Introduction et commentaire – Freddy Eytan
Lors des affrontements le long de la frontière de la bande de Gaza nous avons aperçu des enfants et des bébés palestiniens en première ligne. Ces images horribles et scandaleuses sur un champ de bataille ne sont pas nouvelles et pourtant elles sont diffusées sur toutes les chaînes de télévision et sur les réseaux sociaux sans aucune critique ou condamnation de la part des gouvernements ou ONG ni non plus des organisations onusiennes telle que l’UNICEF.
Les mères palestiniennes risquant intentionnellement la vie de leurs êtres chers est devenu un phénomène acceptable dans le conflit israélo-palestinien, et pourtant il s’agit bien d’un péché, d’un véritable crime.
Désormais, les boucliers humains font partie du décor de la bataille des dirigeants du Hamas contre l’Etat juif. Ils prouvent que ni eux ni les parents ne sont préoccupés par l’avenir des enfants palestiniens. Le culte de la mort et la haine du juif prévalent toujours sur l’éducation, l’amour du prochain et la coexistence. Qui oserait envoyer un bébé ou un gamin se faire tuer sur le front ? Quelle maman juive ou chrétienne osera sacrifier avec fierté son enfant ? Puis le glorifier en Shahid (victime) pour avoir tué un Juif ?
C’est bien l’endoctrinement du sacrifice, de la haine et de l’antisémitisme classique qui est véhiculé par les mères palestiniennes, et qui marque toute la différence avec la civilisation occidentale qui prône le culte de la vie.
C’est bien l’endoctrinement extrême qui demeure omniprésent au sein de toutes les strates de la société palestinienne, c’est bien ce lavage de cerveau qui a inévitablement conduit à la violence et à la terreur. Cette incitation est instruite par les imams dans les mosquées, par les instituteurs dans les maternelles, les écoles et collèges.
Une propagande ignoble dans tous les médias, les ouvrages et sur les sites internet. Elle est devenue l’une des principales armes tactiques dans l’arsenal des sociétés arabes et au sein de la direction palestinienne. Quand un chef palestinien écrase et piétine un drapeau israélien, lorsqu’il remet en question, à plusieurs reprises et publiquement la légitimité même de l’existence d’Israël et de son héritage juif dans la région, quand des enfants palestiniens, de la maternelle au baccalauréat, sont incités à la haine du Juif par le système d’éducation officielle, quand le Juif est toujours considéré comme l’ennemi numéro 1, quand les autorités palestiniennes glorifient publiquement tous ceux qui tuent des Juifs.
La glorification des kamikazes, l’usage de fausses accusations, y compris le « nettoyage ethnique » et « l’apartheid », qui sont sans tout rapport avec la réalité, sont destinés à créer la peur et à fomenter l’objection, l’hostilité et la violence. Elles sont destinées à inciter à la violence des populations civiles arabes de Cisjordanie, de Jérusalem-Est et aussi de la ville israélienne d’Oum el Fahem.
La propagande mensongère et haineuse se poursuit ces jours-ci, notamment au Canada.
Le 8 août 2018, le journal Akhbar al-Arab de Torento a publié un article de Muhammad Sayf al Dawla intitulé « La mère de Naplouse qui a sacrifié ses enfants pour le Jihad ».
L’article était illustré par une caricature montrant une mère caressant son fils, « tué » par un drapeau frappé de l’étoile de David.
L’auteur est le fondateur du mouvement « Citoyens égyptiens contre le sionisme » et avait été l’un des conseiller du président Mohamed Morsi, chef du gouvernement dirigé par la confrérie des Frères musulmans.
Cet article exalte les mères palestiniennes qui ont envoyé mourir leurs fils dans le cadre du djihad contre Israël. Il appelle à rendre un « hommage sacré » à toutes ces femmes pour leur « grand sacrifice ».
Soulignons que le Canada a déclaré certaines organisations palestiniennes dont le Hamas comme des organisations terroristes. Des mamans palestiniennes ont soutenu la lutte armée contre Israël, et se sont également portées volontaires pour commettre des attentats suicide.
Pour argumenter la cause palestinienne, l’auteur de l’article fait référence au célèbre film de Steven Spielberg Il faut sauver le soldat Ryan. La scène se déroule durant la Seconde Guerre mondiale. Alors que les forces alliées débarquent à Omaha Beach, une escouade se trouve derrière les lignes ennemies pour une mission particulièrement dangereuse : trouver et ramener sain et sauf le simple soldat James Ryan, dont les trois frères sont morts au combat. Pendant que l’escouade progresse en territoire ennemi, une question fondamentale est posée : « Faut-il risquer la vie de huit hommes pour en sauver un seul ? »
La mère dévouée à la haine d’Israël, Fatima abu Leil (Arab Press)
Extraits de l’article
Une mère américaine a perdu trois de ses fils pendant la guerre. L’état-major américain a décidé d’envoyer un groupe de soldats pour sauver le [quatrième] fils, Ryan, et le ramener au milieu des combats et en toute sécurité à sa mère.
