Le Commissaire général de l’UNRWA, la célébrissime agence de l’ONU dédiée aux seuls réfugiés palestiniens et à leurs innombrables descendants jusqu’à la fin des temps, est un triste sire dont nous avons déjà parlé. Il s’appelle Pierre Krähenbühl (Mabatim.info). En compagnie d’autres hauts responsables de son agence, il est accusé de « sévices sexuels, népotisme, représailles, discriminations et autres abus d’autorité, à des fins personnelles, pour réprimer des dissidences légitimes et pour servir des intérêts personnels (l’Orient le Jour). » C’est un rapport interne qui a fini par obliger l’ONU à faire semblant d’apprendre la nouvelle.
Le roi est nu, mais sa garde-robe est bien remplie
Le plus surprenant n’est pas le contenu des allégations, connues depuis des lustres, y compris par les journalistes agenouillés devant tout ce qui touchait de près ou de loin aux Palestiniens, Krähenbühl inclus. N’est-ce pas, Monsieur Amin Arefi du Point ? Non, le scoop, c’est que l’AFP dévoile le pot aux roses. In extremis, car les tuyaux de rumeurs fuyaient à tous les joints.
Le rapport interne a été envoyé au secrétaire général de l’ONU en décembre 2018 et il a été rendu public pile au moment où le financement de l’agence devenait problématique, après la décision américaine de mettre fin à sa participation de 300 millions de dollars annuels. Trump étant un homme d’affaires, il a constaté que l’UNRWA avait perpétué le conflit israélo-palestinien, plutôt que contribué à y mettre fin, en accordant le statut de réfugié aux enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants de ceux qui avaient fui la guerre lancée contre Israël par ses voisins arabes, lors de sa création, en 1948.
« Le problème central de l’UNRWA » a expliqué le Président américain, « c’est que son mandat aboutit à produire un nombre d’ayants droits en expansion exponentielle ».
Cela éclaire d’un jour singulier la décision de dévoiler maintenant que l’ONU est nue et que l’UNRWA contribue au trou financier (200 millions de dollars !) autant que les intermittents du spectacle français à celui de la Sécurité sociale.
Fuite des capitaux : la Suisse après les USA et la Belgique après elle
La Suisse, pays d’origine du Commissaire général mis en cause, a profité de l’occasion pour annoncer qu’elle « bloquait temporairement sa contribution au financement de l’UNRWA[1]», pour laquelle elle avait cessé d’avoir les yeux de Chimène depuis quelques mois.
En mai 2018, le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, avait ouvertement critiqué son mandat : « L’UNRWA fait désormais partie du problème », avait-il déclaré lors d’une visite en Jordanie. « Elle fournit les munitions pour continuer le conflit. Tant que les Palestiniens vivront dans des camps de réfugiés, ils voudront retourner dans leur pays d’origine. En soutenant l’UNRWA, nous perpétuons ce conflit. … A lieu de soutenir les écoles et les hôpitaux de l’UNRWA, nous pourrions aider les institutions jordaniennes à promouvoir l’intégration des réfugiés palestiniens. Il est irréaliste que les 5 millions de Palestiniens enregistrés à l’UNRWA reviennent dans ce qui est maintenant Israël. Et d’ailleurs, est-il juste de qualifier cette population de réfugiés ? Le mot ‘’réfugié’’ dans ce cas ne correspond plus au sens que nous lui attribuons. Nous parlons de familles de troisième génération qui vivent, non pas dans des camps, mais dans des villes. La plupart ont un passeport jordanien. Je voulais visiter les camps pour comprendre pourquoi on parle encore de réfugiés (Algemeiner). » Mieux vaut tard que jamais. On aimerait que les autorités françaises aient le même souci de comprendre qui ils financent et pourquoi…
Si la France reste droite dans ses bottes palestinolâtres, les Pays-Bas et la Belgique ont été touchés par la grâce du réel : le ministre belge de la Coopération au développement, Alexander De Croo, a annoncé, le 1er août, que son pays gelait la contribution additionnelle de 5,35 millions d’euros prévue en sus de celle, fixe, de 6,25 millions déjà versée : « Nous allons jeter un regard critique sur le rapport. Si les affirmations sont correctes, c’est totalement inacceptable. Ce n’est pas parce que vous défendez une bonne cause que vous pouvez faire ce que vous voulez (le Vif). »
Sans cette convergence des débandades de donateurs, Monsieur Krähenbühl aurait probablement pu continuer à se conduire, dans sa zone d’influence, comme un dignitaire ottoman roulant carrosse et dînant dans des couverts en vermeil, une de ses adjointes aurait fait « recruter son mari à une fonction bien rémunérée » après avoir écarté les autres candidats, sans que cela fasse de vagues et un autre haut responsable perpétuerait en toute impunité son mode de management, qui consiste à « intimider son équipe et se comporter comme un voyou ».
