L’interception d’un drone houthi par un navire de guerre cette semaine n’est qu’une des nombreuses actions de la marine israélienne, dont la contribution se révèle plus marquante que lors des conflits passés.
Haaretz – Yossi Melman
Au début de la semaine, un navire de guerre de la marine israélienne a intercepté un drone lancé par les Houthis au Yémen. Le drone a été abattu en mer Méditerranée à l’aide du système de missiles Barak, alors qu’il se dirigeait vers Israël. Lundi, un autre drone a été intercepté par le système de défense aérienne Arrow.
Après la trêve avec le Hezbollah au Liban, la chute du régime d’Assad en Syrie et l’arrêt des tirs des milices chiites en Irak — sur ordre de l’Iran, qui attend avec impatience l’entrée en fonction de Donald Trump à la Maison-Blanche — les Houthis restent le seul acteur à continuer d’essayer d’attaquer Israël. Il n’est pas exclu qu’Israël décide bientôt d’ordonner à son armée de l’air de riposter à nouveau contre leurs positions au Yémen.
Des réalisations stratégiques en mer
L’interception de drones et la protection des plateformes gazières Tamar, Leviathan et Karish comptent parmi les principaux succès de la marine israélienne dans la guerre contre Gaza et le Liban. Comme lors des conflits passés, ces succès reçoivent moins d’attention médiatique, surtout comparé aux opérations de l’armée de l’air et aux actions des services de renseignement militaire (Aman) et même du Mossad.
Un autre succès majeur, peut-être le plus significatif, a été la destruction par Israël des missiles côtiers du Hezbollah. Par le passé, il avait été rapporté que le Hezbollah possédait des missiles chinois fabriqués en Iran, ainsi qu’un missile russe Yakhont. Ces armes représentaient une menace pour les navires de la marine israélienne et les plateformes gazières.
Du passé à la préparation
Depuis la deuxième guerre du Liban, la marine israélienne a été chargée de protéger des actifs stratégiques, une mission renforcée par la blessure laissée par l’attaque de son navire Sa’ar 5 en juillet 2006, qui avait coûté la vie à quatre soldats. Cet incident avait mis en lumière des lacunes dans les préparatifs et une certaine négligence au sein des commandements.
À l’époque, un officier du renseignement naval avait averti de la possibilité que le Hezbollah possède des missiles chinois C-802 fabriqués en Iran, mais ses avertissements n’avaient pas été pris en compte. Depuis, des plans spécifiques ont été élaborés pour neutraliser les menaces côtières, y compris les missiles Yakhont.
Les opérations actuelles
En septembre dernier, la marine a participé à la destruction des unités navales du Hezbollah, coulant des dizaines de bateaux de pêche et de petits navires, ainsi que des drones marins iraniens. La marine a également mené des raids au nord du Liban, y compris l’enlèvement d’un haut responsable du Hamas impliqué dans des attaques internationales.
En outre, les sous-marins de la flotte israélienne ont joué un rôle clé dans des missions en mer Rouge et dans l’océan Indien. Le dernier sous-marin, Dragon, le sixième de la flotte, récemment livré par l’Allemagne, représente l’arme la plus coûteuse de Tsahal, avec un prix d’environ 600 millions de dollars.
Un rôle défensif renforcé
Contrairement aux conflits passés, la guerre actuelle à Gaza, au Liban et les opérations secrètes en Syrie ont permis à la marine israélienne de démontrer ses capacités à un niveau sans précédent. Son rôle principal reste défensif : protéger les côtes israéliennes et les routes maritimes, par lesquelles transitent environ 95 % du commerce israélien.
Cependant, la guerre actuelle a montré que la marine peut également jouer un rôle offensif significatif, en participant à des frappes contre des cibles stratégiques et en soutenant des opérations terrestres et aériennes. Ces réalisations renforcent son importance dans le paysage sécuritaire israélien.