Ce qu’il y a de bien avec le ministre de la Défense, Avigdor Liebermann, c’est sa capacité d’analyse et de critique. Juif d’origine russe, il sait décortiquer une situation et lui donner la juste perspective. Par exemple, quand il se tourne vers les accords signés entre les Etats Unis et l’Iran, il sait les comparer à ceux de Munich, qui ont précédé, voire précipité la Deuxième Guerre mondiale. Là aussi, la permission qu’ont accordée les Etats Unis à l’Iran d’arriver à la fabrication d’une bombe atomique, pas tout de suite, soit, mais plus tard, sans oublier la surveillance plus que fantôme de ce que fait ce pays extrémiste dans ses laboratoires et ses sites de préparation nucléaire (« il faut nous prévenir deux semaines à l’avance d’une inspection »), tout cela ressemble à une démission la plus totale.
Sans parler d’une rançon de quelques 400 millions de dollars (en euros et en francs suisses) que le président Obama avoue avoir payé à l’Iran, allez savoir pourquoi.
De là, donc, la conclusion de M. Liebermann. Mais elle tombait mal : justement, Israël vient d’accepter l’aide américaine prévue, après de longues hésitations, car il se peut qu’un président à venir offre une enveloppe plus intéressante, dans des conditions meilleures. Finalement, Israël a décidé de se plier aux conditions américaines, prenant ce qu’il y a, et cessant d’investir sur un avenir plus qu’incertain.
Or les commentaires de M. Liebermann n’ont, pour une raison ou pour une autre, pas plu au pouvoir en Amérique, et l’on y fait savoir que ces paroles déplacées pourraient provoquer l’annulation des accords…
Pourtant, ces temps-ci, Liebermann avait fait usage du droit au silence. Là, il a parlé, et c’était sans doute superflu.
Comme le disent nos Sages, sachez garder le silence.
Et, quelques jours plus tard, effectivement, le ministre de la Défense a été amené à corriger ses paroles : non, la comparaison avec Munich n’est pas bonne. Pourquoi ? Quelle importance ? L’essentiel n’est-il pas de sauvegarder la qualité des relations avec les Etats Unis ? Comme nous le disions, faut savoir réfléchir avant de parler quand on occupe un tel poste…
