« Tous ces fils de putes de Juifs de merde (…) enfants du diable, vous êtes des pourritures (…) vous êtes même pas des humains mais l’armée du diable. »
Ce violent message antisémite a été écrit le 9 avril 2018 par une jeune femme de 28 ans, à Miniac-Morvan, près de St-Malo (Ille-et-Vilaine), et posté sur son profil Facebook sous des images d’enfants syriens « massacrés ».
Elle l’a fait « sous le coup de la colère, dit-elle, par impulsivité » et parce qu’elle pensait qu’il s’agissait d’enfants palestiniens victimes de la « politique » d’Israël.
« J’aurais dû employer le mot « sionistes » ou ne rien écrire du tout », convient-elle à la barre du tribunal de St-Malo.
Provocation à la haine
Si elle se retrouve là, jugée pour provocation publique à la haine, c’est parce que sa cousine, « amie » avec elle sur le réseau social, a signalé que la jeune femme avait posté des images d’armes, se serait radicalisée, se serait vantée de porter le voile, aurait demandé à un de ses enfants de dire « Allah Akbar »…
L’intéressée se justifie maladroitement :
« J’apprends des mots portugais, espagnols ou arabes à mes enfants… « Allah Akbar » veut dire D’ est grand, ce n’est pas un cri de guerre. »
« Elle n’a pas utilisé les bons mots »
Quant à sa cousine, « je ne l’ai pas vue depuis 15 ans ». Elle ne saurait donc rien de la prévenue.
« Je ne me suis pas convertie à l’Islam, je n’ai jamais porté de voile ni mis les pieds dans une mosquée. »
Est-elle raciste ? « Absolument pas. » D’ailleurs, argumente-t-elle, elle a un fils métis.
Est-elle antisémite ? Non plus, à la croire. Sur Facebook, elle a « des amis de toutes les religions ». Et « j’ai eu un petit ami juif », ajoutera-t-elle.
Pourquoi, alors, de tels propos ? Les mots auraient « dépassé sa pensée ».
« Je suis désolée, c’était pas contre les Juifs mais contre la politique » d’Israël, plaide-t-elle. « Elle a juste voulu s’insurger. Elle n’a pas utilisé les bons mots », dit son avocate. Pour le moins…
« Si ça peut vous faire réfléchir… »
Est-ce l’effet d’un sentiment d’impunité derrière son écran, de la banalisation des propos haineux sur les réseaux sociaux ? Toujours est-il que cette maman de deux enfants y est très active alors que dans la vie, elle est plus ou moins « recluse » pour cause de problèmes de santé.
La juge prononce à son encontre une peine de deux mois avec sursis, « si ça peut vous faire réfléchir avant d’écrire »…
Source actu.fr