Roch ‘Hodech Iyiar – hilloula de rav Mena’hem Mendel de Vitebsk

Dans une période où les tensions entre israéliens religieux et laïques sont à nouveau en hausse, quelques leçons à retenir d’un géant du mouvement ‘hassidique , rabbi Menachem Mendel de Vitebsk.

0
1655
Jews_in_Jerusalem_1895

Roch ‘hodech Iyar est le jour de la hilloula de l’un des promoteurs méconnus du retour du peuple juif en Erets Israël à l’ère moderne.

Plus d’un siècle avant ce que l’on appelle communément la première Aliya en 1882, qui a entraîné un afflux de pionniers sionistes largement laïques de Russie et d’ailleurs, le maître ‘hassidique rabbi Mena’hem Mendel de Vitebsk a dirigé l’un des premiers groupes organisés d’immigrants juifs en Erets Israël – ce que l’on appelle la Alia des Talmidim du Ba’al Chem tov.

En 1777, rabbi Mena’hem Mendel faisait partie des leaders du mouvement ‘hassidique en plein essor qui emportait de vastes segments du judaïsme d’Europe de l’Est. Disciple du Maguid de Mezritch, il était largement considéré comme l’héritier du leadership du mouvement ‘hassidique, qui était entré dans sa troisième génération et gagnait un nombre croissant d’adhérents. Néanmoins, rabbi Mena’hem Mendel préferera abandonner la vie relativement confortable de l’exil et une « carrière » prestigieuse pour prendre le chemin ardu et dangereux d’Erets Israël. Cependant, même après son arrivée en Terre sainte, il était encore considéré comme le leader du mouvement, et dans une large mesure rabbi Schneur Zalman de Liadi et rabbi Aharon de Karlin agissaient comme ses agents dans la direction de la communauté ‘hassidique. Tous deux étaient notamment responsables de la collecte et du transfert de fonds pour l’établissement et l’entretien du centre ‘hassidique d’Erets Israël. Et il est remarquable qu’aussi bien le Tzéma’h Tzédek, troisième rabbi de Loubavitch, que Mena’hem Mendel Schneerson, septième rabbi de Loubavitch, ont été nommés d’après lui.

A l’époque, il n’y avait ni El Al, ni les émissaires de l’Agence juive, ni les responsables du Ministère de l’Absorption. Entreprendre un tel périple impliquait des risques innombrables et exigeait une foi inébranlable.

Avec rav Avraham de Kalisk et rav Yisrael de Polotsk, deux autres dirigeants du mouvement ‘hassidique, rabbi Mena’hem Mendel entreprit néanmoins le voyage depuis la Biélorussie avec 300 disciples.

Il nous est impossible de concevoir les épreuves auxquelles ils ont été confrontés ou les sacrifices qu’ils ont dû faire. Le voyage, qui a commencé au printemps et a pris cinq mois, les obligea à emprunter des routes périlleuses et à confronter à des étrangers hostiles. Trente des compagnons périrent en route lorsque le navire qui les portait sombra en mer.

Les immigrants arrivèrent sur les rivages du pays à l’automne 1777, et abordèrent au port d’Acre. Ils s’installèrent d’abord à Safed, centre de mystique et de spiritualité juive, mais après trois années de persécution par les Arabes et les Turcs locaux, le groupe s’installa à Tibériade.

Ces nouveaux immigrants, qui parlaient yiddish, furent chaleureusement accueillis par la communauté sefarade de la ville, à tel point que rabbi Mena’hem Mendel maria son fils, lui-même Talmid ‘Hakham, à la fille d’une famille sefarade, ce qui était pratiquement inconnu à l’époque.

Il voulait à unifier la nation d’Israël sur sa Terre, et dans son testament, il mis en garde contre toute querelle avec les Juifs sefarades, que ce soit sur des questions de pratique religieuse ou autres.

Malgré les immenses défis économiques, politiques et autres, les disciples de rabbi Mena’hem Mendel menèrent une lutte formidable pour rendre possible une vie nouvelle en Erets Israël. Leur dévouement et leur sacrifice ont frayé la voie aux innombrables Juifs qui ont suivi leurs traces.

Rabbi Menachem Mendel est décédé en 1788 à l’âge de 57 ans, à peine une dizaine d’années après avoir lancé la première vague d’Aliya d’inspiration ‘hassidique. Il a laissé un héritage de refus de la haine fraternelle entre les Juifs, mettant en garde ses disciples contre le mépris pour leurs frères moins pieux.

C’est donc un rebbe ‘hassidique qui a été l’un des pionniers de la Aliya !

 

 

Aucun commentaire

Laisser un commentaire