Démilitariser la jeunesse pour armer le militantisme
Les moins de vingt ans l’ignorent, mais il fut un temps où la France avait une armée non professionnelle, qui appelait, chaque année, les garçons de 18 ans au service militaire. Cet épisode formateur de la vie des jeunes Français a été abandonné en 1997 par Chirac, Président de l’époque, qui lui a substitué un « parcours citoyen ». C’était en fait un retour des « cours d’éducation civique » des années pré-mai 68, qui visaient à inculquer les valeurs républicaines et démocratiques perdues aux élèves, du CP à la Terminale.
Passé, lui aussi, de la tutelle du ministère des Armées à celle de l’Éducation nationale, le service militaire s’habille désormais en civil et se pratique en version mixte. Sous le nom de « service civique », il permet à des jeunes, de 16 à 25 ans, de s’engager dans une mission d’intérêt général.
Abus de biens sociaux
Au prétexte du service civique, la ville de Lyon vient d’être prise en otage par un organisme qui fait passer son intérêt particulier pour l’intérêt général : le ‘Collectif 69 de soutien au peuple palestinien’ vise, en réalité, l’agression sociale, commerciale et morale de l’État juif.
Les biens sociaux abusés sont des ressources humaines : des jeunes BIMI, Bien Intentionnés Mal Informés. Ils veulent être utiles, convaincus par l’antisionisme systémique que les Palestiniens sont une espèce en voie de disparition. L’organisme auteur de la propagande mensongère doublée d’une escroquerie intellectuelle se présente comme adhérent à la campagne BDS.
BDS signifie Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre Israël. Ce mouvement devrait donc s’appeler BDSCI, mais pour vivre heureux, les antisémites vivent cachés, souvent dissimulés derrière le label « antisioniste » et prenant comme boucliers humains les protecteurs des droits de l’Homme.
BDS est une des nombreuses officines sponsorisées par l’Open Society de Soros, elle-même déguisée en ONG.
Ohènnegé n’est pas un substantif, mais l’acronyme de ‘organisation non gouvernementale’. BDS est non gouvernementalement financée par des gouvernements et par des municipalités1. Elle est aussi subventionnée par le Fatah (fils spirituel et militaire de l’OLP, dont la charte, depuis 1964, stipule qu’il vise à la disparition d’Israël2). Et comme l’argent n’a pas d’odeur, BDS en reçoit aussi d’organisations inscrites sur les listes terroristes américaines et européennes (NGO Monitor).
Miroir, miroir…
L’ONG anti-israélienne a une excellente image auprès des progressistes de tous les pays, car son budget pharaonique lui permet une communication hors norme dans 40 pays, brossant la bonne conscience des antisémites dans le sens du poil et flattant le goût des adolescents pour la rébellion.
BDS en tant que telle n’est pas illégale. Mais, dans la mesure où la loi
« prohibe et punit toute distinction, telle que le boycott, opérée entre des personnes morales ou physiques sur le fondement de critères précis, notamment leur origine ou leur appartenance à une nation déterminée3»,
ses actions et ses militants sont
« régulièrement condamnés par les juridictions françaises pour provocation à la haine et à la discrimination, jurisprudence constante des tribunaux correctionnels, cours d’appel, Cour de Cassation, validée par la Cour européenne des droits de l’Homme (Nos députés) ».
Explication de texte d’une offre d’emploi
Sous le titre « Pour créer et développer un réseau ‘ Jeunes pour la Palestine’ (Métropole de Lyon) », l’organisme Concordia, qui laisse subliminalement penser qu’il représente Lyon et sa métropole, recrute un.e volontaire qui
« recevra une indemnité mensuelle de 473,04 Euros versée par l’État et une indemnité complémentaire mensuelle de 107,58 versée par Concordia. »
Cette annonce ne figure pas sur un tract, mais sur un site officiel.gouv (Service civique), qui précise que la mission se déroulera auprès du ‘Collectif 69’ ci-dessus décrypté.
Il prétend agir
« dans le but du règlement pacifique et politique du conflit israélo-palestinien, dans le respect des droits humains et du droit international, pour que le peuple palestinien recouvre tous ses droits. »
BDS n’a pas réagi : son fonds de commerce consiste à isoler Israël sur la scène internationale. C’est pour ça qu’il est payé et pas pour autre chose.
Quant à agir en vue du règlement pacifique et politique du conflit israélo-palestinien, c’est aussi drôle qu’une caricature de l’A.P. reprenant la charte citée plus haut :
« La lutte armée est le seul moyen de libérer la Palestine. Il s’agit d’une stratégie globale, pas d’une simple phase tactique. » (Article 9)
Enfin, le « respect du droit international » laisse rêveur : le traité régissant les rapports entre Israël et les Territoires disputés, qu’il a conquis en 1967 sur la Jordanie (la Judée-Samarie, Cisjordanie en médias français dans le texte) et sur l’Égypte (Gaza) est celui des Accords d’Oslo, encore en vigueur.
Depuis 1995, donc, 90 % de la population palestinienne est administrée par les leaders qu’elle s’est choisie. Les Cisjordaniens ont élu Mahmoud Abbas en 2005, pour un mandat de 4 ans qui dure depuis 16 ans, et à Gaza, libérée par le retrait unilatéral des Juifs depuis 2005, les Gazaouis sont soumis au Hamas, qui les a kidnappés à l’Autorité palestinienne, par un coup d’État en 2007. Si l’on veut les aider à recouvrer leurs droits, c’est par leurs autorités qu’il faut commencer, pas par les voisins !
La différence entre antisémitisme et antisionisme est simple : l’antisémitisme, c’est mal, mais c’est fini. C’était au XXᵉ siècle, quand l’extrême-droite (nazi est l’abréviation de ‘nationaler Kapitalismus’) tuait 6 millions de Juifs européens. En revanche, l’antisionisme, c’est bien, c’est une opinion politique progressiste de gauche au XXIᵉ siècle, qui consiste à donner les moyens aux Iraniens et/ou aux Palestiniens de tuer les 7 millions de Juifs qui vivent en Israël.
La question à 6 mégatonnes de TNT, c’est en quoi le service civique national français est concerné par cette entreprise…
Liliane Messika, MABATIM.INFO
1 Le site BDS cite : Irlande, Norvège, Espagne, Suède, France, Royaume-Uni, Italie, Belgique et Australie.
2 « La Palestine, dans les frontières du Mandat britannique, est une unité territoriale indivisible (Art.2). La libération de la Palestine détruira la présence sioniste et impérialiste et contribuera à l’établissement de la paix au Moyen-Orient (Art.22) » Charte nationale palestinienne
3 Article 24 alinéa 8 de la loi du 29 juillet 1881.