La Russie rejette les principes de Kerry sur le conflit israélo-palestinien

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Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a rejeté la proposition du secrétaire d’Etat américain John Kerry consistant à ce que le Quartett (Etats-Unis, Russie, ONU et Union européenne) adopte les principes énoncés par le chef de la diplomatie américaine sur le conflit israélo-palestinien mercredi après-midi à Washington, rapporte Haaretz.

Après un entretien téléphonique entre les deux hommes mardi soir, Lavrov a publié un communiqué dans lequel il a rappelé qu’Israéliens et Palestiniens devaient mener des négociations directes pour résoudre le conflit, et que les affaires politiques internes américaines ne devaient pas dicter les moyens pour y parvenir.

Lavrov « met en garde contre l’impact de l’agenda des Etats-Unis sur le Quartett pour le Moyen-Orient et le Conseil de sécurité de l’ONU », pointant les risques « des tentatives préjudiciables d’utiliser ces plateformes au sein des querelles entres Démocrates et des Républicains ».

La déclaration de Lavrov fait écho aux craintes exprimées ces derniers jours par le bureau du Premier ministre à Jérusalem selon lesquelles l’administration Obama pourrait tenter de faire adopter des mesures internationales supplémentaires sur la question palestinienne avant que Donald Trump ne devienne officiellement président le 20 janvier.

Six grands principes

John Kerry a énoncé mercredi six grands principes faisant consensus selon lui au sujet de la paix au Proche-Orient, qui « pourraient servir de base à des négociations sérieuses lorsque les parties seront prêtes ».

« Sans préjuger ni imposer d’issue », M. Kerry a estimé lors d’une conférence de presse qu’il y avait « un large consensus sur le fait qu’un accord final sur le statut (d’Israël et de la Cisjordanie, NDLR) répondant aux besoins des deux camps » comprendrait ces six points.

1 – « Etablir des frontières sûres et reconnues par la communauté internationale entre Israël et une Palestine viable et d’un seul tenant, en négociant à partir du tracé de 1967 avec des échanges de territoires équivalents acceptés par chacun. »

Ce principe, contenu dans la résolution onusienne 242 votée en 1967, « est accepté depuis longtemps par les deux côtés et reste la base d’un accord aujourd’hui ». « Aucun changement ne sera reconnu par la communauté internationale à moins qu’il ne soit accepté par les deux côtés ».

2- « Accomplir la vision de la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies (datant de 1947, ndlr) de deux Etats, avec deux peuples, l’un juif l’autre arabe, avec une reconnaissance mutuelle et une équité des droits pour la totalité de leurs ressortissants respectifs. »

« Cela a été un principe fondamental de la solution à deux Etats depuis le début: créer un Etat pour le peuple juif et un Etat pour le peuple palestinien, dans lequel chacun peut accomplir ses aspirations nationales ».

3 – « Trouver une solution juste, approuvée, équitable et réaliste au problème des réfugiés palestiniens, avec une assistance internationale, et qui comprenne une compensation, des options et une aide pour trouver des logements permanents, une reconnaissance de la souffrance ainsi que d’autres mesures nécessaires pour une résolution totale qui soit cohérente avec deux Etats pour deux peuples. »

« La communauté internationale peut fournir un soutien et une assistance importants, y compris récolter des fonds pour contribuer à la compensation et à d’autres besoins des réfugiés », mais ceci « sans affecter l’essence d’Israël ».

4 – « Trouver une solution acceptée mutuellement pour Jérusalem comme capitale internationalement reconnue de deux Etats, et protéger et assurer la liberté d’accès aux sites religieux en concordance avec le statu quo établi. »

« Jérusalem est la question la plus sensible pour les deux côtés, et une solution doit satisfaire non seulement les besoins des parties mais aussi les trois religions monothéistes ».

5 – « Répondre de manière satisfaisante aux besoins d’Israël en matière de sécurité et mettre un terme complet à toute occupation, tout en faisant en sorte qu’Israël puisse se défendre efficacement et que la Palestine puisse assurer la sécurité de sa population dans un Etat souverain et non militarisé. »

« Trouver le juste équilibre entre ces exigences est l’un des défis les plus importants auxquels nous ayons fait face pendant les négociations ».

6 – « Mettre fin au conflit et à toutes les requêtes en suspens, permettant des relations normalisées et renforçant la sécurité régionale pour tous, comme envisagé par l’initiative de paix des pays arabes. »

« Il est essentiel pour les deux côtés que l’accord final sur le statut résolve tous les questions en latence et apporte un règlement final au conflit, afin qu’ils puissent entrer dans une nouvelle ère de co-existence pacifique et de coopération ».

I24 NEWS

 

1 Commentaire

  1. C’est tout de même un comble. La résolution 181 a été refusée par les arabes. A ce moment-là il n’existait pas de palestiniens tels que nous connaissons le groupe de personnes qui s’y rattachent, laissant à penser qu’il n’y avait que des arabes dans cette région maintenant connue sous Israël.
    Le roi de Jordanie disait dans les années 80, une phrase oh combien vraie : « En vérité la Palestine est la Jordanie, la Jordanie est la Palestine ». En voyant le nombre d’habitants palestiniens en Jordanie (qui suivant les calculs se montent à 70%), cela parait plus qu’exact.
    D’ailleurs, l’actuelle princesse Rania n’est-elle pas une palestinienne d’origine irakienne ?
    Un cordial Chalom de Suisse !

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