Le Hamas a proposé un accord simple : nous démantelons le comité que nous avons mis en place pour gouverner la Bande de Gaza de façon indépendante, nous laissons les ministres de Ramallah rentrer à Gaza pour participer au futur gouvernement d’union et nous participerons aux élections générales palestinienne.
Vous, Abbou Mazen, vous mettrez immédiatement fin aux sanctions économiques que vous avez infligées à la bande de Gaza, vous procéderez au paiement des salaires, vous nous enverrez du carburant, et tout le reste.
Tout le monde sait que cette proposition n’est pas née d’une grande affection entre le Hamas et Abbou Mazen (Mahmoud Abbas), mais provient des fortes pressions exercées par les Égyptiens sur la délégation du Hamas actuellement au Caire.
Depuis que le versement des fonds qatari à la bande de Gaza a été presque complètement stoppé, la pression de l’Egypte sur le Hamas s’est intensifiée : voulez-vous que le passage de Rafah s’ouvre ? Vous voulez des produits et du carburant ? Alors faites la paix avec Abbou Mazen.
Pour Abbas, le dilemma se pose. S’il rejette la main tendue du Hamas, il sera immédiatement montré du doigt comme étant celui qui tourne le dos à l’idée de l’unité et il dégradera ses relations avec les Egyptiens, ce qui deroulera le tapis rouge pour sa succession à son rival de toujours, Muhammad Da’hlan.
La vérité est que les conditions d’une véritable réconciliation entre le Fata’h et le Hamas ne sont pas encore mûres, et le Hamas n’est pas prêt d’accepter Abbas comme étant un leader légitime, celui-ci n’ayant pas été réélu et menant une politique illégitime de coopération et de coordination sécuritaire avec Israël.
Le Fata’h comprend que le Hamas n’a pas l’intention d’abandonner son contrôle de la Bande de Gaza et de le transférer à Abbou Mazen, mais que le Hamas veut engager des élections afin de prendre le contrôle de la Judée et de la Samarie et de remplacer Abbas par Ismail Haniyeh.
C’est pourquoi tous les efforts de médiation et de réconciliation entre le Fatah et le Hamas au cours de la dernière décennie n’ont pas abouti.
Dans l’immédiat, Abbas va devoir trouver un moyen de rejeter la nouvelle proposition du Hamas sans apparaître comme celui qui aura fait échouer le paix entre les deux entités.
La position d’Israël sur ces tentatives de reconciliation interne Palestinienne est plus complexe : d’une part, la division entre Gaza et Ramallah est commode car cela prouve que Abbas ne représente pas l’ensemble du peuple palestinien.
D’autre part, il serait intéressant que dans le cadre d’une unité palestinienne, les forces de sécurité d’Abbou Mazen reprennent la Bande de Gaza et poussent le Hamas dans un coin.
Cependant, ce scénario semble irréel, il est peu probable que le Hamas laisse sa place.
Au final, seuls les habitants de Gaza qui croient que la reconciliation améliorera leur situation quotidienne risquent d’être de nouveau déçus.
Source Koide9enisrael