Quand les planètes Finances et Scandale se sont alignées, il n’a plus été possible de cacher les faits sous le tapis, aussi a-t-on vivement suggéré aux mis en cause de démissionner, avant que le ciel leur tombe sur la tête et que, en tirant la chasse sur la réputation de l’agence, on vide celle-ci avec l’eau du bain.
Madame l’épouse du népotisé a argué de « raisons personnelles » et le brutaliseur d’équipe a « quitté l’organisation en raison de comportements inappropriés. »
Début juin, une employée de l’UNRWA avait été licenciée. Elle passait son temps à essayer de casser la joyeuse ambiance de travail en parlant d’éthique. « Éthique, est-ce que j’ai une gueule d’éthique ? » lui a-t-on répondu. Et d’ailleurs, elle a été virée. Mais rien à voir avec les faits qu’elle dénonçait, jure l’UNRWA, Coran de bois, Coran de fer : c’était un « cas isolé de faute professionnelle ».
Est-ce elle qui avait signalé que Krähenbühl, marié et père de trois enfants, avait nommé, en 2015, sa maîtresse au poste de conseiller principal du Commissaire général, après un « processus de recrutement express (Algemeiner) » et une définition de poste qui comportait des voyages en sa compagnies dans des hôtels de luxe du monde entier ? Ce n’est pas précisé. Ce qu’elle dit, cette ex-salariée de l’UNRWA, c’est que « La plupart du temps, j’avais l’impression de travailler pour une société privée, et non aux Nations unies, où nous sommes supposés nous conformer à des règles et réglementations strictes. » Règles strictes ? Encore une qui rêve ! Et pourquoi pas empêcher les terroristes d’utiliser les bâtiments de l’ONU pour lancer des roquettes et ses véhicules pour transporter des terroristes et des armes, pendant qu’elle y est ?
L’UNRWA emploie environ 30.000 Palestiniens. Si son Commissaire général ne peut plus bénéficier d’un droit de cuissage, comment est-il supposé sélectionner ses employés ? Et à quoi lui servirait son titre ? Juste à dire des saloperies sur Israël à la presse française, pour qu’elle les répercute avec gourmandise ? On est mieux payé en allant directement faire des conférences au Qatar : demandez à Pascal Boniface, il y a fait fortune, précisément comme ça.
Après la vérité sur l’UNRWA, celle sur les responsables du malheur des Gazaouis
Haut cadre du Hamas, dont il est le fils d’un des fondateurs, Suheib Youssef, en poste à Istanbul, a d’abord mangé au râtelier familial, avec des repas dans des 5 étoiles à 200 dollars le plat, avant de retourner sa veste et de s’enfuir. On ne sait pas pourquoi. Mais depuis un pays incognito (le pays, pas le Hamasnik qui a fait défection), il a tout balancé sur une chaine israélienne et, contrairement à ce qui se passe habituellement en telle occasion, l’affaire est parvenue à la connaissance de nos concitoyens, en tout cas ceux qui lisent Marianne. C’est 100% de plus que d’habitude !
