« Un siècle après la déclaration Balfour, le Royaume-Uni doit reconnaître unilatéralement la Palestine en tant qu’État », a déclaré Chabbath le leader du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, lors d’un rassemblement de plusieurs milliers de manifestants à Londres samedi après-midi.
« Célébrons l’anniversaire de Balfour en reconnaissant la Palestine comme un pas vers une véritable solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien », a-t-il lancé devant la foule.
« Nous devons accroître la pression internationale pour mettre fin à l’occupation de 50 ans des territoires palestiniens, à l’expansion illégale des colonies et, bien sûr, au blocus de Gaza », a-t-il ajouté.
« Comme beaucoup d’Israéliens et de Palestiniens le croient, il ne peut y avoir de paix durable au Moyen-Orient que sur la base d’un règlement négocié qui assure la justice et la sécurité des peuples et des Etats », a martelé M. Corbyn.
« Nous avons une responsabilité particulière envers le peuple palestinien qui se voit toujours refuser ses droits fondamentaux », a-t-il poursuivi.
Le rassemblement, qui s’est tenu dans un parc près de l’abbaye de Westminster, marquait la fin d’une marche dans les rues de Londres organisée par la Palestine Solidarity Campaign.
De nombreux participants ont brandi des pancartes sur lesquelles étaient inscrit : « Palestine libre », ou encore « Arrêtez d’armer Israël ». Les manifestaient ont scandé des slogans tels que : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre » ou « L’occupation illégale doit se terminer maintenant ».
Une petite contre-manifestation de plusieurs dizaines de manifestants pro-israéliens a eu lieu en marge de la grande manifestation, séparée de celle-ci par la police, qui les a fait quitter les lieux avant le début des discours.
L’un des manifestants pro-palestiniens a crié après eux: « Ordures racistes ».
« Fiers d’avoir joué un rôle dans la création de l’Etat d’Israël »
La manifestation était organisée alors que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou était à Londres pour célébrer le centenaire de la déclaration Balfour, à l’invitation de son homologue britannique Theresa May.
Lors d’un dîner donné en hommage au document, par lequel Londres apportait son soutien à « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif », Mme May a dit être attachée à une solution à deux Etats.
La Première ministre britannique a affirmé qu’elle ne s’excuserait « certainement pas ». « Nous sommes fiers d’avoir joué un rôle pionnier dans la création de l’Etat d’Israël », a-t-elle ajouté.
« Il faudra que chaque partie fasse des compromis pour qu’existe une chance réaliste d’atteindre ce but, et cela comprend la fin de la construction de nouvelles colonies et la fin des bravades palestiniennes », a-t-elle toutefois déclaré.
M. Netanyahou a, lui aussi, souligné son attachement au processus de paix. « Israël est engagé pour la paix, je suis engagé pour la paix », a-t-il déclaré. Mais il a appelé les Palestiniens à « accepter, cent ans après la déclaration Balfour, l’État juif ».
« Quand ils le feront, la route vers la paix sera infiniment plus courte », a-t-il estimé. « La paix deviendra alors possible ».
Publiée le 2 novembre 1917, la déclaration Balfour est un texte signé par le ministre britannique des Affaires étrangères de l’époque, Arthur Balfour, dans lequel il affirme que « le gouvernement britannique considère favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ».
Le dîner a eu lieu sans Jeremy Corbyn, qui a décliné l’invitation pour cause « d’autres engagements », a indiqué son parti.
Son absence n’est pas passée inaperçue alors que le parti d’opposition a dû gérer ces dernières années des accusations d’antisémitisme et que M. Corbyn lui-même a été critiqué pour avoir rencontré des membres du Hezbollah et du Hamas.
Source www.i24news.tv