Moscou a contribué à la création de l’État d’Israël, puis les relations entre l’URSS et Israël ont traversé de sérieuses péripéties – jusqu’à la rupture des liens diplomatiques qui n’ont été rétablis qu’à la fin de l’URSS.
Aujourd’hui, les relations entre les deux pays peuvent être qualifiées d’amicales mais une nouvelle crise pourrait les attendre au vu de la situation autour de l’Iran.
L’inauguration solennelle de l’ambassade américaine à Jérusalem a eu lieu. Selon les plans du président américain Donald Trump, le déménagement de la mission diplomatique américaine dans cette ville signifie sa reconnaissance en tant que capitale de l’État hébreu, écrit Gazeta.ru.
Cet événement coïncide avec une date importante: le 70e anniversaire de la création de l’État d’Israël qui a été proclamé par l’Onu le 14 mai 1948.
La création de l’État hébreu est devenue possible grâce à la position convenue entre les USA et l’URSS. Bien que la position bienveillante de l’URSS ait été inattendue aussi bien pour les Arabes que pour les Juifs, l’Union soviétique a entièrement soutenu la création d’Israël.
L’URSS a été le premier pays à reconnaître Israël à part entière. Le premier ministre des Affaires étrangères du nouvel État, Moshé Sharett, a exprimé dans un télégramme adressé au Kremlin la «profonde reconnaissance et le respect du peuple d’Israël pour la position ferme adoptée par la délégation soviétique à l’Onu en soutien à la formation de l’État hébreu indépendant et souverain».
La première crise dans les relations israélo-soviétiques surviendra cinq ans plus tard et provoquera la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, suite à l’attentat commis sur le territoire de la mission soviétique à Tel-Aviv en février 1953. Le gouvernement israélien a condamné ces actions, une enquête a été ouverte, mais Moscou a jugé ces mesures insuffisantes et les avait qualifiées de «faux jeu». La note envoyée à Tel-Aviv stipulait que l’URSS suspendait ses relations avec Israël. La police avait arrêté 20 membres de la «Ligue anticommuniste» radicale, dont les actes auraient pu être une sorte de réaction à la campagne antisémite lancée en URSS dans le cadre de l’«affaire des médecins» — l’arrestation de médecins de nationalité juive en URSS, accusés de tenter d’organiser un complot antisoviétique.
Mais après la mort de Staline en mars 1953, la campagne antisémite s’est arrêtée et l’été de la même année les relations diplomatiques ont été rétablies entre les deux pays.
La deuxième rupture a eu lieu en été 1967 après la guerre des Six jours des pays arabes contre Israël. Formellement c’est Israël qui a lancé les hostilités contre les pays arabes, dont la Syrie. L’URSS, qui soutenait activement à l’époque les pays du monde arabe «socialiste», s’est rangée de leur côté. La rupture des relations diplomatiques ne signifiait pas la rupture définitive des relations. Dans les années 1970, les deux États entretenaient des canaux secrets et entreprenaient même des tentatives de rétablir les liens.
Suite aux négociations secrètes, les relations diplomatiques entre Israël et l’URSS ont finalement été rétablies juste avant l’effondrement de cette dernière — en octobre 1991.
Les relations entre la Russie et Israël ont atteint leur apogée sous la présidence de Vladimir Poutine. Mais les experts observent attentivement la situation autour de l’Iran, partenaire de la Russie au Proche-Orient et adversaire régional d’Israël. Selon certains analystes, le retrait des USA de l’accord sur le nucléaire iranien pourrait provoquer un conflit entre Israël et l’Iran. La Russie aura donc à déployer beaucoup d’efforts diplomatiques pour l’éviter.