Ce film a remporté cinq Oscars, des centaines de millions de téléspectateurs l’ont regardé, et tous ont versé des larmes, pourtant cette histoire touchante se déroule chaque jour. Elle concerne les véritables batailles héroïques qui dépassent l’imagination et se déroulent sur le sol de la bien-aimée Palestine. Pourtant personne n’en parle, pour perpétuer la mémoire des héros et expliquer leur cause à l’opinion publique mondiale.
L’une de ces histoires merveilleuses se déroule dans la ville de Naplouse. L’honorable femme est Fatima Abu Leil, ou Umm Mahyoub, décédée il y a quelques jours dans le camp de réfugiés de Balata, à l’est de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée.
On l’appelle “al-Khansaa”, du nom de la poétesse comptée parmi les amis du prophète [Muhammad], Tamadar bint Amro al-Silmia (تماضر بنت عمرو السلمية), elle a perdu quatre de ses fils lors de la bataille Kadisia en l’an 16 de la Hijrah, 638 de l’ère chrétienne.
Mme Umm Mahyoub est la mère de cinq martyrs: Mahyoub, Khaled, Muhammad, Hosni et Samir. En outre, son fils Hussein est détenu dans les prisons de l’occupation et purge une peine de cinq ans. Ses quatre autres fils ont été libérés. Son mari, Mustafa Abu Leil, était le premier détenu du camp de réfugiés de Balata en 1967.
Elle [Umm Mahyoub] n’est pas la seule mère qui sacrifie ses fils au djihad pour la Palestine. Il y en a beaucoup comme elle, comme Mme Fatima al-Cheikh Khalil Umm Radwan, qui a également sacrifié cinq martyrs – Sharaf, Ashraf, Mahmoud, Muhammad et Ahmed Khalil al-Sheikh Khalil.
Et Mme Maryam Muhammad Yusuf Muhaysan (مريم محمد يوسف محيسن) ou Umm Nidal Farhat(ام نضال فرحات) , (1949-2013), qui s’appelle Khansaa Falestin [Khansaa de Palestine]. Elle était députée au Conseil législatif et a sacrifié trois de ses fils en tant que martyrs, Muhammad, Nidal et Rawad, tandis que son quatrième fils purgeait une peine de 11 ans dans les prisons de l’occupation. Dans sa maison, elle a caché plusieurs combattants recherchés. Sa maison a été bombardée à quatre reprises par les forces sionistes en tuant le commandant du Hamas, Imad Akel.
Les histoires d’Umm Mahyoub, d’Umm Radwan et d’Umm Nidal suscitent l’incrédulité et l’étonnement. En effet, nous voyons presque chaque jour des photos de parents des martyrs en Palestine. Pourtant, des phénomènes tels que les mères de martyrs en grand nombre sont des phénomènes humains étonnants que nos esprits ne peuvent pas saisir. Sont-elles une force de la nature ? Ont-ils reçu une foi, forte comme l’acier, pour pouvoir se sacrifier et de supporter et endurer la douleur et la séparation, sans demander plus à Allah ?
Ce sont des femmes phénoménales qu’il ne faut pas laisser passer inaperçues. Nous devons en faire des symboles sacrés de nos préoccupations, de notre lutte et de nos souffrances aux yeux du monde entier. »
Le lavage de cerveau que ces femmes ont subi par leurs imams, instituteurs et leaders, les oblige à haïr toujours Israël et les Juifs, et à percevoir les terroristes comme des modèles à suivre et des héros à glorifier.
Non seulement il est légitime de lancer une propagande mensongère, écrire des articles et des poèmes haineux, et même mener des négociations avec les Juifs pour justement affaiblir le sionisme, les actes terroristes font partie de l’ensemble du combat des Palestiniens et donc ils sont également légitimes. Cela explique pourquoi ils paient des salaires aux terroristes et à leurs familles.
Ce phénomène insensé et scandaleux démontre clairement que les dirigeants palestiniens de tous bords financent, sponsorisent, encouragent, et approuvent les actes terroristes perpétrés contre les Israéliens.
L’Autorité palestinienne et toutes ses institutions ont pour objectif d’établir un Etat sur l’ensemble de la Palestine. Pour atteindre ce but, il est donc légitime, selon elles, de perpétrer des actes terroristes. Ainsi, les auteurs des attentats sont désormais considérés comme des héros qu’il faut glorifier et récompenser car ils se battent pour la cause nationale et religieuse du peuple palestinien.
