RECAPITULONS… – Jean-Pierre Lledo
Illustration : Dignitaires druzes célébrant lors d’un festival (Wikipédia)
Il y a plus d’un siècle, suite à la défaite et à la disparition de l’empire ottoman, les Arabes ont accepté que les Anglais et les Français leur octroient des territoires devenus des Etats mais pas des nations, tout en refusant l’idée de Balfour qu’il en soit de même pour les Juifs, lesquels, pourtant quoique dispersés, était de fait une Nation.
Depuis plus d’un siècle…
Les Arabes et la plupart des musulmans, ont fait tout ce qu’ils pouvaient, d’abord pour empêcher la proclamation de l’Etat d’Israël, ensuite pour tenter de l’anéantir : guerres conventionnelles, terrorisme[1] et massacres à visée génocidaire de 1929 à Hébron au 7 Octobre 2023.
Avant, puis après la renaissance de l’Etat d’Israël, les dirigeants juifs ont proposé des dizaines de solutions visant une coexistence pacifique, et son corollaire un développement économique multilatéralement avantageux, que ce soit dans une structure fédérative, comme l’avait proposé Ben Gourion, ou dans le cadre d’un Marché commun du Moyen-Orient, comme le rêvait Shimon Pérès, ou enfin en reconnaissant l’organisation OLP de Yasser Arafat et en lui octroyant une partie du territoire israélien[2]. Ces Accords d’Oslo de 1993, loin de mener à une paix définitive, furent le début d’un terrorisme qui ne fut jamais aussi meurtrier[3] et ce jusqu’à son point culminant, la barbarie du 7 Octobre 2023.
Compte tenu que…
Loin de condamner ce terrorisme, les dirigeants falestiniens l’ont inspiré, encouragé, organisé, financé, ne dissimulant même pas que si les tactiques différaient selon les diverses organisations, le but final était le même : faire disparaitre Israël[4].
Ni la barbarie du 7 Octobre, ni leurs auteurs, n’ont été condamnés ni par les chefs de la plupart des Etats arabes, ni par les organisations politiques et religieuses arabo-musulmanes (Ligue arabe, OCI, El Azhar, etc…), ni même par les partis politiques et les ONG arabes d’Israël.
L’anéantissement final d’Israël demeure l’obsession principale de la psyché arabo-musulmane, le représentant du Qatar, se faisant même applaudir dans une assemblée de la Ligue arabe pour avoir qualifié le 7 Octobre de ‘’prélude à sa destruction totale’’[5]. En témoigne encore la cérémonie officielle d’accueil et d’hommage aux 200 terroristes échangés contre 4 soldates israéliennes qui vient de se tenir au Caire, durant laquelle chacun d’entre eux s’est vu remettre par les dirigeants du hamas un certificat de bonne conduite, et ce sans la moindre condamnation de la vertueuse Europe !
Il convient de prendre acte du fait que…
Après avoir accepté durant plus de de 70 ans, d’être la victime propitiatoire d’une coexistence pacifique dont le monde arabo-musulman ne voulait pas, le peuple juif, n’y est plus disposé.
Ils ne veulent plus être poignardés, mutilés, tués, pris en otages. Cela, c’est fini. FINI.
Puisqu’elle ne peut être pacifique, la coexistence n’a plus lieu d’être. Le 7 octobre c’était la ‘’goutte’’ de trop. Les mauvais voisins qui ont pris le risque d’échouer et ils ont échoué, n’ont plus qu’un seul choix, périr ou partir. De Gaza ou de Judée Samarie, les Falestiniens qui ont donné une nouvelle preuve qu’ils ne pouvaient être de bons voisins, doivent désormais tirer la seule conclusion de leur méprise : se tirer.
