Révélations : comment le Hamas s’empare de l’aide humanitaire à Gaza

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Par Israël Gradwohl | Kikar HaChabbath  

Ces derniers mois, Gaza a sombré dans le chaos. Des groupes armés, apparemment liés au Hamas, profitent du vide créé dans le sud de la bande de Gaza pour s’emparer de presque toute l’aide humanitaire qui y entre.

Le New York Times décrit ce que l’État d’Israël affirme depuis le début de la guerre : l’aide humanitaire est détournée par le Hamas et d’autres groupes. Cependant, le journal évite tout au long de l’article d’accuser explicitement le Hamas de ces actes de pillage.

Des membres du Hamas et d’autres groupes armés, qualifiés dans l’enquête de « milices », interceptent les convois humanitaires, volent des marchandises essentielles comme de la farine et du pétrole, et les revendent à des prix exorbitants sur le marché noir.

L’article relate l’histoire de Hazem Islam, un chauffeur de camion palestinien, qui a été confronté à ces hommes armés, un événement qui s’est terminé par son enlèvement. Il raconte que des miliciens ont arrêté son convoi, l’ont forcé à décharger des milliers de kilos de farine et l’ont retenu prisonnier pendant 13 heures. « C’était terrifiant, » a-t-il confié au Times.

Selon lui, « le pire, c’était de ne pas pouvoir livrer la nourriture aux gens. » Ces incidents sont devenus fréquents à Gaza, compliquant le travail des organisations humanitaires dans la région.

Le Times rapporte que lors d’un de ces incidents, les miliciens ont vidé presque entièrement un convoi de 100 camions d’aide humanitaire de l’ONU, contenant suffisamment de nourriture pour des dizaines de milliers de personnes. L’ONU a confirmé cet événement.

Les auteurs de l’enquête expliquent que cette situation découle du vide laissé à Gaza après qu’Israël a évincé le Hamas du pouvoir sans établir d’alternative viable.

Au départ, les premiers rapports faisaient état de pillages par des Palestiniens affamés. Le Times décrit désormais une organisation bien établie, des gangs ayant consolidé leur contrôle à Gaza et volant l’aide humanitaire destinée aux Palestiniens.

Un responsable de l’ONU basé à Rafah affirme : « Ce qui a commencé comme de petits vols commis par des affamés est devenu un pillage systématique et organisé par des syndicats criminels. »

Les habitants de Gaza signalent une pénurie sévère de nourriture, avec des prix de la farine dans le sud atteignant 220 dollars par sac, contre 10 dollars dans le nord.

L’un des principaux facteurs aggravant la crise est le refus des organisations humanitaires internationales de livrer de l’aide via des itinéraires jugés dangereux. Récemment, l’ONU a annoncé qu’elle ne fournirait plus d’aide via le passage de Kerem Shalom en raison de la perte de contrôle et des risques élevés de pillage.

Le Times décrit des tonnes d’aide bloquées dans des points de passage, sans personne pour les récupérer par crainte de vols.

Cette situation a également provoqué des affrontements internes à Gaza. Le Hamas, tentant de reprendre le contrôle, a attaqué des groupes armés dans la région de Rafah. Selon des témoignages, une opération menée par ses forces a tué plus de 20 miliciens, dont le frère d’un chef de gang, Yasser Abu Shabab.

Israël soupçonne que le Hamas vole lui-même l’aide humanitaire, mais est contrarié de voir des gangs improvisés voler une partie de ces biens détournés.

Cependant, Israël a du mal à faire face à ces gangs. Des images de drones publiées montrent des frappes aériennes israéliennes contre des pillards dans le sud de Gaza, mais cela n’a pas mis fin au phénomène. Les chauffeurs de camions signalent que les groupes armés continuent d’intercepter les convois, malgré une certaine présence militaire israélienne.

Dans ce chaos, la situation humanitaire à Gaza s’est encore détériorée. Des boulangeries soutenues par l’ONU ont fermé en raison de la violence, et les habitants font la queue pendant des heures pour obtenir du pain à prix subventionné. Abed Al-Halim Awad, propriétaire d’une boulangerie à Deir al-Balah, témoigne : « Le rêve ici, c’est d’obtenir un morceau de pain. Rien n’est plus triste que ça. »

La grave pénurie alimentaire a également conduit à des drames. Dans un incident rapporté par le Times, une jeune femme a été écrasée à mort lors d’une bousculade devant une boulangerie.

Alors que le monde occidental et les États-Unis accusent Israël de ne pas laisser entrer suffisamment d’aide à Gaza, la réalité montre une tout autre vérité : le Hamas et ses gangs armés s’approprient l’aide humanitaire fournie généreusement par l’Occident.

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