Santé : quatre cancers sur dix sont « évitables »

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En quinze ans, la part des cancers évitables est passée de 35 à 41 %. Or, c’est la première cause de mortalité en France.

Quelque 41 % des cancers recensés en France pourraient être évités. Comment ? En adoptant une meilleure hygiène de vie. Le tabac, l’alcool, une mauvaise alimentation, et l’obésité, dans cet ordre hiérarchique, sont les quatre facteurs principaux des cancers dit « évitables », selon des chiffres publiés lundi par deux autorités de santé dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.

Sur les 346 000 cas diagnostiqués en 2015 chez les 30 ans et plus, « 142 000 (41 %) auraient pu être évités si l’ensemble de la population n’avait pas été exposé aux facteurs de risque étudiés, ou si son exposition avait été limitée », écrit le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé dans un communiqué.

Or le cancer est la première cause de mortalité en France, devant les maladies cardiovasculaires. Les tumeurs ont tué 164 000 personnes en 2013, d’après le ministère de la Santé. Surtout, en 2000, la part des cancers évitables dans notre pays était évaluée à 35 %. Une augmentation qui semble s’expliquer surtout par l’élargissement du champ de l’étude, qui a pris en compte de nouveaux facteurs de risques.

En se concentrant sur 13 d’entre eux, on pourrait donc considérablement réduire le nombre de maladies.

> Le tabac a été responsable en 2015 de 20 % des nouveaux cas évitables. Cela représentait 68 000 diagnostics. Les cancers dus au tabagisme (cancers du poumon principalement, mais pas seulement) touchent surtout les classes populaires, avec un risque « de 1,5 à 2 fois plus élevé chez les 20 % les plus défavorisés, par rapport aux 20 % les plus favorisés », souligne le CIRC. Certes les hommes fument de moins en moins, mais la génération baby-boom des femmes, nées entre 1945 et 1965, s’est mise à fumer en masse. En nombre de cancers, cet attrait de la cigarette chez les femmes « aura des conséquences néfastes qui vont augmenter » jusqu’aux alentours de 2045, estime Santé publique France.

> L’alcool provoque 8 % des nouveaux cas de cancer évitables, soit 28 000, touchant l’appareil digestif et le sein. Au pays du bon vin, où chaque campagne de communication sur les méfaits de l’alcool tourne à la bagarre, le CIRC plaide pour « l’augmentation des prix et des niveaux de taxation », qui rendrait le vin (59 % de l’alcool consommé), les alcools forts (21 %) et la bière (19 %) plus onéreux.

> L’alimentation déséquilibrée et l’obésité sont chacune responsables de 5,4 % des nouveaux cas de cancer (18 800 et 18 600 respectivement). Si les femmes se nourrissent globalement mieux que les hommes, consommant plus de fruits, légumes, fibres alimentaires, elles sont plus concernées : le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque important dans les cancers du sein et du corps utérin (endomètre). Mais le fait de ne pas manger suffisamment de verdure pèse autant que de manger trop de viande rouge, de charcuteries ou de viande transformée. Il faut donc s’appliquer à faire les deux.

Les autres facteurs de risque « évitables » sont moins fréquents. On y trouve les « agents infectieux » (4 % des nouveaux cas) tels que le papillomavirus humain ou la bactérie H. pylori, et les « expositions professionnelles » (3,6 %), aux ultraviolets, à l’amiante ou aux pesticides par exemple.

Source www.leparisien.fr

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