Hormis dans le passé les Grecs et les Turcs, les musulmans et les Indous, puis les Allemands des Sudètes, il y a eu plus récemment le déplacement des Juifs du monde arabe, près d’un million, puis celui des chrétiens: un million d’Algérie, un million du Liban, un million d’Irak…
De la même manière que la ‘’communauté internationale’’ n’a rien eu à redire de ces déplacements qui n’ont pas été considérés comme des « génocides’’, elle devra consentir à la seule solution qui garantira la paix : éloigner les furieux le plus loin possible au moins jusqu’aux frontières naturelles : en l’occurrence, le slogan qui a fait fureur, from the see to the river, de la mer (Méditerranée) à la rivière (du Jourdain), pourrait s’avérer être la frontière adéquate.
Certes les Falestiniens comme les Allemands auront à payer d’avoir suivi leurs chefs, et dans certaines circonstances, même de les avoir assistés : pas un intellectuel, pas un artiste, pas une association pour s’insurger contre la barbarie du 7 Octobre. Et l’on n’oubliera jamais qu’aucun Gazaoui n’a voulu livrer la moindre information sur les lieux de séquestration des 250 otages. Parmi les premiers mots confiés à son père, la jeune israélienne Liri Albeg, otage qui vient d’être libérée, et qui a son corps défendant a pu observer durant 15 mois la société gazaouie de l’intérieur, il y a eu ce terrible constat : ‘’Papa, à Gaza, il y a 2 millions de terroristes’’[6]. Terroristes ou complices…
Rêvons…
Un jour, lorsque les musulmans trouveront en eux la force de s’extirper de la haine anti-juive…
Lorsque les Falestiniens ne feront plus de cette haine-là le ferment de leur nationalisme…
Lorsqu’ils auront enfin admis que les Juifs sont tout à fait légitimes en cet endroit de la terre, en cet endroit précisément, comme le coran l’atteste lui-même…
Lorsqu’ils comprendront que leurs dirigeants les ont fourvoyés, et que les Juifs étaient – et ils le demeurent…- le premier peuple sur qui ils pouvaient, et peuvent toujours, compter pour les aider à aller vers la démocratie et le développement.
Alors, oui les frontières n’auront plus lieu d’être, et Juifs et Arabes seront de bons cousins…
Mais en attendant…
Pour mettre fin au cycle vicieux et infernal des agressions
suivies immanquablement des représailles…
Séparons-nous pour le bien de chacun.
From the see to the river…
Gazaouis et Arabes de Judée Samarie,
vos frères falestiniens, qui peuplent à 90% la Jordanie[7],
et où se trouvent une grande partie de vos familles directes,
vous attendent….
Jean-Pierre Lledo, cinéaste, essayiste
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_terrorisme_palestinien
[2] Après avoir vaincu ses agresseurs durant la guerre des 6 Jours, Israël avait toute légitimité pour annexer Gaza et la Judée Samarie (dite improprement Cisjordanie’’) respectivement occupée jusque-là par l’Egypte et la Jordanie.
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_du_terrorisme_palestinien
[4] « Le Hamas dit : “Toute la Palestine est à nous et nous voulons la libérer de la Mer au Fleuve en un seul coup”. Mais le Fatah qui est la main armée de l’OLP, pense qu’il est plus efficace de procéder selon un plan par étapes. Les 2 organisations sont d’accord sur le but final. Notre désaccord ne porte que sur la méthode à adopter pour atteindre ce but. » (El Kabs – 26 Décembre 1989). Les déclarations de ce type, ici de Rafik Natshe, alors membre du Comité Central du Fatah sont légion. J’en cite quelques-unes dans mon livre ; ‘’7 Octobre, Eux ou Nous’’.
[5] https://x.com/24hPujadas/status/1783179963127976032
[6] https://lphinfo.com/liri-albeg-il-y-a-deux-millions-de-terroristes-a-gaza/
[7] Bien que dévolue au Foyer National juif par les Accords de San Rémo (1920), les Britanniques l’attribuèrent à l’un des fils de la dynastie hachemite, sous le nom de Transjordanie qui devint par la suite Jordanie…