Le tout premier mikvé est actuellement en construction dans la célèbre ville de Birobidjan, dans l’Extrême-Orient russe située à 9 heures de vol de Moscou. Il est construit à l’occasion du 20ème anniversaire de la renaissance de la communauté juive cette région autonome juive située en Sibérie (Extrême-Orient russe), à la frontière chinoise.
Après la révolution russe de 1917, les Juifs sont reconnus comme une nationalité au sein de l’URSS. Mais alors que les nationalités soviétiques ont normalement un territoire, les juifs n’en possèdent pas. Le gouvernement soviétique décide donc de créer un foyer de peuplement juif au Birobidjan afin d’en faire une sorte d’Etat juif avec le yiddish comme langue officielle au détriment de l’hébreu, à connotation religieuse et sioniste. Cette province, à la frontière nord de la Mandchourie, un peu moins grande que la Belgique, est l’une des plus démunie et lointaine d’Asie mais un vaste mouvement de propagande est lancé, vantant auprès des Juifs cette nouvelle terre promise où toutes leurs aspirations nationale pourront s’épanouir.
Déclaré « unité autonomie juive » en 1931, le Birobidjan est promu en 1934 « région autonomie juive ». Mais la population juive culmine à 18 000 habitants en 1939, soit seulement 10% de la population totale. Toute l’affaire n’est en fait qu’un leurre. L’immigration y cesse et le peu de vie juive qui s’y était développé disparaît.
Le bain rituel le plus proche se trouve à quelque 200 kilomètres, dans la ville de Khabarovsk, ce qui rendait difficile, pour les familles juives, le respect des lois de la pureté familiale.
Né à Birobidjan, le rav Elyahou Riss, est diplômé des institutions éducatives et rabbiniques juives de Moscou et d’Israël. Il est actif dans la ville et dans la région depuis son retour en 2012 avec son épouse Hanna. Depuis, ils ont réussi à renforcer l’identité, le patrimoine et la tradition juive parmi des centaines de membres de la communauté.
Au cours d’une visite du Grand rabbin de Russie, le rav Berel Lazar, le rav Riss a rencontré le gouverneur de la région et a demandé un site adéquat pour la construction du mikvé. Le gouverneur avait alors offert à la communauté un terrain au cœur de la ville, permettant ainsi la mise en chantier du premier mikvé de Birobidjan.