnée par la justice, dont l’AFP a eu connaissance le 19 février, a jugé son état de santé compatible avec son incarcération.
Malgré cela, les signataires estiment que Tariq Ramadan est «condamné avant même le démarrage de l’enquête judiciaire dans de nombreux médias et par des personnalités en guerre contre ses engagements religieux et politiques». «Tariq Ramadan voit son droit à la présomption d’innocence massivement bafoué», ajoutent-ils. Estimant qu’il ne bénéficie pas d’«une procédure judiciaire régulière», les signataires exigent «sa libération immédiate» et dénoncent un «traitement judiciaire d’exception». Mais qui sont les auteurs de cette tribune ?
Qui sont les signataires ?
Pour beaucoup d’entre eux, ce sont des militants. Parmi les noms les plus connus, on peut relever celui d’Houria Bouteldja, qui se définit comme une «militante politique franco-algérienne». Elle est connue pour ses prises de positions en tant que porte-parole des Indigènes de la République (PIR), et est régulièrement accusée par ses détracteurs d’être «racialiste» puisque considérant l’appartenance ethnique comme la principale cause d’oppression.
La militante antiraciste Sihame Assebague fait également partie des signataires. Elle est régulièrement mise en cause par des journalistes ou des écrivains pour promouvoir le communautarisme, et le racisme anti-blanc. Elle est également connue pour son implication dans les controversés «camps d’été décoloniaux».
Autre visage connu de la sphère médiatique et habitué des polémiques : l’ancien directeur exécutif du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) Marwan Muhammad. Devenu auteur, il a notamment défendu le port du burkini à la plage, refusé de condamner la polygamie, et participé au camp d’été décolonial. Il dénonce régulièrement un «racisme d’Etat» qui existerait en France.
Par ailleurs, Tariq Ramadan peut compter sur le soutien du politologue François Burgat et de son ancien étudiant, aujourd’hui docteur en sciences politiques, Nabil Ennasri. Deux universitaires qui ne font pas non plus l’unanimité. La militante de défense de la laïcité Fatiha Boudjahlat, du mouvement Viv(r)e la République, accuse notamment les deux hommes d’être des militants qui symboliseraient l’entrisme islamiste dans les sciences sociales. «François Burgat [avait soutenu] la thèse de Nabil Ennasri sur [le théologien proche des Frères musulmans Youssef] Al Qaradawi, interdit dans plusieurs pays pour ses appels à tuer les Juifs, à tuer les apostats», avait-elle estimé, interrogée par RT France le 21 novembre 2017.
Source francais.rt.com