Réflexions interdites sur la question migratoire

0
446

Connaissez-vous le Sarost 5 ? Non ? Le contraire serait étonnant puisque la presse convenue, conformément à sa pratique idéologique des territoires occultés de l’information, n’en a pas soufflé mot.

Il s’agit d’un navire transportant 40 migrants africains qui a dû patienter pendant deux semaines devant les côtes tunisiennes en attendant l’autorisation d’enfin pouvoir accoster. L’ancien président tunisien Moncef Marzouki avait tancé ainsi sur Facebook ses successeurs : « Que direz-vous lorsque la France, l’Espagne ou l’Italie laisseront se noyer des migrants tunisiens ? »

Mais peu de responsables politiques ou médiatiques sont aussi sévères envers la Tunisie que le sage Marzouki. C’est ainsi que mon confrère Souhail Ftouh, opposant notoire au régime islamiste de son pays, dans un article très courageux publié par le site Dreuz, a osé écrire ce que l’on ne lit jamais dans les journaux français :

Que son pays est très dur envers les hommes à la peau très sombre.

Que le site indépendant Afrobarometer le classe parmi les pays africains les plus intolérants.

Que le département d’État lui accordait en 2016 la note catastrophique 2 en matière de traite transnationale des êtres humains.

Mais dans le non-dit de la presse française il y aurait beaucoup à dire.

Qu’elle se moque comme d’une guigne du sort des hommes africains.

Que peut lui chaut de savoir comment les pays non occidentaux accueillent ou non les migrants.

Que la seule chose qui intéresse la presse occidentale, c’est de pouvoir reprocher à l’homme occidental ces manquements à la morale à l’égard de l’Autre oriental.

Que c’est la raison pour laquelle le navire Aquarius n’a pas songé une seconde, venant de Libye, à tenter d’accoster sur les côtes algériennes ou tunisiennes pourtant plus proches géographiquement et culturellement mais en revanche est venu présenter ses exigences à l’Italie lointaine mais européenne.

Il est vrai que le navire était affrété par SOS Méditerranée proche de l’Open Society du financier internationaliste George Soros, le seul spéculateur à pouvoir se vanter d’être adulé par le Monde, Libération et Mediapart réunis.

Sans grands excès d’indignation, ni abondance d’images, la presse aura traité avec distance ce qu’il faut bien appeler l’invasion par plus de 600 migrants africains du territoire espagnol de Ceuta.

Mon imagination est impuissante à décrire ce qu’aurait été la réaction médiatique et politique, si d’aventure un policier blanc avait brûlé à la chaux vive ou lancé des excréments sur un homme de couleur noire. C’est exactement ce qu’on fait les migrants déterminés à l’égard de la garde civile ibérique. Après quoi, ils ont pu tranquillement réclamer leur droit d’asile.

Il y a encore beaucoup à dire sur ce qui n’a pas été dit ni même murmuré.

Qu’un principe constant du droit : « Frau omnia corruptit » (la fraude corrompt tout) déchoit de tout droit celui qui emploie des moyens illégaux et davantage encore la violence. Il ne vient pas à l’esprit des occidentaux et encore moins à celui du gouvernement socialiste espagnol dont l’immigrationnisme a manifestement inspiré les migrants invasifs, d’invoquer ce principe juridique vieux comme l’antique. Mais il est vrai que les droits de l’homme moderne invoqués religieusement par l’Europe de Schengen ne s’appliquent pas pieusement à ses vieux habitants.

Autre non-dit ou un impensé : il va être difficile pour l’antifascisme médiatique ou politique devenu fou de pouvoir expliquer les images gênantes pour lui venues de Ceuta à travers le prisme de ses vieux fantasmes. En revanche, brûler ou couvrir d’excréments l’homme blanc consentant ne correspondrait-il pas un inconscient collectif encore déterminant ?

Il est fort heureusement aujourd’hui des populistes ou des lépreux assumés qui refusent désormais ce lâche consentement.

© Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles.

Aucun commentaire

Laisser un commentaire