« Les cadres du Hamas à l’étranger vivent dans des hôtels ou des immeubles de luxe, leurs enfants sont inscrits dans des écoles privées (4000 à 5000 $/mois), ils disposent de gardes du corps, de piscines, de cartes de membres dans les Country Clubs… Le Hamas n’agit pas pour le peuple palestinien, mais uniquement pour lui-même » a expliqué celui qui a bénéficié pendant des années de ces privilèges. Nos lecteurs ne sont pas surpris : ils ont même vu la photo du palace que se destinait « le modéré » Mahmoud Abbas (Mabatim.info).
Et pendant ce temps-là, en Méditerranée…
…Les deux millions de Gazaouis « anonymes », comme diraient nos médiapparatchiks, qui savaient, mais n’ont jamais voulu cracher le morceau parce que qu’ils préfèrent avoir tort avec le Hamas plutôt que raison avec Israël… Pendant ce temps-là, donc, les Gazaouis, dont le taux de chômage atteint 50% et le revenu mensuel à peine 360 $ par foyer, s’éclairent à intervalles aléatoires, parce que le Hamas a bombardé par erreur une centrale électrique et que l’Autorité palestinienne, trop contente de laisser le rival gazaoui dans le noir, n’est pas pressée de réparer. L’eau, quand elle arrive au robinet, est polluée parce que les stations d’épuration fonctionnent à la va comme je te pousse et que le Hamas préfère pousser à la révolte contre l’occupant parti il y a 14 ans, que dans le sens du bien-être de sa population.
« Les hôpitaux sont démunis. Ils n’arrivent plus à faire face, d’autant qu’ils doivent soigner les centaines de Palestiniens estropiés après avoir été blessés par les tirs des soldats israéliens lors des manifestations faussement pacifiques organisées chaque vendredi depuis plus d’un an à la frontière avec Israël. »
Système mafieux connu comme le loup blanc
La Bande de Gaza souffre de bakchichite aiguë. Enfin, les citoyens souffrent, mais la bande des Hamasniks jouit de privilèges exorbitants. Tout se sait, mais rien ne se dit. Nous avons déjà raconté le calvaire d’Hajer Harb. Cette journaliste palestinienne a payé très cher son récit de la corruption au plus haut niveau du système de santé gazaoui (Mabatim.info 1 et 2) …
Date historique, le 26 juillet 2019, date de sortie du numéro dans lequel Marianne raconte le système mafieux en général et sa victime Harb en particulier. Ce n’est pas une découverte : il y a plus d’envoyés permanents en Israël que dans toute l’Afrique. Il y a gros à parier qu’ils connaissent tous, depuis bien longtemps, les tourments d’Hajer. Mais l’admettre et, a fortiori en parler, aurait « fait le jeu d’Israël », ce qui est un crime encore plus grave que de « faire le jeu du FN », en relatant les viols en bandes dans les cités françaises. Amnesty International avait bien mentionné son cas, mais autant on aime citer l’ONG quand elle accuse Israël de crimes contre l’humanité, autant on n’a pas envie de brouiller le message avec quelques dérapages ici ou là…
Le choc des images et le poids de Photoshop
Idem pour la révolte grandissante des Gazaouis. Ils sont si photogéniques, quand on les cadre assez serré pour qu’on voie de mignons petits enfants lancer des cerfs-volants enflammés vers les méchants soldats de Tsahal, mais pas les snipers cagoulés et armés jusqu’aux dents, cachés derrière eux.
Combien de fois, a-t-on parlé ici des journalistes emprisonnés et torturés à Gaza et en Cisjordanie ?
Une fois (Mabatim.info) ? Deux fois (Mabatim.info) ? Trois fois (Mabatim.info) ?
Allez, soyons généreux : quand on aime on ne compte pas et quand on est aimable, on ne tire pas sur l’ambulance.
Mais enfin, voir nos cris lancés dans le désert retomber soudain dans les colonnes d’un magazine français, whaou ! Cela laisse espérer être un jour qualifiée de « lanceuse d’alerte », après avoir été stigmatisée pendant des années comme fasciste islamophobe ! LM♦
Liliane Messika, MABATIM.INFO
[1] Une contribution annuelle de 30 millions de dollars (Algemeiner)
[2] Pierre Krähenbühl est né le 8 janvier 1966.