Plus les mois passent, plus l’accord de normalisation entre la Turquie et Israël apparaît comme une lettre morte, comme le pressentaient d’ailleurs nombre d’observateurs israéliens depuis le début. Le président turc Recep Erdogan n’a pas modifié son comportement et utilise le moindre prétexte pour s’attaquer verbalement à Israël. Dernière occasion en date, le référendum sur l’indépendance du kurdistan irakien. Il a menacé Israël « de revoir la politique de normalisation » (déjà très mal en point….) si Israël ne modifie pas sa position officielle de soutien à l’indépendance kurde.
Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou avait il y a deux semaines exprimé son soutien sans ambiguïté à l’indépendance kurde: « Alors qu’Israël s’oppose à toutes les formes de terrorisme, comme celui du PKK, l’Etat juif soutient par ailleurs les moyens légitimes qui sont à disposition du peuple kurde pour obtenir son propre Etat. » Le président turc avait d’ailleurs raillé les dirigeants kurdes en leur faisant remarquer que le gouvernement israélien était le seul qui avait exprimé son soutien à leur indépendance.
Selon des sources proches du gouvernement, cette nouvelle crise entre Jérusalem et Ankara a poussé le Premier ministre israélien à demander à ses ministres de ne plus parler publiquement du référendum afin de ne pas envenimer les choses avec la Turquie. Il est fort possible que la demande du Premier ministre soit aussi le résultat de demandes voire de pressions américaines. En effet, pour des raisons stratégiques, Washington est pour l’instant opposé à une indépendance kurde, estimant que cela risque de menacer la stabilité de l’Irak et de fissurer la coalition anti-Daech.
Photo Gili Yaari / Flash 90
Source www.lphinfo.com