En Israël l’atmosphère a un air de fin de crise sanitaire. Aux Etats-Unis plus de deux millions de personnes sont vaccinées chaque jour. En Grande Bretagne près de la moitié de la population a reçu une injection. Et en Europe?… L’épidémie bat son plein. Or, précisément au moment où la troisième vague de l’épidémie atteint des sommets en Europe, le vaccin Astrazeneca est soumis à une enquête et a été remis en doute. Un an s’est écoulé depuis le début de la pandémie, et vue d’ici la situation en Europe donne l’impression d’avoir fait du surplace…
Il y a un an, l’expérience italienne en pleine crise sanitaire a semé la panique dans le monde entier. Des hôpitaux totalement dépassés, des cimetières de fortune, un virus impitoyable et tous les pays du monde l’observant avec frayeur et craignant le moment où il arrivera chez eux. L’Italie a appelé à l’aide mais le pays s’est senti abandonné par les Etats membres de l’UE qui ont fermé leurs portes faisant le choix de garder leur équipement médical pour eux.
L’Europe, se sentant vaciller et en danger, dans un élan de survie a alors fait son mea culpa et a décidé de revenir aux valeurs fondamentales de solidarité et de fraternité sous-jacentes à sa création.
L’UE a donc décidé que la campagne de vaccination serait menée au niveau européen de sorte qu’aucun pays ne soit laissé pour compte. Cette décision stratégique était juste tant d’un point de vue éthique que d’un point de vue économique, le « bloc » européen sensé pesé plus lourd face au laboratoire pharmaceutique que chaque pays séparément.
Mais les choses se sont compliquées, les livraisons de vaccins n’ont pas été respectées, ni les délais, ni les quantités et aujourd’hui le choix du vaccin pour lequel l’Europe a opté est en stand by par crainte de ses effets secondaires.
Avec une population de quatre cent millions de personnes dont une forte proportion est âgée et donc représente un risque sanitaire élevé face au Corona, le challenge est de taille pour l’Europe. Or dans ce contexte d’urgence où rapidité des circuits de décisions, flexibilité des structures sont les garants de succès,ce que l’on pressentait s’est confirmé. Au fil des années, l’Europe a mis en place une bureaucratie extrêmement lourde et handicapante.
Ainsi, trois mois après que la Grande Bretagne ait signé avec Astrazeneca, l’UE signe enfin un contrat de commande de vaccin, plutôt vague… En effet, dans ce contrat, aucune date de livraison n’est définie précisément, pas de quantité définie de vaccin non plus, pas de deadline. Le contrat mentionné que dans le premier tiers de l’année, la société pharmaceutique s’engage à livrer telle quantité de vaccins, donc pas d’engagement ferme de la société pharmaceutique sur des dates précises contrairement aux contrats, semble-t-il signé par les Etats-Unis, la Grande Bretagne ou Israël.
Finalement, certains pays de l’Union décident de jouer cavalier seul, et commandent par eux même des vaccins y compris en provenance de pays comme la Russie ou la Chine dont les vaccins n’ont pas reçu la validation européenne… Rien ne va plus…
Un an plus tard, un sentiment de retour à la case départ règne. La population semble exaspérée par le manque de perspective, d’agilité et d’efficacité. La pression de l’opinion publique ne cesse de croître et la notion d’Union est de nouveau mise à l’épreuve. La crise du vaccin contre le Corona serait-elle la crise de l’Europe?
Tel Avivre