Sabotage des gazoducs Nordstream I et II

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Sur la question du responsable du sabotage des gazoducs Nordstream I et II, «Le Monde» coutumier du double standard, a jugé bon de n’examiner qu’une seule conjecture, à savoir la responsabilité russe. Marianne, quant à elle, examine les 2 grilles d’analyse proposées par Olivier Schmitt, professeur de science politique. A titre préliminaire, il est relevé que ce présumé sabotage est l’œuvre d’une «Puissance militaire majeure, en raison du degré de sophistication d’une telle opération.»

👉 1ère grille d’analyse : « Les U.S. ont décidé de ce sabotage pour s’assurer du découplage de la Russie et de l’Europe. Ce serait un moyen de faire en sorte que la Russie n’ait définitivement plus de lien économico-énergétique avec l’UE »

« Les liens énergétiques entre la Russie et l’Europe seraient ainsi rompus pour longtemps, renforçant une séparation en deux camps. » Un tel acte priverait la Russie « de faire une nouvelle fois pression sur les Européens par le biais de l’énergie». On pourrait rappeler pour soutenir cette hypothèse que « les US se sont largement élevés contre le lancement de NS2, décidé par l’Allemagne pour doubler les importations de gaz en provenance de Russie. J. Biden ayant affirmé début février : « Si la Russie envahit (l’Ukraine), alors il n’y aura plus de NS 2 ».

Enfin, cette hypothèse est rendu possible par la présence récente du navire USS Kearsarge (LHD-3) en mer Baltique.

👉 2ème grille d’analyse : Moscou est responsable de ce sabotage :

Selon O. Schmitt, Moscou aurait ainsi identifié l’UE comme le maillon faible du soutien occidental à l’Ukraine. « Avec ce probable sabotage, la Russie enverrait un message aux Européens en disant « vos pipelines sont vulnérables, nous pouvons les détruire et gêner considérablement votre approvisionnement en énergie ». Donc vous devez cesser de soutenir Kiev ». Cette hypothèse semble assez faible car en se livrant à ce sabotage, la Russie se prive justement d’un levier important.

O. Schmitt poursuit précisant que cette hypothèse implique que « que Moscou soit prêt à saborder des gazoducs dans lesquels il a investi beaucoup d’argent et qui lui apportaient, autrefois, des ressources financières. Selon O. Schmitt, la manœuvre aurait un autre intérêt pour la Russie : forcer les forces armées de l’OTAN à se mobiliser massivement en mer Baltique et en mer du Nord, pour surveiller les sources d’approvisionnement énergétiques vers l’Europe continentale. Ce qui les détournerait d’autres terrains d’opération. »

En résumé, désigner comme « coupable » la Russie comme le fait le journal « Le Monde » revient à faire de la désinformation au moyen de l’usage de la technique du « deux poids deux mesures ».

En conclusion, il serait bon que chaque citoyen s’inspire de la doctrine du renseignement israélien que l’on peut simplifier ainsi :

1°) Former sa propre hypothèse et exposer ses falsificateurs potentiels.

2°) Chercher à falsifier son hypothèse.

 

Source : linkedin.com/posts/jean-francois-le-drian

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