Abdelhak Khiam, haut responsable de la sûreté marocaine, a affirmé dans une interview au Monde que le Sud algérien était sous le contrôle d’AQMI. Une déclaration risquant une nouvelle fois d’envenimer les relations entre Alger et Rabat.
Lors d’une interview accordée au Monde le 6 février, Abdelhak Khim, patron du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) – organisme chargé de lutter contre le terrorisme et le crime transnational au Maroc –, a déploré le manque de coopération de l’Algérie sur les questions sécuritaires.
Cette absence de coordination entre les services de renseignements des deux pays expliquerait, selon lui, le risque de voir Daesh s’implanter durablement au Sahel, après s’être délocalisé de la zone irako-syrienne. En outre, il a estimé que le soutien algérien au Front Polisario, qui réclame le droit à l’autodétermination du Sahara occidental, était un facteur aggravant pour la situation sécuritaire dans la région.
Daesh n’a pas disparu. Il y a eu une délocalisation : ils se sont réorientés vers la zone sahélo-saharienne et en Libye. Là où ils trouvent des zones perturbées, ils s’installent
Cette sortie médiatique risque fort de provoquer l’irritation des autorités algériennes qui usent souvent de la notion de «terrorisme résiduel» pour évoquer la situation sécuritaire qui prévaut à l’intérieur de ses frontières. Ebranlée par une guerre civile au cours de la décennie 1990, l’Algérie a enregistré une diminution sensible du nombre d’attentats perpétrés sur son territoire au cours des dernières années. Néanmoins, la situation instable dans la zone sahélienne (dont fait partie l’extrême sud de l’Algérie) et en Libye (mitoyenne de l’Algérie) demeure une source d’inquiétude pour l’armée algérienne qui a été contrainte de mobiliser d’importantes troupes le long de ses frontières.
Source francais.rt.com