Vous vous souvenez : le public tout entier a appris un mot de yiddisch voici quelques mois, quand la situation était confuse au possible et que l’on ne parvenait pas à trouver de formule qui permette que la vie politique locale revienne à sa normalité. C’était le mot « plonter », qui signifie à peu près le fait de plonger dans une situation délicate et de ne pas parvenir à s’en sortir. Peut-on rapprocher ce mot du mot français vulgaire « se planter » ? Tout est possible…
On l’avait oublié ! Avec une coalition si large que celle qui a été mise en place, qui a-t-il encore besoin de tels mots ? Eh bien non, nous sommes restés exactement au même point, et il s’avère à présent qu’avec des gens qui en sont encore au niveau « gan », jardin d’enfants, on ne peut rien construire ! Chacun a ses petits intérêts, et chacun ne pense qu’à lui-même. Mais même cela est faux : si chacun pensait à son propre avenir donc à celui du pays et du peuple, on n’en serait pas arrivé à une telle situation – qui va se terminer probablement par de nouvelles élections, car même de cela, de rester en place, ces hommes politiques ne sont pas capables. Gantz va sans doute tout perdre. Espérons que Netaniahou ne va pas plonger par trop et perdre suffisament de voix pour ne pas parvenir à composer un gouvernement, car nul doute qu’une nouvelle coalition, genre Lapid-Liberman-Parti arabe unifié, n’est pas la meilleure des options…
Quelques remarques de divers commentateurs :
• Le député Uriel Bosso dans une interview (‘Hadré ‘Haredim) : «Ce gouvernement est un défi. Les lois qui offensent la sainteté d’Israël ne doivent pas être acceptées. C’est une rupture des accords entre nous. Les ministres du Likoud à la Knesset ne se sont pas rendus aux urnes. Quand nous sommes dans les moments critiques, ils disparaissent. Nous sommes les moins enthousiasmés par les élections. Le Likud et Kakhol Lavan seront les plus aff&aiblis lors d’élection. »
HaArets : Netanyahu a décidé de ne pas tenter de faire passer le budget (NDLR : puisque Kakhol Lavan insiste pour qu’il y ait un budget sur deux ans, et que le Likoud refuse) et de se rendre aux urnes en novembre.
Le conseiller stratégique Lior Horev (Be’hadré ‘Harédim) : « Nous sommes sur la voie d’élections. La crise économique et sanitaire en Israël y mène. Netanyahu n’avait aucune intention d’honorer le mauvais accord de coalition pour lui. Kakhol Lavan a perdu la moitié de ses voix depuis que ce parti a rejoint la coalition. Pour ce groupe, c’est une bataille pour la survie. Gabi Ashkenazi est celui qui a pris la décision de casser les outils. »
Le président de la commission constitutionnelle, le député rav Yaakov Asher, sur la crise de la coalition: « Notre sentiment est que l’on prend des éléments du judaïsme et qu’on en fait des jeux politiques. Je n’entre pas dans le corps de la loi, personne dans Kakhol Lavan n’y croit en fait – nous sommes en pleine crise de leadership. »
Le commentateur Yitzhak Feldman : « Les lois parlées adoptées à la Knesset ne seront pas adoptées en fin de parcours. Il s’agit juste d’une revanche de Kakhol Lavan envers le Likoud. Gantz espère peut-être arrêter sa baisse dans les sondages grâce à ce vote. »
Le Likoud a l’intention de présenter la semaine prochaine une quantuité de lois sur les questions judiciaires, la clause de dépassement de la cour suprême et une variété de lois pour se venger de Kakhol Lavan. L’initiateur de ce mouvement: le président de la Knesset Yariv Levin, le Likud mettra à l’épreuve Yemina, Israel Beiteinu et le duo Hauser.
Quant aux incidences de la crise, selon un sondage Direct Falls : Likoud 35, Yech Atid-Télém 18, la liste commune 16, Kakhol Lavan 12, Yemina 11, Shas 9, Yisrael Beiteinu 8, Yahadouth haTorah 7, 4 Mérets. Si notre compte est bon, la droite arrive à 61 députés…