Les paiements de salaires aux terroristes versés par toutes les organisations terroristes palestiniennes, dont le Hamas, sont entrés en vigueur après les Accords d’Oslo et sont conformes à la législation de l’Autorité palestinienne qui se réfère aux terroristes en termes de « combattants ».
Cependant, les Occidentaux et notamment le Canada n’agissent pas énergiquement contre l’endoctrinement, qui est la base de l’incitation aux actes terroristes.
Ils n’exigent pas des Palestiniens de changer leur narratif mensonger. Il est donc impératif d’appliquer des mesures concrètes et d’arrêter le transfert des fonds aux Palestiniens.
La question du financement du terrorisme a toujours été centrale, dès le début des efforts internationaux pour lutter contre le terrorisme, dans toutes les obligations découlant des traités internationaux et régionaux ainsi que dans les résolutions des Nations Unies pour prévenir le financement du terrorisme, notamment dans la mesure où il constitue une forme d’encouragement et de soutien, à la fois moral et pratique.
Annexes
Les fils de Fatima Abu Leil (Umm Mahyoub)
- Samir, Hussein, Omar et Talal , quatre des fils d’Umm Mahyoub, ont purgé des peines dans les prisons israéliennes. Hussein Abu Leil a été condamné à cinq peines de prison à vie. Samer Abu Leil – un membre du Jihad islamique – a été arrêté le 18 avril 2008.
Les fils de Fatima al-Cheikh Khalil (Umm Radwan)
- Sharif al-Cheikh Khalil – membre du Jihad Islamique. Tué le 4 mars 1996 lors d’échange de tirs avec navire israélien.
- Ashraf al-Sheikh Khalil – membre du Jihad Islamique. Tué le 1erjuillet 1991 lors d’un accrochage avec une force de Tsahal au Liban.
- Mahmoud al-Cheikh Khalil – membre du Jihad islamique. Responsable de l’unité d’ingénierie et de production d’armes et d’explosifs. Il a supervisé un certain nombre d’attentats-suicides contre Israël et a pris part à des attaques terroristes. Il a été tué le 17 octobre 2004 lors d’un raid de l’aviation israélienne.
- Muhammad al-Sheikh Khalil – haut fonctionnaire du Jihad islamique. Responsable de dizaines d’attaques terroristes et notamment des attentats-suicides. Il a été tué le 25 septembre 2005 lors d’une frappe de l’armée de l’air israélienne.
- Ahmed al-Sheikh Khalil – membre du Jihad Islamique. Il a produit des bombes, des engins explosifs et des roquettes. Il était responsable de la préparation des engins explosifs destinés aux kamikazes et a également participé à des attaques terroristes.
Les fils de Maryam Muhaysan (مريم محمد يوسف محيسن) (Umm Nidal Farhat)
En 2009, Maryam Muhaysan a pris part à des tirs de roquettes contre le village Kfar Aza et s’est portée volontaire pour mener un attentat suicide.
Muhammad Fathi Farkhat, membre du Hamas a été tué le 7 mars 2002 lors d’un attentat contre l’école talmudique d’Atzmona. Cinq étudiants ont été tués dont Asher Marcus, citoyen canadien. La mère de Mohammad a été photographiée avec lui juste avant l’attentat suicide et l’a béni pour sa mission sacrée.
- Nidal Fathi Farhat – des brigades al-Qassam du Hamas. Responsable de la mise au point de roquettes et d’engins explosifs. Il s’est également engagé dans le développement d’un avion sans pilote capable de transporter 20 kilos d’explosifs pour mener des attaques contre Israël. Il a été tué le 16 février 2003 lors d’une explosion au moment où il assemblait toutes les pièces du drone.
- Rawad Fathi Farhat – membre d’al-Qassam. Actif dans l’unité de développement militaire du Hamas. Il produisait des roquettes, des explosifs pour engins explosifs et des grenades. Il a été tué le 24 septembre 2005 lors d’un raid de l’aviation israélienne.
- Wisam Fathi Farhat – condamné en 1994 à 11 ans dans une prison israélienne pour tentative d’attentat-suicide. La ceinture explosive qu’il portait n’a pas explosé à cause d’un dysfonctionnement technique.
- Mu’mim Fathi Farhat et Husam Fathi Farhat- membres du Hamas et commandants au sein des brigades al-Qassam.
Jonathan D. Halevi
Pour citer cet article :
Jonathan D. Halevi, « Le “sacrifice” des mères palestiniennes », Le CAPE de Jérusalem, publié le 22 août 2018 : http://jcpa-lecape.org/le-sacrifice-des-meres-palestiniennes/
Illustration : Caricature de Latuff, publiée dans le journal al Araby.