Avant la Seconde Guerre mondiale, le village de Vabre, à quelques encablures de Castres dans le Tarn, était surtout connu pour son industrie du textile et pour les relations étroites qu’entretenaient les entrepreneurs protestants du coin avec les petits tailleurs juifs du Sentier à Paris.
En 1942, alors que les lois d’exception poussent les Juifs à fuir la capitale, les habitants de Vabre leur ouvrent leurs portes.
Le père de Michel Cals faisait partie de ces nouveaux habitants accueillis sur place.
“Les protestants ayant eux-mêmes connu dans le passé les persécutions religieuses et la clandestinité, ils étaient plus aptes à recevoir et accueillir des gens qui étaient dans la même situation. Il y avait une sorte de proximité entre les deux peuples“, explique ce dernier au micro de Sud Radio.
La centaine de Juifs recueillis a vécu pendant toute la guerre cachée dans ce village.
42 jeunes filles juives ont même été déguisées en scoutes protestantes, recevant le soutien des élus et de la gendarmerie.
“Quand il y a eu les rafles, la gendarmerie prévenait les familles, leur permettant d’aller se cacher dans la forêt et de se mettre à l’abri“, ajoute Michel Cals.
Alors qu’un seul Juif accueilli à Vabre n’a pas survécu à la guerre (mort de vieillesse), le village a reçu en 2015 le prestigieux titre de Village des Justes parmi les Justespar le Mémorial Yad Vashem.
Propos recueillis par Christine Bouillot
Henri Lazar, l’un des enfants sauvés à l’époque, raconte ses souvenirs. Il avait dû, avec ses parents, fuir le régime de Vichy.
Source www.jforum.fr